Kévin Vauquelin : « L'impression que c'était écrit »
Quelques minutes après l'annonce de sa victoire, Kévin Vauquelin avait encore du mal à réaliser. ''Ça va être compliqué de le faire'', soufflait le nouveau Champion de France Juniors du contre-la-montre. A Plougastel-Daoulas, lorsque son dernier rival a franchi la ligne d'arrivée, le coureur du Comité de Normandie n'a pas exulté. Tranquillement assis sur son fauteuil de leader provisoire, il n'y croyait pas. Le coureur de 17 ans revient avec DirectVelo sur sa victoire.
DirectVelo : Tu es Champion de France Juniors du contre-la-montre !
Kévin Vauquelin : C'est un truc de fou ! Tout le travail est récompensé. Quand j'ai vu que c'était bon, je me suis dit plein de trucs. Je me suis dit que les gens allaient être contents. Je pense à mon père qui n'a pas pu venir, et qui est resté en Normandie. Je pense à Samuel Monnerais, mon entraîneur, et à toutes les personnes du Comité de Normandie. Le travail a abouti. Cela permet de rattraper beaucoup de choses, notamment après les Championnats du Monde sur piste. L'an prochain, je vais pouvoir courir avec une tenue de Champion de France. C'est vraiment un rêve.
Te considérais-tu comme l'un des favoris de ce contre-la-montre ?
J'ai terminé plusieurs fois dans le Top 5 des contre-la-montre que j'ai disputés, notamment deuxième du chrono du Tour de la Vallée de la Trambouze, donc je me considérais comme l'un des favoris. Je me suis dit que j'étais dans le match. Comme le chrono était long, il me convenait mieux. Mon entraîneur me dit souvent que je suis un bourrin qui a beaucoup de force, donc le parcours me convenait bien. Après, tout dépendait de la forme du jour. Comme c'était difficile, il fallait être costaud, et j'ai su l'être.
« JE VOULAIS ÊTRE CHAMPION DE FRANCE »
Avec quelles ambitions as-tu pris le départ ?
Depuis deux jours, je ne sens plus mes jambes. J'avais le Championnat de France dans la tête. Je voulais être Champion de France, et pour moi, j'allais l'être. J'ai l'impression que c'était écrit. Les gens autour de moi y croyaient aussi. Je pensais beaucoup à ce titre. Je me suis dit que je ne devais pas les décevoir, et croire en leurs paroles. Je suis passé près du titre à plusieurs reprises, mais aujourd'hui, c'est moi qui l'ai. C'est un truc de fou.
Comment as-tu géré ton effort ?
J'étais assez décontracté. Je suis resté serein, et confiant. Je ne pensais qu'au titre. Je ne pensais à rien d'autre. Je me suis dit qu'il ne fallait pas aller trop vite au début, et qu'il fallait en garder sous la pédale. Je ne voulais pas faire n'importe quoi. Au premier temps intermédiaire, j'étais premier, au deuxième intermédiaire, j'étais deuxième, et je suis premier à l'arrivée avec pas mal d'avance. C'est tout moi (sourire). Les chronos longs me conviennent mieux que les courts parce que j'ai toujours un petit coup de moins bien durant l'effort. Je n'ai pas douté puisque je ne connaissais pas les temps intermédiaires. Mon oreillette ne marchait plus. Je me suis simplement dit que j'allais tout donner, et ne rien garder sous la pédale. J'ai entendu quelqu'un me dire que j'étais en tête à un moment, mais je me suis dit qu'on s'en fichait des temps intermédiaires, et que seul le temps à l'arrivée était important.
« JE ME SUIS TOUJOURS RELEVE »
Pour toi, que change cette victoire ?
Les Championnats de France effacent tout. Au cours d'une saison, on passe forcément par des hauts et des bas. J'ai chuté deux fois cette saison, mais je me suis toujours relevé. J'ai toujours gardé la tête haute. Je savais que mes objectifs se situaient en fin de saison, et ça a bien marché. Je suis content d'avoir réussi à me battre.
Envisages-tu une sélection pour les Championnats du Monde de contre-la-montre ?
J'espère être pris. Je pense avoir prouvé ce que j'avais à prouver en contre-la-montre, cette saison. Si je suis pris, je donnerai le meilleur de moi-même. Porter un maillot de l’Équipe de France me pousserait plus loin. Ce serait un honneur.