Julian Alaphilippe : « Non, je n'étais pas le plus fort »

Crédit photo Maxime Segers / DirectVelo

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A quoi peut donc tenir un titre de Champion du Monde de cyclisme sur route ? Julian Alaphilippe doit toujours se poser la question en regagnant l'hôtel de l'Equipe de France, à une petite vingtaine de kilomètres de la ligne d'arrivée, située en plein centre ville de Bergen. Sur les routes norvégiennes, le leader de l'Equipe de France s'est sûrement imaginé revêtir le maillot arc-en-ciel, lorsqu'il a placé une énorme attaque dans le dernier passage de la principale difficulté du parcours. "J'avais très envie de tenter, et les jambes étaient-là...", explique-t-il. "Mais c'est comme ça...".

Extrêmement déçu, fataliste, le tricolore était sans doute le plus fort dans la Salmon Hill. "Non, je n'étais pas le plus fort. J'ai essayé de courir pour être le plus fort aujourd'hui, mais je n'étais pas le plus fort, puisque je ne gagne pas". Ne voit-on pourtant pas le coureur le plus fort au plus dur de la pente, lorsque la course peut basculer de façon définitive ? "Certes, j'ai lâché tout le monde dans la bosse, mais la ligne n'était pas en haut de la bosse", préfère-t-il répondre à DirectVelo. Pourtant, Peter Sagan lui-même expliquait en conférence de presse, après l'arrivée, avoir envisagé courir pour la troisième place après avoir vu Julian Alaphilippe et Gianni Moscon s'envoler dans les dix derniers kilomètres.

« JE PENSE QUE C'ETAIT LA BONNE TACTIQUE »

Mais après l'arrivée, le sélectionneur national Cyrille Guimard expliquait considérer que le retour de l'Italien a condamné son protégé. "Moi, je ne pense pas que que le retour de Moscon m'ait condamné. Seul, c'était compliqué d'éviter le retour du peloton. Un homme seul jusqu'à la ligne, c'était vraiment compliqué... La course a été usante, mais pas assez pour user les coureurs rapides. Tous les sprinteurs avaient encore des coéquipiers, donc chacun a fait son boulot pour favoriser des coureurs comme Kristoff ou Trentin. De mon côté, j'ai fait le maximum", considère le sociétaire de la Quick-Step Floors.

Julian Alaphilippe aurait-il pu agir différemment ? "Je pense que c'était la bonne tactique, je n'ai pas de regrets. Je suis simplement déçu que ça n'ait pas été au bout". Le coureur de 25 ans y a, en tout cas, toujours cru. Jusqu'aux derniers mètres, jusqu'à son dernier brin d'énergie. "Il fallait y croire. Si je n'y crois pas, je n'attaque pas et je fais... Bon, c'est difficile de gagner face à des coureurs rapides, pour quelqu'un comme moi. J'ai fait ce que j'avais à faire. On a fait le boulot avec l'ensemble de l'équipe. Malheureusement, le résultat n'est pas au bout".

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