Tour Méditerranéen - Et. 5 : Les réactions
Jean-Christophe Péraud (AG2R La Mondiale) a remporté ce dimanche la 5e et dernière étape du Tour Méditerranéen (2.1), disputée sur 192.7 kilomètres entre Bandol et le Mont Faron (Var). Le Français a devancé l'Argentin Eduardo Sepulveda (Bretagne-Séché Environnement) et l'Autrichien Stefan Denifl (IAM Cycling). Steve Cummings (BMC Racing Team), 4e, s'adjuge le classement général de cette 41e édition. Le Britannique succède au palmarès au Suédois Thomas Löfkvist (IAM Cycling). Retrouvez ci-dessous les réactions recueillies par www.directvelo.com.
Steve Cummings (BMC Racing Team)
Vainqueur du Tour Méditerranéen 2014
« C’était une grosse bagarre aujourd’hui. Je ne me suis pas concentré sur Jean-Christophe Péraud ou un autre coureur en particulier. Je savais que je ne pouvais pas suivre les meilleurs grimpeurs. Je suis trop massif pour cela. Alors je me suis contenté de me concentrer sur ma propre course. Je voulais monter de manière régulière, sur un tempo rapide. A deux kilomètres de l’arrivée, j’ai décidé d’y aller et de donner tout ce que je pouvais.
Je ne me suis pas vraiment surpris sur cette ascension du Mont Faron (rires). Je savais que j’en étais capable. C’est toujours agréable de pouvoir remporter ce genre d’épreuves pour coureur complet, avec un contre-la-montre et des étapes difficiles. Pendant des années, je me savais capable de ce type de performances. Mais depuis quelques années, j’ai été embêté par différentes chutes et problèmes physiques. Je suis tombé malade plusieurs fois. C’est plaisant de pouvoir retrouver ce niveau maintenant, d’autant que cette année, les dirigeants ont décidé de me donner un rôle important sur plusieurs courses par étapes avec un contre-la-montre. Cela me motive encore plus.
Mes prochaines courses seront le Tour du Haut-Var et Paris-Nice. Il n’y aura pas de chrono sur Paris-Nice, mais j’aime quand même cette course, avec beaucoup de très bons coureurs. En France, je disputerai aussi le Circuit de la Sarthe. Je vais essayer de maintenant ce haut niveau de performance, même si sur une course comme le Tour du Haut-Var, je serai d’abord là pour épauler notre leader Cadel Evans ».
Jean-Christophe Péraud (AG2R-La Mondiale)
Vainqueur de l’étape et deuxième du classement général final
« C’est la satisfaction qui prédomine ce soir. Le Mont Faron, c’est une grande étape. Alors la gagner une seconde fois, c’est gratifiant. C’est la première victoire de l’équipe cette année. Visuellement, j’ai vu (durant la montée finale, NDLR) que Stephen Cummings n’était pas loin derrière moi. Du coup, je ne pensais pas vraiment à la victoire finale, mais plus à la victoire d’étape. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai vraiment tenu à attaquer sur le haut de l’ascension. Il me manque quatre secondes au classement général final. Je pense que ça se joue sur le contre-la-montre. Trois places de deuxième au général sur le Tour Méditerranéen. C’est comme ça, on ne va pas refaire l’histoire. Je vais enchaîner avec la Classic Sud-Ardèche, la Drôme Classic et Tirreno-Adriatico. »
Riccardo Zoidl (Trek Factory Racing)
3e du classement général final
« C’était ma première course de l’année. Commencer l’année comme cela - avec une troisième place au général - c’est incroyable. Je veux vraiment remercier l’équipe qui a toujours eu une grande confiance en moi. Je suis vraiment heureux de ces débuts avec Trek. Maintenant, il va falloir que je continue sur cette lancée, et que je continue de progresser. Bien sûr, lorsque j’ai attaqué l’ascension finale, j’avais dans l’idée de gagner la course. J’ai essayé de chercher la victoire. Mais les deux autres gars (Péraud et Cummings, NDLR) étaient trop forts. A la fin de la montée, j’ai simplement essayé de limiter la casse pour rester sur le podium final. Là où je me suis le plus surpris, c’est sur le contre-la-montre d’hier. Je savais que je pouvais faire un contre-la-montre. Mais à ce point-là (2e, NDLR), je ne l’aurais pas imaginé ! J’étais super heureux de cette performance.
