Championnat de France : Les ambitions des DN1 (P. 2/2)

Crédit photo Régis Garnier - DirectVelo

Crédit photo Régis Garnier - DirectVelo

Ce samedi matin, les meilleurs Élites français se donnent rendez-vous pour le Championnat de France sur route amateur. Pour cette édition 2019 à La Haye-Fouassière (Loire-Atlantique), DirectVelo a fait le point sur les forces en présence avec chacun des vingt directeurs sportifs de DN1. Deuxième partie.

Jean-Michel Bourgoin (AVC Aix-en-Provence)
« On vient pour gagner, même si on sait que ce sera compliqué. On n'est pas favori sur ce type de circuit, mais je pense qu'il y aura une course de mouvements. En général, on a toujours des opportunités sur ce genre de course. J'ai choisi les coureurs qui étaient les plus à même de réussir. Globalement, j'ai pris les plus anciens, avec Jonathan (Couanon) en plus. J'avais espéré avoir une autre équipe parce que j'avais des jeunes qui marchaient bien, mais ils étaient beaucoup moins bien au cours des derniers mois. Je ne pense pas qu'un sprinteur va s'imposer. Par contre, je ne sais pas si on va faire une course offensive "à l'Aixoise" (rires). Les échappées avec peu de coureurs n'ont pas beaucoup de chances d'aller loin. On avisera en fonction du déroulement de la course. En tout cas, il faudra être opportuniste. On est sur une bonne dynamique, mais ça ne suffit pas sur un Championnat. Il faut savoir prendre les bonnes décisions au bon moment. Il faut savoir gagner. Être sur le podium, c'est positif pour le club, mais il n'y a que la victoire qui compte ».

Vincent Terrier (Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme)
« Le parcours n'est pas hyper sélectif, mais il reste très exigeant. Les bosses vont revenir vite avec ce circuit de seize kilomètres. Le gros invité va être la chaleur. On repense tous à Vesoul ou à Aurillac : ça peut vite être la guerre sur le format amateur. On a vu ce que ça a pu donner sur le contre-la-montre. Une majorité de nos coureurs sortent du Tour de Savoie Mont-Blanc. Il faudra récupérer. La fraîcheur compte beaucoup sur un Championnat. Aurélien Doleatto sera un élément important. Romain Guillot ou Aurélien Philibert auront également un rôle à jouer. Ils ont un profil de puncheur et peuvent compter sur une petite pointe de vitesse s’ils se trouvent dans un petit groupe. Les qualités de puncheur seront prépondérantes. Nous sommes cinq, c'est comme ça. La course d'équipe compte forcément, mais il y a de fortes individualités. Ça peut être moins important qu'en Coupe de France ou sur une course par étapes. Il y a des hommes forts, mais tout le monde a sa chance avec la chaleur. On ne désignera personne comme coureurs à surveiller. Il ne faudra pas s'affoler ». 

Nicolas Louis (CC Nogent-sur-Oise)
« Ça a bien commencé avec le titre de Romain Bacon au contre-la-montre. Maintenant, on va essayer de poursuivre sur la même dynamique. Notre objectif sera de décrocher le titre, comme tout le monde. Nos Championnats de France sont déjà réussis, mais l'appétit vient en mangeant. On a goûté à "la Marseillaise" jeudi donc on aimerait bien la réentendre demain (samedi). C'est la course qui en décidera. Avoir Steven Tronet dans l'équipe est un avantage. Il sait négocier la pression et lire la course. Il a déjà gagné cette course chez les Élites, il a l'expérience et le sang froid nécessaires. Tous les voyants sont au vert pour nous. Je pense que la course sera débridée. Le circuit est tactique et il convient à beaucoup de monde : les rouleurs en forme, les puncheurs juteux et les sprinteurs qui passent bien les bosses. Ça va rouler vite et il y aura des renversements de situation avec la chaleur. Il faudra faire la course à l'avant sans s'enflammer. Sinon, il sera vite possible de payer les efforts ». 

Léo Peters (Chambéry CF)
« Le parcours est très usant, tant par les difficultés que par la chaleur. Elle jouera une grosse part. Ce n'est pas très long. Beaucoup de gens étaient en difficulté pendant le contre-la-montre. J'imagine une course de mouvements qui risque d'être longtemps très indécise. Des groupes sortiront et d'autres reviendront. Ce sera difficile à gérer car on n'est que cinq. Il ne faudra pas se faire piéger. Les cinq peuvent être présents à la pédale. Une partie du front est sorti du Tour de Savoie Mont-Blanc avec Clément Champoussin et Nicolas Prodhomme. Anthony Raugel, Simon Verger et Anthony Jullien ont couru la SportBreizh. Les deux premiers ont bien bossé pour la victoire d'Anthony Jullien. Par ailleurs, Simon Verger a réalisé une belle performance sur le contre-la-montre. On est en confiance, mais on ne se met pas pour autant de la pression. Ça reste très aléatoire. Dans notre stratégie, on ne va pas pister tel ou tel coureur. C'est la meilleure stratégie pour perdre ». 

