Lilian Calmejane : « Je reste un gagneur »

Crédit photo Zoé Soullard - www.directvelo.com

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Lilian Calmejane (Direct Energie) a remporté, ce dimanche, la Royal Bernard-Drôme Classic (1.1), courue sur 206 kilomètres autour de Livron (Drôme). Il a devancé les deux coureurs de Quick-Step Floors avec qui il était échappé dans le final, Jhonatan Narvaez et Bob Jungels. Retrouvez la réaction du vainqueur du jour, recueillie par DirectVelo.

DirectVelo : Quelle était la tactique de l'équipe ?
Lilian Calmejane : Aujourd'hui, l'équipe m'avait donné carte blanche car Jonathan Hivert était notre leader pour ce type d'arrivée. Dans la Grande Limite, il y avait trop de vent pour vraiment durcir la course. Il y avait beaucoup d'équipiers, donc c'était compliqué. Dans la côte des Roberts, j'ai essayé d’accélérer sur le haut sans vraiment tout mettre. Je savais qu'il fallait en garder un peu pour avoir de la giclette dans le final. J'ai vu que sur le haut, quand on est sorti, ça pouvait être intéressant car il n'y avait plus personne pour rouler pour AG2R.

« ON M'A DONNÉ CARTE BLANCHE »

Comment as-tu réussi à manoeuvrer les deux Quick-Step ?
Je ne me suis pas posé de question, j'ai roulé avec eux jusqu'au mur d'Allex. Tout en passant un peu moins fort. Jungels faisait le gros du travail. Je me suis aussi appuyé sur Jonathan (Hivert)), qui était en contre derrière. Je leur ai dit qu'ils étaient deux et que c'était à eux de faire le travail jusqu'à l'arrivée. Jungels s'est sacrifié pour son coéquipier. J'ai vu qu'il ne déboîtait pas dans la dernière bosse, donc j'ai mis une première attaque en en gardant un peu. Après, j'ai mis le petit coup de rein qui fait la différence sur le haut, et je savais que si je ne tombais dans la descente, je n'avais pas de raison de ne pas gagner.

Le froid t'a-t-il posé problème aujourd'hui ?
J'avais déjà connu ce genre de température sur Paris-Nice, ou sur la Ronde de l'Isard, où j'avais gagné une étape sous la neige. Après, c'est vrai qu'aujourd'hui, le mistral était glacial. Il y a eu une petite éclaircie, on s'est réchauffé en durcissant la course. Dans la Grande Limite, on avait presque -2°C !

« CE N'EST PLUS UNE SURPRISE »

Cette victoire est-elle un libération pour toi, après plusieurs places d'honneur ?
"Libération" est un bien grand mot, car on est seulement à la fin du mois de février. J'avais emmagasiné un peu de frustration avec quelques podiums où j'étais battu par plus fort ou plus malin. J'ai pris l'habitude, depuis que je suis chez les pros, mais surtout depuis l'an passé, de gagner beaucoup de courses. Je reste un gagneur et je m'entraîne pour ça. Gagner aujourd'hui me permet d'aborder mon premier gros objectif de la saison (Paris-Nice) avec un capital confiance élevé. Depuis le début de saison, j'ai un statut protégé dans l'équipe. C'est "normal", au vu de cela, que je vienne ajouter des victoires au compteur de l'équipe.

Quels sont tes prochains objectifs ?
L'an dernier, j'ai gagné six courses en Classe 1, donc ce n'est plus une surprise maintenant. Maintenant, j'ai envie de monter un cran au-dessus. Sur mes deux premières saisons chez les pros, j'ai gagné une course en World Tour par an (sur la Vuelta puis sur le Tour de France, ndlr). Cette année, j'ai envie de voir ce que ça donne sur Paris-Nice. On fera le point après le chrono car c'est une course spéciale. Il peut y avoir des bordures, des pièges... Si je les évite, au soir du chrono, j'essaierai de jouer un classement général correct. Je n'ai encore que 25 ans, et pourquoi pas, à l'avenir, jouer le général sur un Paris-Nice ou sur le Dauphiné. Ça peut être une belle perspective d'évolution.

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