Après ma saison 2013, j’avais envie de commencer aussi fort en 2014. C’était vraiment le plan. C’est toujours plus plaisant d’attaquer d’une bonne façon l’année. Même pour l’équipe, il faut montrer que l’on est là, et respecter la confiance des dirigeants. Pour les semaines à venir, rien n’est encore certain. Je ne sais pas si j’irai sur Tirreno-Adriatico ou sur le Tour de Catalogne. Dans tous les cas, je disputerai le Tour d’Italie. »
Eduardo Sepulveda (Bretagne Séché-Environnement)
2e de l’étape, 4e du classement général final et meilleur jeune
« (En larmes, NDLR). L’équipe a travaillé très fort pour moi tout au long de la journée. J’ai essayé de me placer dans les premières positions du peloton avant le Mont Faron. Je me suis vite retrouvé avec Péraud et Zoidl. Nous étions tous les trois en tête, alors j’ai décidé d’attaquer. J’ai vite pris quinze secondes d’avance alors je me suis dit que j’avais les moyens de gagner. J’ai fait une grande partie de l’ascension tout seul mais Péraud est rentré sur moi dans les 500 derniers mètres. Il m’a attaqué. Il était plus fort que moi. Je suis très déçu... Je pensais vraiment que j’allais pouvoir gagner (une nouvelle fois au bord des larmes, NDLR). C’est décevant. »
Jarlinson Pantano (Colombia)
Meilleur grimpeur du Tour Méditerranéen 2014
« Je suis content de cette dernière étape, et bien évidemment de ce maillot de meilleur grimpeur. Dans l’équipe, nous sommes en revanche déçus du déroulement de cette ultime étape. Nous espérions faire un meilleur résultat avec Carlos Julian Quintero et Fabio Duarte notamment. Malheureusement, Carlos Julian a été victime d’une crevaison juste avant l’ascension finale. C’était très difficile de le faire remonter à l’avant du peloton. C’est le cyclisme, il faut faire avec ces incidents de course. Cette victoire au classement de la montagne reste très spéciale pour l’équipe.
Mon grand objectif de la saison va être de faire du mieux possible sur le Tour d’Italie. J’espère que je serai en grande condition au mois de mai. J’aimerais vraiment terminer dans les 15 premiers du classement général final du Giro. C’est un vrai objectif. Pourquoi ne pas viser également une victoire d’étape. Je pars déjà sur de bonnes bases avec ce Tour Méditerranéen. Maintenant, il va falloir que je continue de monter en puissance au fil des courses, jusqu’à ce fameux Giro. »
Quentin Jauregui (Roubaix-Lille Métropole)
18e de l’étape
« Ce serait difficile de dire que je ne suis pas surpris de cette place au Mont Faron puisque je termine devant des grands noms du cyclisme, à 19 ans. Je ne m’étais pas fixé d’objectif précis pour ne pas être déçu à l’arrivée. Finalement, je suis heureux du niveau que j’ai pu avoir pour ma première course professionnelle. Mon seul regret est d’en avoir trop fait dans le final de la 2e étape, où j’ai attaqué à trois reprises. Du coup, j’avais lâché dans le final. J’ai manqué d’expérience sur ce coup-là, tout le monde me l’a fait remarquer. Je suis quand même content de mes sensations sur l’ensemble de la semaine. C’est de bon augure pour la suite et notamment le Tour du Haut-Var la semaine prochaine. Je vais également participer au prochain stage de l’Equipe de France puisque Pierre-Yves (Chatelon) m’a appelé. C’est une agréable surprise. Arrivera ce qui arrivera maintenant, mais je ne me mets pas du tout de pression. »
Emmanuel Hubert (Directeur Sportif Bretagne Séché-Environnement)
« Quand on marche bien et que l’on a les jambes, c’est toujours mieux de gagner. Eduardo (Sepulveda) a vraiment couru pour gagner. Il a tenté son va-tout. Maintenant, il est tombé sur un super Péraud. Eduardo, c’est un coureur qui est neuf. Cela ne fait que deux ans qu’il fait réellement du vélo. C’est vrai que s’il avait connu un peu plus la montée du Faron... on l’a faite hier soir sous les coups de 20h en rentrant du contre-la-montre mais on n’avait pas pu la faire auparavant ! Après le Tour de San Luis, je me doutais quand même qu’il pourrait jouer la gagne aussi bien sur le Tour Méditerranéen et que sur le Tour du Haut-Var. Avec pour point d’orgue Paris-Nice. Aujourd’hui, c’est normal qu’il soit déçu. Moi aussi je suis déçu pour lui. Mais il est encore jeune. Il vient juste d’avoir 22 ans. C’est décevant de faire deuxième au Faron, mais c’est aussi encourageant pour l’avenir.
