L'émotion sera forte, ce samedi, au départ du Circuit des 4 Cantons (Elite Nationale). L'épreuve auvergnate, qui avait été remportée l'an passé par Etienne Fabre, sera l'occasion de rendre un hommage poignant à celui qui a tragiquement perdu la vie en décembre dernier. Dans un tel contexte, nul doute que les coureurs du Chambéry CF auront à coeur d'essayer d'offrir la victoire à leur ancien équipier. "Ce sera forcément très émouvant pour toute l'équipe pour les raisons que l'on connaît. On verra bien comment se déroule la course mais il est évident que nous allons essayer de rendre hommage à Etienne du mieux qu'on le pourra", résume Hugo Pigeon. "On va prendre le départ de cette course pour la gagner, avec encore plus d'envie que les autres week-end. Il faudra s'adapter au terrain de jeu et surtout, aux conditions météos. Généralement, cette course est rendue très difficile avec un temps capricieux. Il faudra voir...", ajoute-t-il. Le coureur de 20 ans envisage de se porter à l'avant et de tenter le coup de loin, même s'il sait également que le collectif chambérien pourra compter sur la pointe de vitesse de Guillaume Millasseau. "On sait tous qu'il va très vite et qu'en cas d'arrivée groupée, ce serait une carte intéressante pour nous".

« LA FORCE QUE DÉGAGE LE GROUPE EST ÉNORME »

Plus généralement, Hugo Pigeon se dit satisfait de ses sensations en ce début de saison. Pour sa troisième année chez les Espoirs et à Chambéry, il compte passer un nouveau cap après avoir déjà beaucoup progressé. "J'étais venu ici pour apprendre et je n'avais pas de limites. Je prends un plaisir fou sur la route et je me rends compte que cette discipline me plaît énormément", admet le spécialiste du VTT, ancien Champion de France Juniors de la discipline. "Les scénarios de courses sont pré-établis en VTT. L'air de rien, tu peux déjà plus ou moins faire le classement avant le départ d'une compétition. Tout ou presque se joue uniquement sur la valeur physique, à l'exception des problèmes mécaniques ou de chutes. Et puis, ça se répète toute la saison : tu es à bloc pendant une heure de course et c'est tout", regrette celui qui avait également décroché des titres européens et mondiaux par équipes en VTT. "En fait, ça devient monotone avec le temps. Alors que sur la route, il peut se passer beaucoup plus de choses, c'est plus ouvert. En plus, il y a une notion de collectif qu'on ne retrouve pas en VTT. C'est très enrichissant car sur la route, la force que dégage le groupe est énorme. Sans le groupe, tu ne gagnes rien", souligne le lauréat du Prix de Jura Nord à Fraisans (Toutes Catégories) l'été dernier.

« JE N'AI PAS DU TOUT LA SCIENCE DE LA COURSE »

Régulier en 2016, Hugo Pigeon regrette simplement de ne pas avoir pu s'affirmer sur les plus gros rendez-vous. "C'est ce qu'il me manque encore et que je veux corriger en priorité cette saison : je dois avoir des résultats sur les courses qui comptent". S'il dit mieux encaisser les efforts depuis qu'il a réalisé un gros travail de foncier, celui qui a totalisé neuf Top 10 l'an passé sait en revanche qu'il doit encore travailler tactiquement. "Je n'ai pas du tout la science de la course d'un Aurélien (Paret-Peintre) ou d'un Benoît (Cosnefroy). Je n'ai pas non plus cette sérénité qu'ils ont dans le final d'une course et qui m'impressionne. C'est d'ailleurs ce qu'il me manque encore pour devenir un cadre de l'équipe".

« CA ME FAIT ENCORE PEUR »

En effet, Hugo Pigeon ne pense pas encore avoir les épaules assez larges pour prétendre à un rôle de leader ou de meneur d'hommes. "Avoir toute la responsabilité d'un résultat de l'équipe sur les épaules, j'avoue que ça me fait encore peur. Je reste dans l'inconnu de ce point de vue là et il faudra surement que j'en gagne une belle pour que ça change. Je pense que c'est aussi une question de confiance", conclut celui qui compte monter en puissance dans les prochaines semaines. "Il va y avoir de quoi faire jusqu'à la fin de mon premier cycle avec, pour terminer, le Tour du Lot-et-Garonne qui sera vraiment un bel objectif sur un circuit qui peut me convenir".