Benjamin Edelin arrondit les angles

Crédit photo Marie Grenèche

Crédit photo Marie Grenèche

Il ne parle plus qu'en centièmes de seconde, depuis cinq mois il bouffe du départ, sort comme un diable de sa boîte, pense à chaque coup de pédale. Benjamin Edelin est devenu un démarreur. S'il vous dit "j'ai fait un tour en 63", comprenez 17"63.

Depuis le Championnat du Monde de Hong-Kong, en avril dernier, Clara Sanchez et Herman Terryn, les entraîneurs nationaux de la vitesse, lui ont confié la mission très spéciale de lancer le trio de la vitesse par équipes. "Mon objectif, c'est de réduire l'écart sur les meilleurs démarreurs mondiaux. C'est beaucoup de travail, en vue des Championnats du Monde", déclare le coureur de l'US Créteil à DirectVelo.

FIGURE DE PROUE

Le Normand est la figure de proue du drakkar de l'équipe de France. Tant pis si les autres rament derrière, sa mission c'est de leur ouvrir les flots sur 250 mètres et de se garer.

Sa première expérience s'est soldée par une médaille de bronze au Championnat du Monde. "A Hong-Kong, j'avais l'entraînement pour simplement limiter la casse mais pas pour être constant sur toute la journée. Je bats mon record de 14/100 en séries mais je suis moins bon dès la deuxième manche. En petite finale, je redresse un peu mon temps mais sans atteindre mon record. L'entraînement doit me donner cette régularité."

GUIDON RELEVE POUR PLUS DE PUISSANCE

Démarrer tout en explosivité consomme beaucoup d'influx nerveux. "J'ai travaillé la concentration. Au Championnat du Monde j'étais très concentré mais c'est quelque chose qui se travaille au quotidien, sur chaque coup de pédale", indique le pistard de 24 ans. Le départ est aussi important que celui d'un 100 mètres en athlétisme. "On peut perdre 1/10e de seconde si je sors mal de la boîte. Depuis que je travaille le départ, je sors de la machine beaucoup plus vite", remarque-t-il.

Benjamin Edelin a aussi dû revoir sa position pour l'adapter à sa mission. "J'ai relevé le guidon pour ouvrir les angles de pédalage et avoir plus d'amplitude et de puissance. L'objectif premier n'est pas l'aérodynamisme mais l'efficacité", assure-t-il. Dans le même but, il a changé de machine, plus légère. "Je cherche les détails un peu partout pour me projeter plus en avant. Ce n'est pas en six mois que je vais chercher les temps des meilleurs mondiaux", avoue-t-il. Mais c'est comme s'il voyait ces adversaires invisibles sur la piste pour se rapprocher de leurs chronos. "On a une très bonne équipe avec Sébastien Vigier et Quentin Lafargue. C'est à moi de les rapprocher le plus possible de nos adversaires", insiste-t-il. Jeudi, chacun de ses coups de pédale aura ce seul et unique but.

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