Le Championnat du Monde sur piste de Hong-Kong (12-16 avril) sera le premier à appliquer les nouveaux formats pour les disciplines de vitesse : les meilleurs temps du 200m lancé passeront un tour et débuteront le tournoi de vitesse individuelle directement en 1/8 de finale, sans repêchage ; il y aura un tour supplémentaire pour la vitesse par équipes ; la finale du kilomètre sera précédée de qualifications. 
Du côté français, l'équipe de vitesse est profondément remaniée puisque Grégory Baugé, Kévin Sireau et Michaël D'Almeida, présents à Londres en 2016 sont absents cette année.
Clara Sanchez et Herman Terryn encadreront la troupe des sprinters français à Hong-Kong. Ce dernier fait le point pour DirectVelo, avant les Championnats du Monde sur les forces de la vitesse tricolore et sur la détection de nouveaux talents.

DirectVelo : Avez-vous eu du mal pour établir la sélection (voir ici) ?
Herman Terryn : C'était assez simple car des coureurs comme Grégory Baugé et Michael D'Almeida n'ont pas prétendu à la sélection pour ces Championnats et nous n'avons pas une grande densité de sprinters. Grâce au maximum de quotas obtenus, nous avons pu amener quatre coureurs. C'est un plus pour marquer des points pour la saison prochaine. Sur un Championnat du Monde, nous choisissons les coureurs que nous pensons les plus performants du moment. Sur les Coupes du Monde, on se permet de faire des essais mais au Championnat, nous voulons performer.

DEUX FINISSEURS

Comment as-tu construit la vitesse par équipes ?
Benjamin Edelin sera le démarreur, suivi de Sébastien Vigier. Pour la place de 3, nous aurons Quentin Lafargue et François Pervis. Avec le nouveau format, il y a un tour en plus alors que le tournoi se tient en 2h, 2h30. Or la fatigue est plus grande pour celui qui termine le relais et fait 750m à chaque fois. Dès le lendemain, Quentin et François s'aligneront au départ du keirin. C'est pourquoi nous prévoyons deux coureurs au poste de finisseur. Mais si l'équipe gagne une médaille, les quatre coureurs auront droit de monter sur le podium et pas seulement les trois finalistes.

Comment va Quentin Lafargue après sa blessure ?
Son épaule va mieux. Après une dizaine de jours sans vélo, il a pu travailler les départs. Nous sommes confiants pour ses performances au Championnat du Monde.

« FRANÇOIS PERVIS TIENT LA CORDE »

Qui vas-tu aligner en vitesse individuelle ?
Sébastien Vigier et, peut-être, François Pervis. Mais François aura un programme chargé avec la vitesse par équipes, le keirin, le kilomètre où Benjamin Edelin et Quentin Lafargue seront aussi au départ. Le calendrier du Championnat s'est densifié sans rajouter de jour de course. Pour l'instant François tient la corde après un très bon stage au mois de mars. Nous nous déciderons après la vitesse par équipes et le keirin.

Chez les Dames, Mathilde Gros découvrira le Championnat du Monde Elites en vitesse...
Nous lui fixerons un objectif car si nous ne le faisions pas, elle le ferait d'elle-même. Sur les Coupes du Monde, elle fait deux Top 10. A Hong-Kong, ce serait bien qu'elle puisse enchaîner une ou deux victoires en série. Elle peut faire quelque chose de bien, un Top 10 alors qu'elle est montée pour la première fois sur un vélo de piste il y a trois ans, presque jour pour jour.

« MATHILDE EST UNE EXCEPTION »

Mathilde Gros a été détectée après un test sur wattbike alors qu'elle pratiquait le basket. Où en est la détection en France ?
Mathilde c'est une exception. On ne cherche pas à déterminer si on est bon dans tel ou tel sport pour orienter les jeunes, c'est vrai pour tous les sports. Pour le vélo, il n'y a pas de détection hors les structures de la FFC. On ne va pas dans les écoles par exemple. Il faut chercher les jeunes là où ils sont. Pour la vitesse, nous avons besoin d'aller plus loin dans la détection avec des tests. Ces dernières années nous avons eu du mal à faire ressortir de jeunes coureurs. Au Championnat de France, il y a moins de qualité que les années passées. Mais tout le monde n'a pas forcément envie de faire de la piste par rapport à la route. Ce qui nous manque c'est aussi un calendrier. Nous avons besoin d'activité sur la piste. La Coupe d'Hiver à Saint-Quentin est un bon exemple et le plateau était vite complet (lire ici).

Que va changer le départ du DTN pour la vitesse ?
Il y aura un changement forcément mais de quel ordre ? Le Président va donner une ligne directrice, nous ne sommes pas décideurs.  Si on fait partie du nouveau projet tant mieux. Il y a une très belle génération de sprinters qui arrive. J'ai envie de les accompagner.