Kévin Guillot a couru juste
Kévin Guillot, 22 ans, a signé sa première grande victoire sur route au Grand Prix de la Saint-Laurent Espoirs à Montpinchon. L'ancien pistard reconverti routier depuis 2013 s'impose avec autorité devant un petit groupe d'échappés. Il succède à Alexis Gougeard vainqueur l'an dernier.
Le coureur du VC Pays de Loudéac revient pour DirectVelo.com, sur sa victoire qui lui ouvre aussi les portes du Championnat de France Espoirs.
DirectVelo : Comment as-tu manœuvré dans le final face à deux coureurs du CC Nogent-sur-Oise dans l'échappée ?
Kévin Guillot : Je suis sorti à 2 tours de l'arrivée avec Marc Fournier. Dans le dernier tour, son équipier Vadim Deslandes est revenu sur nous. Je me doutais que ça allait être difficile pour moi. Ils m'ont attaqué chacun leur tour, je ne leur laissais pas un mètre. J'espérais le retour du contre.
Quand le contre est rentré, comment t'es tu placé ?
Je restais en 2e-3e place du groupe pour ne pas être surpris par un démarrage ou un contre. Je voulais réagir le plus rapidement possible. Je savais qu'un final comme ça, un sprint en montée, c'était pour moi à condition de ne pas me faire piéger. Je voulais qu'on arrive tous ensemble au pied de la dernière ligne droite, sans jouer au bluff en laissant quelqu'un partir.
ATTAQUER POUR APPRENDRE LA TACTIQUE
Depuis que tu es revenu sur la route, est-ce que c'est la façon de gagner une course dont tu rêvais ou est-ce que tu aimerais arranger tout un peloton au sprint ?
Un sprint massif c'est bien à gagner pour la sensation de vitesse, pour se sentir fort, rapide.
Mais gagner comme ça, en costaud, c'est le vélo de guerrier pour lequel il faut des qualités de finisseur et de rouleur. Avec mon passé de sprinter, je ne rêve pas d'attendre le sprint dans le peloton. Je préfère attaquer avant, pour mieux sentir la course et apprendre le sens tactique.
Est-ce que la course à une sélection pour le Championnat de France a influencé la course à Montpinchon ?
En Bretagne, il y a eu une présélection au mois de juillet. J'ai disputé le KBE avec le Comité Bretagne. J'étais bien sur le KBE et à Montpinchon. Avant le départ notre directeur sportif - du VC Pays de Loudéac - nous a dit de faire notre course d'abord pour gagner sans se soucier des autres. Mais dans le final, si on voyait un coureur breton bouger, il fallait rester attentif.
Après ma victoire à Montpinchon, j'ai reçu l'assurance que j'étais sélectionné pour le Championnat de France.
« LE KBE M'A DONNE CONFIANCE »
Tu as participé au Kreiz Breizh Elites (2.2) la semaine précédente. Est-ce que ça t'a servi pour Montpinchon ?
En début de course, je n'étais pas bien. Mais à la sortie du KBE, je savais que j'irai de mieux en mieux. Sur la fin je me sentais frais.
Je me suis bien préparé pour le KBE. Surtout, cette course m'a mis en confiance, physiquement et mentalement. Je me suis rendu compte que j'étais là dans le final d'une classe 2.
Quelles différences as-tu senti entre une classe 2 et une Elite Nationale ?
Sur une Elite, il y a 30 coureurs capable de faire la course. Mais dans une classe 2, le niveau est homogène et plus relevé, ça roule donc plus vite. Tout le monde fait la course, sans pouvoir écraser la concurrence.
Que pensais-tu de ta saison avant ta victoire ?
Je la jugeais mitigée. J'étais content de mes classiques bretonnes mais au niveau des résultats, j'étais en deçà de mes espoirs, car je ne sentais pas assez la course. (Il s'est classé 17e de la Flèche de Locminé et 20e de Redon-Redon, NDLR).
Ensuite, j'ai eu un creux en mai et début juin. Il y avait une accumulation avec l'école et le boulot à côté. Je n'y étais pas à 200% moralement et cela joue sur les performances. La forme c'est à la fois physique et psychologique. Mais je pense avoir bien progressé. J'espère que cette victoire va servir de déclic. J'ai réussi à gérer un final en courant assez juste.
Crédit photo : André Quentin - www.ggfotovelo.fr