Jason Tesson : « Je commence à me connaître »

Crédit photo Philippe Le Cocq

Crédit photo Philippe Le Cocq

Jason Tesson est peut-être bien en train de s’affirmer comme l’un des hommes forts de ce début d'année. Régulier et prometteur dès le tout début de saison, il avait attendu la Flèche de Locminé, il y a huit jours, pour ouvrir son compteur de victoires en 2019. Une semaine plus tard, le sprinteur de la Sojasun espoir-ACNC a récidivé sur les Boucles Guégonnaises (voir classement). Il revient sur ce nouveau succès auprès de DirectVelo.

DirectVelo : C’est ton deuxième succès en autant de week-ends, après la victoire acquise sur la Flèche de Locminé. Tu sembles parfaitement lancé en ce début de printemps !
Jason Tesson : C’est vrai que j’enchaîne, ça y est. C’est hyper bien pour moi comme pour l’équipe. On a vécu la même course que la semaine dernière, dans les grandes lignes. Ca fait plaisir de remettre le couvert. C’est le meilleur moyen de récompenser la grosse course collective de tout le monde. 

« ON N’A JAMAIS GRILLÉ DE CARTOUCHES INUTILEMENT »

La tactique de l’équipe était-elle la même que la semaine passée ?
Oui, le principe était identique. Je devais rester au chaud en cas d’arrivée au sprint mais à côté de ça, tous les autres coureurs de l’équipe avaient la liberté de partir dans des coups. Il ne faut pas oublier qu’avant un sprint, il y a toujours une course et rien n’est écrit d’avance. Il fallait maximiser nos chances de gagner. Les gars ont fait une superbe course. On était tout le temps représentés à l’avant, notamment dans un groupe intéressant dans le final qui aurait pu tenir tête au peloton jusqu’au bout. A ce moment-là, c’est Maël (Guégan) qui était devant pous nous. Nous n’avons jamais eu besoin de rouler en tête de peloton. C’était le scénario parfait. Nous avons vraiment bien couru.

Encore fallait-il que tu parviennes à conclure…
Les gars ont assuré jusqu’au bout car ils m’ont parfaitement emmené dans le sprint. On n’a jamais grillé de cartouches inutilement et cela nous a sûrement aidé sur la fin. C’est une victoire collective.

Est-ce plus facile pour toi de voir les autres coureurs de l’équipe jouer la victoire et ne pas se focaliser uniquement sur ta carte et une arrivée au sprint ? Cela ne t’enlève-t-il pas de la pression ?
Ce qui est vraiment bien chez Sojasun espoir, c’est que de toute façon, on ne nous met jamais de pression. C’est l’une des forces de l’équipe, selon moi. Le staff nous fait hyper confiance, que l’on perde ou que l’on gagne. Moi-même, j’ai confiance en l’équipe et c’est pour cela que ça se passe bien.

« CA ME DONNE FORCÉMENT DE L’AMBITION »

Que représente cette victoire à Guégon pour toi ?
C’est une belle Classique bretonne, face à des coureurs de très bon niveau. Ca fait toujours plaisir de gagner sur nos terres, car même si nous sommes basés à Rennes, ça reste la Bretagne et ce n’est pas non plus à 400 kilomètres… Il faut montrer le maillot sur ce type de courses, et nous l’avons parfaitement fait.

Tu sembles désormais faire partie des sprinteurs les plus rapides du peloton Élite…
L’année dernière, je savais que j’avais une bonne pointe de vitesse, mais je me considérais encore trop juste pour être le genre de coureurs qui peut claquer plusieurs victoires dans la saison. Je commence à me connaître et je sens que les arrivées assez difficiles, en faux-plat montant, me conviennent très bien. Gagner deux fois comme ça me donne forcément de l’ambition pour la suite.

Envisages-tu de tout miser sur les sprints dans les prochains mois, comme tu viens de le faire à Locminé et à Guégon, ou t'imagines-tu également offensif de temps en temps, à la manière d’Emmanuel Morin l’an passé, par exemple ?
J’aimerais d’abord que tout le monde dans l’équipe puisse avoir sa chance. Cela fait plusieurs fois que les gars donnent tout pour moi et j’ai envie de leur rendre la pareille. Pour le reste, c’est vrai qu’il faudrait aussi que je varie ma façon de courir. Je ne peux pas me contenter de gagner uniquement au sprint. Alors, sans parler d’aller gagner en solitaire, car c’est très dur vu que je ne suis pas un grand rouleur, ce serait bien de me retrouver à jouer la gagne dans des groupes de six-huit coureurs. Ca me permettrait de prendre encore de l’expérience. Je ne dois pas me contenter des sprints massifs.

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