Tour d’Azerbaïdjan : Cauchemar au départ
Un mini-bus fermé à clef, une erreur d'aiguillage, un départ raté et une disqualification. Le Tour d'Azerbaïdjan (2.1), qui s'est achevé dimanche par la victoire du Slovaque Primoz Roglic (Adria Mobil), a tourné court pour les deux Grecs du CC Villeneuve Saint-Germain engagés avec leur équipe nationale, Haris Kastrantas et Polychronis Tzortzakis (lire ici). Jeudi, ils ont tous deux été éliminés, après une première étape pourtant concluante, avec respectivement une 7e et une 23e places au sprint massif. Récit d'une journée redoutée par tout coureur, avec Tzortzakis.
« Je n'arrive toujours pas à croire ce qui s'est passé. Nous avons tout simplement manqué le départ de la course et nous nous sommes élancés plus de trois minutes derrière le peloton. C'est le résultat regrettable d'une série de mini contre-temps et d'incidents. Pour commencer, notre chauffeur local avait fermé à clef le minibus alors que nous étions partis à la signature. Nous avons perdu de précieuses minutes à le chercher quand nous avons voulu récupérer nos casques et nos affaires.
« TOUS SEULS SUR LA ROUTE ! »
Mais où donc se trouvait la ligne de départ ? Apparemment en haut d'une bosse, qui n'était pas celle où nous étions garés. Dans la confusion, trois coureurs de notre équipe ont réussi à se joindre aux concurrents qui filaient dans la bonne direction. Mais pour Haris [Kastrantas], pour Ioannis [Spanopoulos, le Champion national Espoir du contre-la-montre en 2013] et pour moi, ce fut plus compliqué. Nous avons choisi de suivre des voitures de course. Or nous avons appris qu'il fallait faire demi-tour. Pendant ce temps-là, le départ fictif avait été donné...
Nous avons encore cherché l'accès, mais personne ne parlait anglais pour nous orienter. Après presque quatre minutes, nous étions enfin en ordre de marche. Mais tous seuls sur la route ! Nous nous sommes dit qu'il était peut-être possible de revenir pendant les deux kilomètres de départ fictif. Nous avons demandé aux motards de sécurité de communiquer avec les commissaires par radio, afin de leur signaler que nous étions en train de revenir. Impossible une nouvelle fois, aucun motard ne parlait anglais.
Nous nous sommes lancés das un chrono par équipes. Nous nous accrochions à l'espoir que le peloton finirait par ralentir, une fois qu'il aurait laissé filer l'échappée. En vain : notre effort a duré vingt kilomètres. C'est à ce moment que l'on a appris que notre retard était de 5'30''.
« PAS L'INTENTION DE TRICHER »
Dans un geste désespéré, nous nous sommes accrochés à une voiture. Nous nous sommes rapprochés de la file des voitures suiveuses. Là, un commissaire nous a vus et mis hors course. C'est le règlement. Il s'agit clairement d'une faute de notre part. Mais pas dans l'intention de tricher. Nous voulions seulement revenir et disputer nos chances à la régulière. Bien sûr, nous n'aurions jamais dû en arriver à cette « solution ». On ne corrige pas une erreur par une autre erreur.
Bref, le Tour d’Azerbaïdjan s'est terminé pour nous avec trois jours d'avance. Il nous faut maintenant oublier ce qui s'est produit. Difficile... Nous avions beaucoup d'espoirs sur cette épreuve [lire ici]. Cette semaine, nous allons participer à la Flèche du Sud, au Luxembourg, sous le maillot du CC Villeneuve. Croyez-moi, cette fois, nous ne raterons pas le départ ! »
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