Félix Pouilly : « Je suis vraiment dégoûté »
Félix Pouilly a frisé l'exploit. Echappé tout au long de la journée sur les routes de la première étape du Tour de l'Ain, le coureur de Roubaix-Lille Métropole a vu ses espoirs brisés par le retour du peloton dans le dernier kilomètre. Il livre ses impressions auprès de DirectVelo.
DirectVelo : Ton échappée était-elle préméditée ?
Félix Pouilly : C'était la consigne de s’échapper et de faire le grimpeur, ce que j'ai fait. On savait qu'il y avait peut-être une chance que ça aille au bout donc j'ai attaqué dès le départ et c'est sorti directement. Ça s'est bien entendu et à l'entrée du circuit final, dans la bosse d'arrivée, on s'est un peu tassé donc j'ai accéléré. On s'est retrouvé à trois et Paul Ourselin est rentré ensuite mais il était mort donc il ne passait plus trop. Le mec de Sunweb (Florian Stork) n'arrêtait pas d'attaquer, il nous a désorganisé, je ne sais pas ce qu'il a fait... Ça s'entendait très bien et on se fait reprendre dans le dernier kilomètre donc je suis vraiment dégouté.
Surtout que tu étais sans doute le plus rapide du groupe au sprint...
Dans le sprint du meilleur grimpeur, j'ai gagné assez facilement. Je pense que j'étais vraiment le plus rapide de l'échappée. J'étais encore bien. Si on était allé jusqu'au bout, j'avais vraiment une chance de gagner. J'y ai cru à cinq kilomètres de l'arrivée. On ne voyait toujours pas le peloton et je me suis dit que c'était peut-être pour aujourd'hui. Mais j'ai senti qu'on ne roulait plus assez vite, on était tous un peu à fond et on a vraiment coincé dans les derniers kilomètres. C'est la première fois que je passe si près d'une victoire chez les professionnels. Je suis quand même déçu et je suis tellement mort que je ne profite pas trop là.
« JE N'AI AUCUNE CERTITUDE »
Quel bilan tires-tu de ta saison ?
Ça a été vraiment compliqué parce que je me suis cassé la clavicule et le poignet au Tour de Bretagne. Quand je suis revenu à la compétition, un mois après, je suis retombé aux Boucles de l'Aulne. Il y a eu une chute devant moi à l'approche du sprint. Ce que personne ne sait, c'est que je me suis cassé trois côtes et que j'ai fait la Route du Sud et le Championnat de France comme ça. Je ne le savais pas, j'avais toujours mal. Je l'ai appris en passant un scanner. J'en ai vraiment chié cette année, c'était compliqué mais j'ai continué de bien m'entraîner. Je reviens d'un stage à la montagne à Bourg d'Oisans (Isère). Je me fais vraiment violence pour essayer de faire du mieux jusqu'à la fin de l'année afin de garder ma place chez les professionnels ou qu'une autre équipe me remarque. Je donne le maximum malgré mes chutes.
Tu es donc dans le flou en ce qui concerne ton avenir ?
Je n'ai aucune certitude. Tous les ans, c'est assez compliqué pour que l'équipe reparte. Sur un plan personnel, je n'ai aucune garantie d'en faire partie l'an prochain si elle repart. Nous n'en avons pas encore discuté mais je sais que c'est avec des journées comme aujourd'hui que je leur donne satisfaction.