Romain Bacon : « Être des alliés avant de se tirer la bourre »
Spécialiste des échappées au long cours, Romain Bacon s'est encore offert un raid de 50 kilomètres en duo avec Simon Pellaud dans le final de la Flèche Ardennaise. Sur un parcours usant, l'échappée a eu le dernier mot (voir le classement). A l'arrivée à Herve, le sociétaire du CC Nogent-sur-Oise s'est incliné face au Suisse de IAM-Excelsior. Le vainqueur du Tour de Saône-et-Loire revient pour DirectVelo sur sa journée.
DirectVelo : Tu étais un peu l'invité de dernière minute au départ et tu te retrouves sur le podium !
Romain Bacon : J'étais prévu au Grand Prix de la Somme. Mais j'ai demandé aux coureurs du club si certains voulaient échanger. Darragh O'Mahony trouvait que la Flèche Ardennaise était trop dure pour lui et il préférait aller au Grand Prix de la Somme. Je préfère les courses à l'usure, ça me réussit bien. Je ne voulais pas me retrouver face à des équipes regroupées qui reviennent facilement.
« INTELLIGENT DE SA PART »
Comment vous êtes-vous entendus à l'avant avec Simon Pellaud ?
Simon Pellaud m'a attendu dans les deux bosses vraiment raides. Je le remercie d'ailleurs même si tout seul, il aurait eu du mal à aller au bout. Mais il savait qu'au sprint il était le plus fort. C'est intelligent de sa part, d'autres auraient roulé sans regarder et seraient restés dix bornes devant avec 20" d'avance. Il a un peu le même état d'esprit que moi. Il faut être des alliés avant de se tirer la bourre.
Comment s'est passé votre sprint à deux ?
Je savais qu'il allait vite au sprint. Au Tour du Loir-et-Cher, il avait déjà gagné une étape dans un sprint à deux. Mais nous avions assez d'avance dans le dernier kilomètre pour pouvoir être un peu en dedans et récupérer un peu. J'ai essayé de lancer juste avant le dernier virage, de loin mais pas trop pour l'empêcher de lancer en premier. Il a plus de giclette que moi. A l'entraînement cette semaine, j'ai fait des sprints longs avec de bonnes sorties dans les cols mais ce n'est pas pareil après une course de 170 kilomètres. J'étais à la limite de la crampe. Si on avait été à trois ou quatre dans le final, j'aurais pu jouer un peu plus et essayer de sortir tout seul. A deux, c'est difficile de surprendre l'autre.
« PAS TROP D'EQUIPIERS POUR ROULER »
Avez-vous pu jouer avec le peloton ?
On roulait vite devant mais derrière nous c'était un peu décousu. Il n'y avait pas trop d'équipiers pour rouler, les écarts sont restés les mêmes. Si le peloton avait été mieux organisé on aurait pu se faire reprendre car le circuit permettait de reprendre une minute sur les vingt kilomètres. Mais la course a fait que les équipes ont perdu quelques éléments.
Quelle est la suite de ton programme ?
Jeudi, je retourne au Tour de la Manche que j'ai gagné l'an passé. Ensuite ce sera le Tour du Loiret (24-26 mai), peut-être la manche de Coupe de France à Montbéliard le 30 mai, le Tour de Loire-Atlantique (1er-2 juin). Les courses à étapes sont regroupées. Si tu es en forme, il y a plusieurs occasions pour bien faire. Au Championnat de France, je vais d'abord faire le chrono et je ferai la course en ligne si je suis parmi les six retenus.