Mickaël Larpe s'explique sur sa suspension
Mickaël Larpe, coureur à l'US Montauban 82, purge depuis mai une suspension de six mois pour "absence lors des opérations de contrôle" antidopage le 9 février dernier (lire ici le document officiel), sur une manche de l'Essor Basque. Après la parution de notre article annonçant sa suspension (lire ici), le coureur de 32 ans a contacté DirectVelo pour donner sa version des faits.
DirectVelo : Que s'est-il passé le 9 février dernier sur l'Essor Basque ?
Mickaël Larpe : J'ai disputé le Tour de Basse-Navarre, manche de l'Essor Basque. J'ai terminé à la 32e place. La course s'est terminée vers 16h30. J'ai discuté un petit moment à une centaine de mètres de la ligne d'arrivée avec un ami. J'ai vu des chaperons passer à côté de moi. Personne ne s'est arrêté à ma hauteur. C'était le premier jour où le club était présent sur l'Essor Basque. J'étais venu seul le premier week-end. Je me suis donc dirigé vers mon véhicule pour me changer, il était à environ 300 mètres de la ligne d'arrivée. J'étais garé à côté du Team Pro Immo Nicolas Roux. J'ai pris mon temps pour me changer. J'ai vu passer un chaperon à 50 centimètres de moi. Il cherchait un coureur de Pro Immo Nicolas Roux. La personne chargée de vérifier s'il y avait un coureur du club sélectionné pour le contrôle antidopage ne m'a rien dit, je n'ai pas eu d'appel de sa part, alors je suis parti tranquillement rejoindre l'hébergement de l'US Montauban 82. Nous étions arrivés depuis au moins 45'.
« IL EST FAUX DE DIRE QUE JE N'AI PAS ÉTÉ AU CONTRÔLE »
Une fois sur la route... tu reçois un coup de téléphone ?
Le directeur sportif de l'US Montauban 82 m'appelle pour m'informer que j'étais attendu au contrôle. J'avais déjà fait 40 kilomètres de voiture. J'ai aussitôt fait demi-tour. Je me suis présenté au contrôle. Il est faux de dire que je n'ai pas été au contrôle. Quand je suis arrivé, il y avait encore les autres coureurs. Il y avait deux contrôles : un urinaire, un sanguin. Aucun coureur n'avait encore fait le contrôle sanguin. J'ai uriné en cinquième, peu de temps après le quatrième. Il y avait donc les coureurs présents, les directeurs sportifs du Team Pro Immo Nicolas Roux et de l'Armée de Terre... En arrivant, le médecin me dit que je me suis enfuis. Je lui ai expliqué qu'aucun chaperon n'était venu me voir. Il a hésité puis il a accepté que je fasse les deux contrôles. Les résultats sont négatifs.
Quand as-tu reçu un courrier de la FFC ?
Au mois de mai. J'ai reçu un courrier où on m’informait que j'étais convoqué à Paris. J'ai appelé mon avocat, je me suis renseigné auprès de la FFC. J'étais donc convoqué pour une soustraction à un contrôle antidopage. Le chaperon a dit qu'il ne m'avait pas trouvé. J'ai pris deux ans de suspension en première instance. Je suis suspendu pour soustraction à un contrôle que j'ai fait et où le résultat s'est révélé négatif !
« LES RÉSULTATS SONT NÉGATIFS »
Ta suspension est passée de deux ans à six mois… Pourquoi ?
Je n'ai pas fait d'erreur ! Si ça avait été le cas, j'aurais été suspendu à vie. Il y a une attestation de la part de deux directeurs sportifs présents au contrôle. Je ne peux pas faire plus blanc. J'ai fait les contrôles et ils sont négatifs.
Pourquoi vouloir revenir en 2018 ?
Parce que j’aime la couse cycliste. J’ai été contrôlé plus de 100 fois depuis mon retour en 2012. Je pense avoir démontré que l’on pouvait me faire confiance et que j’étais dans une bonne dynamique. Quand je vois certaines personnes commenter l'annonce de ma suspension suite au message sur le Twitter de DirectVelo, je suis encore davantage motivé pour montrer ce dont je suis capable sur un vélo. Certains doivent s'embêter dans la vie... Je ne perds pas mon temps avec ça. Je fais ma vie... Certains ont sans doute voulu profiter de cette histoire pour m'enterrer. Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage !
EN CONTACT AVEC TROIS CLUBS
Oui mais tu traînes ce contrôle positif à l'EPO.
Il ne faut pas rester bloqué sur mon passé. C'était en 2010, j'avais 24 ans à l'époque. J'étais foufou. Ce n'est pas la même histoire. J'ai commis une erreur, je l'ai reconnue. Mais j’ai appris de mes erreurs. Moi, je cherche à me faire plaisir. J'aime le vélo. Je suis aujourd'hui en contact avec trois clubs. Nous verrons ce que ça va donner.
Il ne serait pas plus simple d'arrêter le vélo ?
J'arrêterai le vélo le jour où j'aurai décidé de le faire. Ce n'est à personne de décider pour moi. Tant que le plaisir sera là, je serai sur le vélo.