Tom Dumoulin : « Je voulais rattraper Froome »

Crédit photo Maxime Segers / DirectVelo

Crédit photo Maxime Segers / DirectVelo

Tom Dumoulin l'a fait ! Favori au titre mondial après sa démonstration de force dimanche dernier à l'occasion du contre-la-montre par équipes, le Néerlandais a décroché le titre mondial sur le circuit de Bergen (Norvège), après 31 kilomètres d'un parcours particulièrement difficile. Maillot arc-en-ciel sur les épaules, "le Papillon de Mastricht" est revenu sur ce succès auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Te voilà avec le maillot arc-en-ciel sur les épaules. Que représente ce titre mondial à tes yeux ?
Tom Dumoulin : Ca représente beaucoup pour moi. Le contre-la-montre a toujours été ma spécialité dans mes jeunes années, lorsque j'étais Espoirs. Je marchais bien sur les chronos en Coupe des Nations par exemple. Depuis, je suis toujours resté concentré sur cette discipline, même si je n'ai jamais consacré trop de temps à l'entraînement spécifique de l'exercice. Je ne m'entraîne pas toute l'année pour le chrono mais quand j'en ai besoin, je pense que ça revient naturellement. Le circuit de ce Mondial était parfait pour moi. Dès que j'ai vu le parcours, je me suis dit que ça allait être l'un des grands moments et des grands objectifs de ma saison. Avoir un maillot de Champion du Monde, c'est la plus belle chose qui puisse arriver à un coureur cycliste.

Te sentais-tu intouchable ce mercredi ?
A vrai dire, je ne me sentais pas forcément très bien ces dernières semaines. Mentalement surtout, c'était dur de remettre en route pour ces Championnats du Monde. Il fallait repartir sur un nouvel objectif, avec tout le stress que cela apporte. Mais finalement, dès que je suis arrivé en Norvège, il s'est passé quelque chose. J'étais simplement heureux... Peut-être que c'est grâce aux bonnes conditions météo depuis notre arrivée vendredi. Depuis, il y avait eu cette victoire surprise sur le contre-la-montre par équipes  qui m'a donné un gros coup de fouet pour aujourd'hui. Puis, dès le départ de ce chrono individuel, j'ai senti que j'étais dans un super jour.

« L'ECART ME SURPREND »

Tu as terminé ce chrono avec 57 secondes d'avance sur ton dauphin, Primoz Roglic, et 1'21" sur le médaillé de bronze, Chris Froome...
L'écart me surprend, d'autant que je n'ai pris aucun risque dans la première partie de l'ascension. Il y avait ces fameux virages mouillés et je sentais ma roue arrière qui partait... Alors j'y allais tranquille. Mais après, je me suis senti très fort dans la seconde partie d'ascension. Ca allait vite !

Tu n'étais pas loin de rattraper Chris Froome !
Voir Chris devant moi, bien sûr, c'était génial ! Je voulais le rattraper ! (rires). Mais bon, il allait très vite et je savais qu'il n'allait pas s'écrouler dans la dernière partie, donc je n'ai jamais vraiment envisagé de pouvoir le reprendre.

« JE NE VOYAIS AUCUN PROBLEME A GARDER CE VELO »

Tu as fait le choix de ne pas changer de vélo avant l'ascension finale...
Mon équipe était venue ici fin avril pour repérer le parcours et ils étaient rentré en me disant qu'il allait falloir changer de vélo. J'avais dit que ça ne posait pas de problème et qu'on pouvait partir là-dessus mais lorsque je suis arrivé en Norvège vendredi dernier, j'ai repéré le parcours une première fois et je me suis de suite dit que ce n'était pas aussi évidemment que ça. Finalement, j'ai pris la décision finale hier (mardi) de ne pas changer de vélo. Mon entraîneur était lui aussi plutôt convaincu que c'était la meilleure solution. Je me sens vraiment bien sur le vélo de contre-la-montre, y compris dans les ascensions, alors je ne voyais aucun problème à garder ce vélo tout le chrono.

Il y avait un public de folie dans les trois derniers kilomètres !
C'était super sympa ! J'étais tellement concentré que je ne voyais pas vraiment à quel point le public était nombreux mais je l'avais vu avant, sur les images à la télé avec les premiers coureurs. C'était fou ! Tout le monde a pris une journée de repos en Norvège aujourd'hui, non ? (sourires). Je remercie tout le monde à Bergen et en Norvège, mais aussi tous les supporteurs néerlandais. Ils étaient nombreux, il y avait mon nom écrit sur la route, ou des têtes de moi (rires) ! C'était super sympa.

« LA COURSE EN LIGNE ? J'AI UNE CHANCE »

Il semble difficile de trouver plus complet qu'un coureur qui remporte le Tour d'Italie et un Championnat du Monde chrono...
Mes qualités sont assez larges et variées. Je peux effectivement gagner un Grand Tour comme un Mondial chrono. Ce ne sont vraiment pas les mêmes exercices malgré tout. Un Grand Tour est beaucoup plus long, beaucoup plus stressant. Mais c'est sans doute encore plus sympa quand tu es capable d'en gagner un.

Et si tu réalisais le triplé en remportant la course en ligne dimanche ?
Je vais d'abord profiter du moment présent, c'est important. Ensuite, je me concentrerai sur la course en ligne. J'ai une bonne condition alors j'ai une chance. Cela dit, je ne serai pas l'un des favoris. Mais j'ai toujours dit que j'étais là pour trois événements, donc il en reste un et c'est important.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Tom DUMOULIN