Anthony Colas était dans les années 2000 un spécialiste de cyclo-cross. Ses bons résultats lui ont permis de porter le maillot de l'Equipe de France Espoirs.
Agé de 29 ans, il est aujourd'hui licencié à Argenteuil Val de Seine 95 où il est proche de l'équipe Juniors -l'une des références en France-. Quand il en a la possibilité, il est en course leur capitaine de route. DirectVelo.com a retrouvé le Francilien.

DirectVelo.com : Ton nom parle surtout dans le milieu du cyclo-cross français.
Anthony Colas : C’était ma discipline de prédilection. J’ai commencé le vélo en cadet 2e année, au début par le VTT puis le cyclo-cross et la route. Mais c’est vrai que mes meilleures performances sont en cyclo-cross, avec notamment la participation à deux Championnats du Monde et deux Championnats d’Europe. Mais tout cela est derrière moi maintenant.

Depuis quand ?
J’ai arrêté le haut-niveau en décembre 2009, au Championnat d’Ile-de-France de cyclo-cross. Je me souviens que la course était à la base de loisirs de Cergy-Pontoise, et j’ai tapé l’épaule contre un arbre à l’échauffement. Tout de suite , j’ai senti qu’il y avait quelque chose et je n’ai pas pris le départ de la course, direction l’hôpital ! J’en suis ressorti avec une fracture de la clavicule.

« JAMAIS ASSEZ MARCHE SUR LA ROUTE POUR PASSER PRO »

Finir sur une sale note comme cela, n’est ce pas frustrant ?
Cette année-là, j’avais déjà plus ou moins débranché, commençant à travailler en parallèle du vélo. J’avais 24 ans et je me rendais bien compte qu’il me serait impossible de passer au plus haut-niveau. C’est un coup du sort qui m’a conforté dans l’idée de tirer un trait sur mes rêves. De toute façon, je n’ai jamais assez marché sur route pour pouvoir passer professionnel. Je ne mettais pas assez l’accent sur cette discipline, c’est comme ça ! J’avais toujours un petit espoir en cyclo-cross mais mes résultats n’ont pas été suffisants. Maintenant, je ne fais plus du vélo pareil !

Tu as donc repris le vélo ?
Oui, je dis que j’ai arrêté le vélo en 2009 car c’était la fin de ma pratique du haut-niveau. Pour moi, c’est là que j’ai vraiment arrêté. Mais après ça, j’ai redisputé une demi-saison de cyclo-cross en 2012 dans le club de Montrichard, sur les conseils de Dominique Pézard. Mais après un mois et demi de compétition, j’ai de nouveau arrêté car je manquais de beaucoup de choses pour être performant : temps, matériel, et motivation. L’année dernière j’ai repris une licence en départemental, je cours quelques fois sur route avec les Juniors du club auquel je suis licencié, Argenteuil Val de Seine. Mais je ne veux plus trop faire de cyclo-cross. Il m’est encore difficile d’accepter de voir mon niveau en comparaison de ce que j’étais capable de faire par le passé.

« APPORTER MA PETITE EXPERIENCE SUR LE VELO »

Quel est ton rôle avec les Juniors d’Argenteuil ?
Sur route, je suis un peu le « capitaine de route », l’œil qui les suit en course. Je les conseille. Frédéric Blanchon, l’entraîneur de l’équipe, leur donne les consignes avant la course et j’essaie d’apporter ma petite expérience sur le vélo. J’ai même gagné la seule course de ma carrière sur la route ! Un comble ! (rires) Je m’occupe aussi pas mal des déplacements sur les cyclo-cross, la passion oblige. Mais depuis cet hiver c’est différent, j’ai eu moins de temps avec l’arrivée de mon premier enfant. Et mon travail.

Le quotidien d’aujourd’hui, il ressemble à quoi ?
J’ai pas mal de travail ! J’ai récemment lancé une boutique en ligne de vente de  matériel cycliste (Allbikestore.fr). Nous essayons de nous démarquer par rapport aux autres gros sites en essayant de vendre des produits spécifique ou rares. Le site démarre gentiment mais cela demande beaucoup d’investissement puisque tout est à construire et que nous ne sommes que trois pour gérer l’entreprise. Je m’occupe notamment de l’expédition des commandes et de la gestion du matériel. J’ai mis le vélo de côté ces derniers temps mais ce n’est pas un problème, bien au contraire.

Crédit photo : www.velofotopro.com