A quelques semaines de passer professionnel dans les rangs de la Cofidis, Victor Lafay s’est fait plaisir, ce vendredi, en remportant la 2e étape du Tour de Savoie Mont-Blanc (2.2, voir classements). Très actif tout au long de cette courte étape de montagne, le grimpeur de la formation Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme est revenu sur ce succès auprès de DirectVelo, au pied du podium protocolaire. 

DirectVelo : Qu’est-ce que ça fait de gagner ici ?
Victor Lafay : C’est cool (rires) ! C’était un vrai objectif de gagner en Classe 2 cette année et ça m’aurait fait chier de ne pas y arriver. Cela dit, je n’étais pas arrivé en bonne condition. Je n’avais pas beaucoup couru depuis cinq semaines. Je devais faire un bon bloc d’entraînement avant de venir mais j’ai toujours été gêné, avec une contracture. Pendant trois semaines, j’ai dû couper, puis reprendre, puis couper encore....

« ON ÉTAIT REVANCHARD »

C’est pour ça que l’on t’a vu loin des meilleurs sur la première étape, jeudi ?
Je revenais aussi de la SportBreizh, où il a fait froid, avec de la pluie… On est arrivé ici avec 35°C donc j’ai pété… Je savais que ça allait mieux me convenir ce matin. Il faisait un peu moins chaud et c’était plus court. C’est l’étape qu’il fallait viser. Je me doute que ce sera difficile demain (samedi). Ils devraient donner des maillots de “finisher” même, tellement ce sera dur.

Tu as été très actif tout au long de cette étape matinale !
Avec Aurélien (Paret-Peintre), on était revanchard d’hier alors on a été très actif dès le début de l’étape. J’ai mis une première banderille assez vite… On s’est retrouvé à six devant et on a plafonné à deux minutes d’avance. Je ne comprenais pas pourquoi l’écart plafonnait puis j’ai compris que le coureur de la Vital Concept était placé devant (Arnaud Courteille, NDLR). Je me suis dit que je n’allais pas trop rouler, notamment dans le Col de la Porte. J’ai quand même roulé, mais en sautant quelques relais. Le gars de Vital était très fort et j’ai fait l’effort pour rentrer sur lui dans le Col du Télégraphe. Je pensais qu’il me serait difficile de tenir les six derniers kilomètres à fond alors je ne voulais plus trop rouler non plus à ce moment-là. Je savais qu’il avait de bonnes qualités de puncheur. Aux trois bornes, je l’ai relayé car le groupe des favoris revenait vraiment fort.

« A LA LIMITE DES CRAMPES »

Puis Riccardo Zoidl est rentré…
On a pris sa roue et là, on était pendu… À 450 Watts dans la roue du mec… C’était déjà beau que l’on s’accroche ! C’était impossible de passer. Puis on l’a perdu dans un virage, je ne sais pas ce qu’il a fait. Sur la fin, j’ai vu que c’était sinueux alors je me suis mis devant. J’ai pris un petit peu d’avance dans les derniers virages et après, je savais que si je faisais la dernière ligne droite à bloc, c’était bon. Il restait 200 mètres… J’étais à la limite des crampes mais je savais que ça allait passer.

Une victoire comme celle-là, c’est ce qu’il te manquait cette année ?
J’étais souvent frustré, à Montbéliard ou sur le Rhône-Alpes Isère Tour. Même à la SportBreizh… Ca commençait à faire beaucoup. Je suis content de montrer que je suis au niveau, même si je sais qu’il va me manquer du foncier pour les prochaines étapes. Mais je dois prendre les prochaines étapes comme un stage foncier, et une préparation pour les Championnats d’Europe.