FFC : Pas de modèle unique
Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo
Elu en mars dernier à la tête de la FFC, Michel Callot a vécu son baptême du feu à Saint-Omer sur un Championnat de France sur route. Le Président de la Fédération a multiplié les rencontres et les interviews pour affirmer les points de son programme. Il a surtout entendu les acteurs du cyclisme professionnel et amateur. “Je suis très content de ces Championnats avec la nomination de Christophe Manin (lire ici) et Cyrille Guimard (lire ici) qui a semble-t-il convaincu les équipes professionnelles”, assure-t-il. C’est par l’écoute que le nouveau bureau directeur de la Fédération veut débuter son mandat. Michel Callot revient pour DirectVelo sur quelques problématiques du cyclisme amateur : Coupe de France, budget, organisations et nombre de licenciés en font partie.
DirectVelo : Vous avez rencontré les membres de l’ACCDN (Association des Clubs Cyclistes de Division Nationale) lors de ce Championnat de France. Quelle est votre vision des équipes de DN ?
Michel Callot : Pour commencer, je veux m’appuyer sur une logique de concertation avec les clubs amateurs. J’estime qu’ils ont souvent été en marge des décisions prises au Conseil Fédéral. Ca peut paraître symbolique mais aujourd'hui Régis Auclair (Président de l’ACCDN et manager du Team Vulco-VC Vaulx-en-Velin) et Denis Repérant (manager du SCO Dijon) sont membres de la commission route. Leur voix sera entendue. On doit écouter leurs préoccupations et en même temps être réaliste. On ne peut pas dire oui à toutes leurs demandes. Certaines choses ne rentrent pas dans la logique du projet fédéral ou sont impossibles (il y a notamment eu un débat sur la mise en place de contrats fédéraux pour le cyclisme amateur sur route, NDLR). Je saurai leur dire. Sur d’autres sujets, on doit pouvoir les aider en sachant que le travail qui s’y fait est extraordinaire.
« REVOIR CE SYSTEME DE MONTEE ET DESCENTE »
Quel rôle doit selon vous être celui des clubs amateurs et plus précisément des Divisions Nationales ? Former une Élite, faire venir des pratiquants à la compétition ?
Je pense que ce serait dommage de s’enfermer dans un modèle unique. Certaines DN sont tournées uniquement vers le haut-niveau, d’autres ont des projets qui s’inscrivent dans un club au sens large en partant des écoles de cyclisme. Tous les choix sont respectables et doivent s’inscrire dans le projet associatif des clubs. Je pense quand même que l’on doit revoir ce système de montée et de descente qui peut toucher un club au-delà de son équipe de DN.
Envisagez-vous une suppression des relégations dans l’état actuel des Coupes de France ?
C’est un peu prématuré mais la commission route va travailler sur ce sujet et nous devons faire des aménagements.
« PAS UNE SOLUTION TOUTE PRETE »
Il y a aussi un problème économique qui se pose avec la diminution des subventions qui touche la majorité des clubs ?
C’est complexe. Nous n’avons pas une solution toute prête. Je pense que l’on peut soulager les clubs en aménageant les cahiers des charges par exemple. L’un de mes objectifs à la tête de la Fédération est de travailler notre relation avec le monde de l’entreprise. Il faut trouver des entreprises prêtes à faire du mécénat sportif et répartir du mieux possible les moyens que nous avons. Si nous touchons de grands groupes via le très haut-niveau, j’imagine que nous pourrions aider les clubs à trouver des partenaires locaux qui pourraient être des succursales en région par exemple. J’en conviens, c’est une aide très indirecte…
L’un des sujets évoqués lors de votre rencontre avec l’ACCDN a été la formation en particulier le lien entre les équipes professionnelles et les clubs. Quelle est votre position ?
C’est un sujet de fond et en tout cas je ne pense que nous allons obtenir quelque chose de la Ligue Nationale de Cyclisme (représentant des équipes professionnelles) en entrant dans un rapport de force. J’ai l’impression d’avoir construit de bonnes relations avec les groupes sportifs depuis mon arrivée à la tête de la Fédération mais il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs.
« LES ORGANISATEURS FONT FACE AUX MEMES PROBLEMES »
Vous aviez déjà évoqué le problème du nombre de 1ère catégories au début de votre mandat (lire ici). Comment la Fédération veut-elle augmenter le nombre de licenciés ?
C’est un gros dilemme. Il y a aujourd’hui un frein par rapport au cyclisme sur route en ce qui concerne les jeunes. Premièrement car nous sommes sur la route avec des dangers et aussi sur un sport d’endurance moins attractif que d’autres sports. Nous devons construire une communauté de sympathisants car nous avons deux millions de pratiquants pour plus de 100 000 licenciés. Si l’on crée cette bulle autour de nous, nous récupérerons des licenciés.
Un autre problème est celui des organisations de courses de moins en moins nombreuses ?
On se bat avec la commission sécurité pour ne pas alourdir le cadre actuel des organisations. Les organisateurs font face aux mêmes difficultés que les clubs avec une baisse des subventions. Nous n’avons pas d’autres solutions que de se battre ensemble.