SC Nice : « Faire progresser nos gamins »

Crédit photo Martial Hespel - magsport06.fr

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"On veut faire progresser nos gamins, les amener un peu plus loin." Voici la rengaine d’Eric Masséglia, le président du Sprinter Club Nice Jollywear. Promu cette année en DN2, le club maralpin doit cette accession en grande partie de ses résultats en Coupe de France DN3. Mais en terminant cinquième, le critère sportif n’était pas rempli : il fallait monter sur le podium. Mais Nice a profité de la non-montée de l'AS Corbeil-Essonne et le Team Pays de Dinan. Le club azuréen a pu accéder à la DN2 malgré un budget limité.

"En DN3, on roulait face à des clubs qui avaient le double de subventions municipales : 70.000 euros. Cette année, nous en avons 35.000, indique le président niçois. Imaginez donc le fossé avec les DN2. En souriant, j’explique qu’on ne va pas lâcher la mairie. Après on ne crache pas dans la soupe non plus, on sait bien que tous les budgets sont revus à la baisse. Les finances sont dans le rouge, nous ne sommes pas idiots. Mais je pense que notre travail mérite un peu plus de considération."

GARDER LES COUREURS

Cette montée en DN2 sera peut-être un déclic. Depuis cinq ans, chaque hiver, un voire deux Espoirs niçois filent au niveau supérieur : Raibaud est aujourd’hui professionnel à l’Armée de Terre, Athané est à Roanne, Navarro à Aix, Carlier à Martigues et le dernier de la liste, Sylvestre au Team Pro Immo Nicolas Roux. "Sans prétention, ce n’est pas normal qu’une ville comme Nice se fasse taper ses coureurs. Bon, on est aussi très content qu’ils progressent, c’est une vraie satisfaction quelque part. Mais ils partent pour des clubs de villes qui sont dix fois moins importantes que Nice mais qui ont plus de moyens que nous, ce n’est pas tellement logique. A nous d’inverser la tendance et de montrer qu’on fait du bon travail depuis quatre ou cinq ans avec Olivier Presse et aussi à partir de maintenant avec Lionel Lahoun", assure le président.

En effet, en plus de nombreuses recrues comme Renaud Pioline, les retours d’Antoine Lavieu ou Florent Icard, mais aussi de plus jeunes comme Luc Cheilan et Sacha Gauzens-Chiesa, le club s’est renforcé dans son encadrement avec la venue de l’ancien directeur sportif de La Pomme Marseille, Lionel Lahoun, pour soutenir Olivier Presse. Une valeur ajoutée indispensable pour gérer une équipe élite avec un calendrier plus important mais aussi et surtout lancer un grand projet d'une équipe Junior en 2017. "On a toujours eu des juniors mais on voudrait être plus élitiste, les encadrer et faire mieux que jusqu’à maintenant. Dès que je me suis investi dans le club je me suis toujours inspiré du modèle à l'italienne. Ils ont carrément des teams. Dimanche une équipe italienne est venue sur le Nucéra. Ce ne sont que des juniors, ils sont quatorze et ont quasiment le même traitement que nous on a en France pour nos DN1 et DN2 : des petits pros. C’est ce qu'on voudrait réussir à faire", dit Eric Masséglia.

« IL FAUT CRAVACHER »

Mais pour y parvenir, le thème financier revient encore et toujours sur la table. "On arrive péniblement aux 120.000 euros demandés. Il faut cravacher, assure le président . On ne peut pas avoir la même exigence avec nos coureurs quand on ne peut pas les aider financièrement. Quand un jeune te dit qu’il ne peut pas courir un week-end car il travaille c’est compréhensible. Le gamin bosse à l’école la semaine et travaille ensuite. On ne peut pas lui dire d’être mobilisé tous les week-ends pour courir à Roanne, à Paris ou autre."

Mais cette saison, le club niçois, grâce à sa promotion en DN2, va devoir assumer un calendrier très chargé avec cinq manches de Coupe de France et de nombreuses invitations sur de belles courses à étapes comme les Tours du Piémont Vosgien, du Beaujolais, du Pays Roannais, de la Dordogne, d'Auvergne, les 4 Jours des As ou encore une UCI 2.2 : le Tour de Côte d’Ivoire.

Pour un meilleur turnover les Juniors seront mis à contribution sans oublier deux Africains qui arriveront au printemps : l'Ivoirien Isiaka Cissé et le Camerounais Gérémie Nzeke. "Ce sont des morts de faim, prévient Lahoun. Ils n’ont pas chez eux le confort des Européens. Ils ne sont pas là à pinailler pour rien. Ils vont bouger nos coureurs et nous avons hâte qu’ils arrivent pour quelques mois à nos côtés."

En collaboration avec www.magsport06.fr.

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