Eduardo, je l’avais repéré au Centre Mondial du Cyclisme. L’an dernier, il avait encore quelques lacunes car il avait un petit peu de surcharge de poids. Là maintenant, il a compris comment ça se passait, et il a vu que les cols se montaient beaucoup mieux avec six ou sept kilos de moins. C’est un vrai espoir. Depuis tout jeune, il va très vite contre-la-montre. Quelqu’un qui va vite en chrono, s’il se dégrossi un petit peu, doit obligatoirement bien monter les cols. Je crois qu’on n’est loin de la fin de nos surprises avec lui. Il peut vraiment devenir le leader de l’équipe sur les courses par étapes, d’autant que cette année, on fait Paris-Nice et le Tour de France. Il ne faut quand même pas mettre la charrue avant les bœufs. On va faire en sorte de le protéger. Il aura une coupure après le Critérium International. Ensuite, on verra avec lui ce que l’on peut viser sur le Tour de France. Mais on n’en est pas encore à parler de classement général sur le Tour. »
Julien Jurdie (Directeur Sportif AG2R La Mondiale)
« Cette journée restera quand même satisfaisante. C’est la première victoire de la saison. Or on sait que c’est important de débloquer le compteur. Psychologiquement, tant que l’on ne gagne pas il y a une certaine pression. Cette victoire va faire du bien à l’ensemble de l’équipe pour le Tour d’Oman, le Trophée Laigueglia ou le Tour du Haut-Var la semaine prochaine. Mais c’est vrai que l’on aura quand même beaucoup de regrets par rapport au doublé étape et classement général. Hier, Jean-Christophe (Péraud) a été gêné par un véhicule lors du contre-la-montre. Sans cette gêne au chrono, les quatre secondes du général ne sont sans doute pas perdues. C’est vrai qu’il y a des regrets par rapport à cet incident qui n’est ni de la faute de Jean-Christophe, ni de la faute de l’équipe. Malheureusement, une voiture s’est retrouvée à un carrefour alors qu’elle ne devait pas être là. Sinon, Jean-Christophe gagnait sûrement le classement général.
Pour ce qui est purement de cette étape, tout a fonctionné comme on l’espérait. On est resté bien tranquille en début d’étape. BMC a été aidé par l’équipe italienne (Bardiani-CSF, NDLR) puis tout s’est mis en place dans le final. L’ensemble de l’équipe a vraiment fait du bon boulot, notamment Carlos Betancur que l’on a vu très fort dans cette montée. Il a bien protégé Jean-Christophe derrière l’Argentin (Eduardo Sepulveda, NDLR). Il faut donc signaler cette victoire collective de l’équipe.
On se méfiait surtout de Zoidl. Cummings, on sait que c’est quelqu’un qui marche très fort en début de saison. Il adore cette période. On l’avait vu il y a quelques saisons où il avait gagné une belle étape au Tour d’Algarve en haut d’une ascension. Donc on se doutait qu’il marcherait, mais on espérait quand même qu’il craquerait un petit peu sur l’ensemble des cinq kilomètres d’ascension. Mais il n’a craqué que dans le dernier kilomètre. C’est ce qu’il nous manque au final. »
Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com