Jérémy Cornu : « Encore tout à prouver »

Vainqueur de la Suisse Vendéenne, 2e du Tour d’Eure-et-Loir (Coupe de France DN1) ou encore 3e de l’Etoile d’Or (Elite Nationale) cette saison, Jérémy Cornu espérait profiter de son stage estival avec le Team Europcar pour passer professionnel en 2015. Finalement, à 23 ans, celui qui avait triomphé sur Manche-Atlantique l’an passé va rempiler une année de plus du côté de l’équipe réserve. ‘‘Ce sera ma sixième saison au Vendée U. Je ne pensais pas y rester aussi longtemps, même si c’est une très belle équipe’’, plaisante-t-il pour DirectVelo.com. Mais promis, ‘‘cette fois-ci, ce sera vraiment la dernière’’.

DirectVelo.com : Tu viens de terminer ta saison à l’occasion de la Japan Cup. Comment s’est passé ton séjour en Asie ?  
Jérémy Cornu : Il y avait d’abord un critérium la veille de la Japan Cup. Nous avons fait un long défilé devant une grande foule, c’était très plaisant. Au Japon, ce week-end de course est très important et ça se sentait. Nous avons pu faire 20 tours d’un circuit là aussi plaisant, sur de très grandes routes. On partait d’une piste de keirin (épreuve née au Japon, NDLR). C’était original. Et puis, il y avait Yukiya (Arashiro) dans l’équipe donc nous étions forcément très suivis. Chris Sutton avait finalement gagné ce critérium. Les choses plus sérieuses étaient pour le lendemain, avec la Japan Cup. J’avais pour mission de partir dans un coup en début de course. J’ai tenté ma chance dans les premiers kilomètres, mais je me suis fait contrer et l’échappée est partie sans moi. Derrière, j’ai fait le travail pour Yukiya, avant de poser pied à terre après dix tours de circuit, soit à deux tours de l’arrivée.

« J’AI VRAIMENT JOUE LE JEU D’EQUIPE »

Comment as-tu géré ce long déplacement en toute fin de saison ?
Je n’étais pas arrivé dans les meilleures conditions puisque j’avais dû couper trois-quatre jours après une chute sur le Tour de l’Eurométropole. Je n’étais pas au top physiquement. C’est sans doute ce qu’il m’a manqué dans le final de la Japan Cup  malgré beaucoup d’envie. Maintenant, je n’ai pas de regrets non plus. Quand je regarde le classement et que j’analyse le Top 10… même en très grande condition, j’aurais eu du mal à concurrencer ces coureurs-là. Je n’étais que stagiaire. J’ai pris pas mal d’expérience en vue de l’année prochaine, et c’est le plus important.

Que retiens-tu de ces différentes courses disputées avec le Team Europcar ?
J’étais content de mes débuts sur le Tour de l’Ain, une course qui me tenait vraiment à cœur. J’ai vraiment joué le jeu d’équipe en sacrifiant toute ambition personnelle. J’avais beaucoup travaillé pour Romain (Sicard) qui préparait alors le Tour d’Espagne. Dès la fin de la 1e étape, il était venu me dire qu’il était content de mon travail. C’était une très bonne expérience. Sur le Tour de l’Eurométropole, j’ai encore pas mal appris. J’attendais beaucoup la 4e et dernière étape, la plus difficile, mais malheureusement j’étais donc tombé ce jour-là (il avait également disputé Binche-Chimay-Binche avec la formation World Tour, NDLR). Ce que je retiens également, c’est que j’ai le niveau pour être dans un peloton en Classe 1. Evidemment, pas encore pour jouer la gagne, mais je pense avoir le niveau pour aider des équipiers, être acteur ou prendre des échappées chez les professionnels.

« IL ME MANQUE ENCORE LA REUSSITE »

Où courras-tu la saison prochaine ?
Je serai toujours au Vendée U pour la sixième année consécutive ! Jean-René (Bernaudeau) m’a expliqué qu’il avait envie de voir si j’avais bel et bien définitivement corrigé mes problèmes de santé (lire ici). Désormais, je sais où je vais et je reste optimiste. Début 2014, je m’étais déjà promis que ce serait ma dernière année en amateur. Mais je me suis longuement entretenu avec Jean-René et il m’a expliqué que si je faisais une bonne saison 2015, je devrais en récolter les fruits en 2016. Donc je sais à quoi m’attendre. Même si je serai encore amateur en 2015, je sais que je n’ai jamais été aussi proche de passer pro.  A l’âge que j’ai (23 ans), je m’en sens vraiment capable. J’ai trouvé mon rythme de croisière au Vendée U.

Alors, que te manque-t-il encore pour passer le cap ?
Sans doute juste une ou deux belles victoires dans la saison. Je termine régulièrement dans les 10-15 premiers, mais j’ai dû mal à conclure. J’ai pris beaucoup de caisse mais il me manque encore la réussite. Ma seule grosse victoire, c’était Manche-Atlantique en 2013. Mais sinon, je n’ai jamais réussi à trouver l’ouverture. Après, il ne faut pas oublier non plus tous les soucis de santé que j’ai eus ces dernières saisons. Je n’ai pas pu pleinement m’exprimer. Maintenant, je vais repartir très motivé en 2015, avec l’idée que j’ai encore tout à prouver. Il faudra que je sois capable de conclure en 2015, de concrétiser les occasions que j’aurai. Car il y en aura. Il me manque peut-être encore un peu de confiance en moi, mais il va aussi falloir que je travaille là-dessus. Ensuite, il n’y aura pas de secret. On sait qu’une belle victoire peut tout changer.

Crédit photo : www.velofotopro.com
 

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