Lucas De Rossi et « la machine à laver » des routes varoises

Crédit photo William Cannarella

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Lucas De Rossi continue d’apprendre. Après une première saison chez les professionnels faite de découvertes, le coureur de 23 ans espère maintenant pouvoir jouer sa carte lors des prochains mois, au sein du collectif de Delko Marseille Provence. En attendant, le résident de Carry-le-Rouet (Bouches-du-Rhône) a joué le rôle d’équipier le week-end dernier, sur les routes du Tour du Haut-Var. Avant qu’il n’enchaîne avec la Classic de l’Ardèche, le GP Industria & Artigianato puis la Classic Loire-Atlantique, DirectVelo a fait le point avec le Provençal.

DirectVelo : Que retiendras-tu de ton Tour du Haut-Var ?
Lucas De Rossi : De bonnes choses. On peut dire que ça s’est bien passé pour moi comme pour l’équipe. On avait notre homme fort Julien (El Farès) qui marchait bien. Pendant trois jours, on l’a mis dans les meilleures conditions pour qu’il soit le plus performant possible. C’était des étapes dures et il fallait arriver frais en fin d’étape pour espérer jouer avec les meilleurs. De mon côté, ça tournait bien. J’ai bien pu faire le boulot comme on me le demandait. Ca a été dur sur l’étape du samedi, quand il a fallu que je roule toute la journée. Julien était deuxième du général et j’ai fait le boulot avec la Groupama-FDJ. Ca nous permettait d’assumer notre place au général, et c’était aussi le moyen d’avoir une bonne place dans le peloton et de ne pas faire l’élastique.

« ON SE DEVAIT DE S’Y MONTRER »

Cette 2e étape était longue de plus de 200 kilomètres, sans un mètre de plat !
C’est bien pour ça que j’ai souffert (sourires). Sur ce type d’étapes, tu peux vite passer à la machine à laver comme on dit, si tu es sans arrêt en queue de peloton. Si tu es derrière, ce n’est jamais bon. J’ai fait mon boulot et une fois que je me suis écarté, c’était dur de finir l’étape… Finalement, c’était plus facile à gérer au Faron, car je l’ai monté à mon rythme, sans vraiment avoir quelque chose à jouer. Et j’ai bien géré mon effort.

Tu as débuté ta saison par le même enchaînement que l’an passé : GP La Marseillaise, Tour de la Provence et Tour du Haut-Var. Sens-tu une différence ?
Je sens que j’ai une saison professionnelle dans les jambes. Automatiquement, on prend de la caisse et le rythme des courses. Je connais mieux la tactique des courses, aussi. Cette année, le niveau sur le Tour de la Provence était encore beaucoup plus élevé, avec neuf équipes WorldTour au départ. C’est la course la plus relevée que j’ai disputée chez les pros pour l’instant, après la Flèche Wallonne, bien sûr. Le Tour du Haut-Var a aussi pris une journée et il était encore plus dur. Mais malgré tout ça, je me suis senti mieux sur les deux courses.

Ce mois de février est forcément particulier pour toi, le Provençal, comme pour l’ensemble de l’équipe Delko Marseille Provence...
Le Tour de la Provence était notre premier gros objectif de la saison. On devait marquer la course de notre empreinte, comme sur le GP La Marseillaise et sur le Tour du Haut-Var. Ce sont des courses importantes pour l’équipe. On se devait de s’y montrer et d’y avoir des hommes forts. On a tout donné mais face aux équipes WorldTour, ce n’est pas toujours simple.

« JE ME SUIS RASSURÉ »

D’un point de vue personnel, ce n’est pas forcément la période que tu préfères !
Je me suis quand même bien préparé pour être en forme dès le début de saison, mais j’attends plutôt le printemps pour m’illustrer. Je pense à des courses comme le Tour d’Aragon, que j’ai déjà disputé l’an dernier, ou le Tour de l’Ain, que je vais découvrir cette saison. Ce sont des courses qui m’intéressent. Il y aura aussi le Tour des Asturies, le Tour de Turquie… J’apprécie plus les courses par étapes que les courses d’un jour car je sens que j’ai de bonnes qualités de récupération. J’aurai des ambitions personnelles sur ces épreuves.

Te sens-tu désormais pleinement à ta place dans ce peloton professionnel ?
J’espère que ma carrière sera la plus longue possible. La saison 2018 m’a conforté sur le fait que j’ai fait le bon choix. C’est le métier que j’aime. Quand je pars le matin sur mon vélo, je me sens bien. Je peux aussi compter sur l’appui des coureurs plus expérimentés. Je pense notamment à Ramunas (Navardauskas), qui nous aide beaucoup là-dessus, nous les plus jeunes. Il partage toute son expérience. Il m’a beaucoup apporté sur le Tour du Haut-Var par exemple. Il était dans ma roue, près de moi, à me guider. Ca aide et ça fait du bien.

Tu es donc confiant pour l’avenir ?
Au début, quand on signe, on se demande si le monde pro va nous convenir, et c’est le cas. Physiquement, je me suis aussi rassuré depuis un peu plus d’un an. Maintenant, il va falloir que je me batte pour garder ma place.

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