Pavel Sivakov, entre les Pyrénées et la Russie
Junior première année, Pavel Sivakov a signé une grande victoire en remportant la Ronde des Vallées il y a quelques jours. Le Russe, installé en France, a pris le maillot jaune de l'épreuve UCI le samedi, et a réussi à le conserver dans les deux étapes du dimanche. "C'est ma plus grande victoire, admet Sivakov pour DirectVelo. Quand on regarde le palmarès de la Ronde de Vallées, ça fait plaisir de succéder à des garçons comme Mathieu Van der Poel et Elie Gesbert."
PREMIER SIVAKOV, SECOND KURIANOV
Avec à peine 10 secondes d'avance sur Valentin Madouas au départ de la dernière étape de 104,5 km, les Russes savaient qu'ils devraient contrer les multiples attaques françaises. Mais dès le départ, ils ont réalisé un coup de bordure qui a presque démoralisé leurs adversaires. "A vrai dire, ce n'était pas vraiment le but, s'étonne Sivakov. Il y avait des échappés, et on s'est mis tous devant. On a fait le forcing pour que personne ne sorte, et ça a écrémé le peloton. Je parviens à garder mon maillot grâce à l'équipe et je les remercie. On a beaucoup été attaqués, et sans eux, je ne l'aurais pas gardé. A la fin, on a laissé partir une échappée car on savait qu'elle n'était pas dangereuse pour le général."
Au final, la Russie signera le doublé. Premier Sivakov, second Kurianov. Le même qui avait déjà remporté deux étapes et le classement par points d'Aubel-Thimister-La Gleize la semaine précédente. "Dans l'équipe, il y a une super ambiance. Et là, on a formé un beau duo, surtout lors de la première étape. Je l'apprécie et on se connait bien", commente le plus jeune. Si avant le départ, on m'avait dit qu'on réaliserait le doublé, je n'y aurais jamais cru. Je ne m'attendais déjà pas à gagner ! Cette saison, ma seule victoire était une 2, 3 en France. C'est donc ma première vraie victoire !"
PARTICIPER AU CHAMPIONNAT DU MONDE
Une saison qui avait mal commencé pour le Junior. "Je me suis cassé la clavicule en février. Ensuite, j'ai eu difficile de revenir. Ce n'est qu'au Trofeo Karlsberg que j'ai pris une troisième place au chrono. La forme revenait un peu. Depuis, j'ai enchaîné beaucoup de courses." La sélection Russe participe en effet aux plus grandes épreuves en Europe. "Nous restons tous ensemble pendant les mois d'été. Ce sont les mêmes coureurs, avec le même encadrement, sauf pour les Coupes des Nations. Nous louons une maison dans l'Ain, au Plateau de Retord. Là, nous avions fait une préparation spécifique en montagne."
Une préparation en vue de nombreuses épreuves UCI. "Nous avons disputé le Niedersachen Rundfahrt mais ce n'était pas super. A Aubel-Thimister-La Gleize nous gagnions deux étapes. Puis à la Ronde des Vallées, on réalise le doublé !" La suite, il l'envisagera encore avec le groupe russe. "Nous sommes de retour dans l'Ain. On devrait disputer le GP Rüebliland en Suisse puis quelques courses en Italie. Mon prochain objectif est de me qualifier avec l'équipe nationale pour les Coupes des Nations puis de signer des résultats. Je veux aussi participer aux mondiaux. Je ne sais pas encore quelle sera la sélection, mais il faudra confirmer. "
FAIRE MIEUX QUE PAPA
FAIRE MIEUX QUE PAPA
Né dans une famille de vélo, la France, terre d'adoption de ses parents, Alexei Sivakov et Alexandra Kolaseva. "Je suis né en Russie, mais je suis arrivé à un an en France, quand mon papa a déménagé pour sa carrière", explique le fils de l'ancien pro passé par Roslotto-ZG Mobili et surtout BigMat-Auber 93. Son père a ensuite été directeur sportif chez Itera-Katusha. "Mais maintenant il travaille dans la distribution de cycles en Russie." La maman connait bien aussi le monde de la petite reine. "Elle a été championne du monde par équipes. Maintenant, elle travaille toujours dans le monde du vélo. Elle est coordinatrice de l'équipe Rusvelo féminine."
En commençant le vélo, il marche donc sur les traces de son père qui a par exemple disputé plusieurs Tour de France. "Même s'il a été pro, mon papa ne m'a jamais forcé à me lancer dans le vélo. Il m'a laissé choisir seul. Forcément, j'ai beaucoup de souvenir, même si c'est il y a déjà longtemps. Je me rappelle qu'on allait le voir sur le Tour", s'enchante l'adolescent du haut de son mètre 88. "Il a arrêté sa carrière en 2005 ! Je ne sais pas trop pourquoi il a arrêté. Mais je pense qu'il aurait pu continuer. Il était en fin de contrat et n'a pas plus chercher que ça à retrouver une place. C'est un modèle à suivre, mais j'espère faire mieux que lui ! Je n'ai pas vraiment d'idole, même s'il ya des coureurs que j'apprécie comme Cancellara et Gilbert. Je veux faire ma propre carrière."
EN RUSSIE UN MOIS PAR AN AU MAXIMUM
Cette carrière a débutée il y a quelques années. "J'ai commencé en Minime 2, à treize ou quatorze ans. Ce n'est pas spécialement tard, mais ce n'est pas tôt non plus", explique le licencié de Culture Vélo Intégrale Bicycle Club Isles Jourdain Nord. "Je vis dans les Pyrennées, à quelques kilomètres de Saint Gaudens. Je ne m’entraîne pas si souvent en montagne même si je connais quelques circuits d'entrainement. Dans ma région, je peux m’entraîner sur le plat, sur un terrain vallonné ou en montagne. Mon terrain favori reste les bosses. J'aime bien les parcours comme en Bretagne ou la dernière étape d'Aubel-Thimister-La Gleize", raconte le grand gabarit d'1m88 pour 72 kilos.
Même s'il réside en France, il n'oublie pas la Russie. "Je retourne en Russie uniquement pour les Championnats et quelques courses. Cela fait environ deux semaines à un mois par an, observe le garçon de 17 ans. Puis je suis aussi souvent en déplacement sur les courses. Mais la vie est meilleure en France. J'y ai aussi la majorité de mes amis, même si j'en ai aussi un peu en Russie. Je suis encore à l'école et je viens de finir la première. Je vais commencer mon année en terminale S." Un année au terme de laquelle il faudra peut-être effectuer un choix entre les études et le vélo. "On verra bien. L'idéal serait de faire les deux. Mais je ne sais pas du tout ce que je veux faire même si je dois bientôt faire mon choix."
Crédit photo : DR
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