Vincent Garin (CR4C Roanne)
« Nous avons mis les coureurs les plus en forme du moment. Il n'y a pas de surprise dans notre sélection. Nous avons la chance de connaître la joie de gagner le titre. Nous avons envie de reconnaître ces émotions. Geoffrey Bouchard était l'un des favoris l'an dernier mais on sait qu’il est réalisable de regagner le titre. On devra jouer très collectif et faire une course très dynamique. Personne ne va contrôler la course. Il faut être acteur de la course et se dévoiler au bon moment, mais le plus dur est de trouver le bon moment... Il faut profiter des forces de chacun. Louis Louvet double après avoir disputé le contre-la-montre. La récupération sera déterminante. Ce n'est pas impossible d'être bien sur les deux épreuves. Jimmy Raibaud va bien en ce moment. Il a cette course en tête depuis un petit moment. Espérons qu’il ait les jambes qu’il souhaite avoir ». 

Yoann David (Creuse Oxygène Guéret)
« Décrocher le titre, ça serait top. Il est difficile de prévoir comment va se dérouler la course. On va la faire de notre côté et on s'occupera de nos adversaires dans le dernier tour. Il faudra faire en sorte d’être bien. Le parcours convient aux cinq gars de l’équipe, même si David (Menut) focalise les attentions sur lui. C'est un statut qu'il sait gérer. L'avantage, c'est que ça donne plus de liberté pour les autres coureurs. Tout le monde sera motivé dans l'équipe, mais aussi dans le peloton. On sait qu'il y a 50% de part de mental dans une performance sportive donc le niveau sera plus élevé que sur les autres courses. Chaque coureur a sa chance. En tout cas, il n'y a pas de scénario écrit à l'avance comme sur le Tour de France. Un écrémage par l'arrière peut se produire, tout comme une échappée peut partir au début, au milieu, ou à la fin de la course. C'est une chance pour nous et pour toutes les équipes. Les compteurs seront remis à zéro et les performances en Coupe de France ne compteront pas ». 

Cyril Dessel (EC Saint-Étienne Loire)
« L’objectif, c'est de ramener le titre. On a le droit de rêver. On ne fait pas partie des favoris, mais j'ai des garçons capables de bien faire. On ne les verra pas lâcher tout le monde, mais ils peuvent être dans la course et jouer le podium, voire la gagne. Il n'y a que ça qui compte dans un Championnat. Je pense que d'autres équipes sont mieux armées que la nôtre. C'est notamment le cas du Vendée U qui est à domicile avec une équipe très homogène. De notre côté, on a quand même des atouts pour viser haut. Je compte sur Maxime (Jarnet) et Sandy (Dujardin). Ils vont faire le maximum. Le Championnat semble plus ouvert que les autres années. Si on avait couru ce Championnat en mars, il aurait été plus facile de dégager des favoris. Jérémy Cabot et Mickaël Guichard se sont partagés presque toutes les victoires. Aujourd'hui, il en est tout autre. Ils ont été performants en début d'année, mais c'est plus compliqué pour eux actuellement. Les écarts se sont nivelés. La concurrence est homogène. Plusieurs coureurs peuvent devenir Champion de France. On a des coureurs qui en font partie. On aura peut-être un coup de pouce du destin ». 

Cathy Moncassin (GSC Blagnac Vélo Sport 31)
« La course reste ouverte avec un très beau circuit qui reste avantageux pour nous. On va avoir un joli rôle à jouer. Je pense que Maxence Moncassin sera notre meilleure carte. Il ne faudra pas partir dans une échappée suicidaire. Il ne faudra pas griller les cartouches avant l'heure, surtout que l'on n'est pas six. C'est une course d'un jour, tout est possible. Cette année, on a pas mal de coureurs étrangers, la mayonnaise a bien pris, mais il y a beaucoup d'individualités. Chacun aime bien faire son truc de son côté. Mais sur l'ensemble des courses, on n'a pas eu de chance alors que l'on a souvent été dans des échappées. Les points ont du mal à arriver en Coupe de France, mais c'est difficile de faire mieux. Les coureurs pédalent, et on est là pour les encourager. En Occitanie, il n'y a pas de courses Élites donc par rapport aux Bretons, aux Normands ou aux Pays de la Loire, c'est plus compliqué. Heureusement, on est soutenu par Blagnac, l'Occtanie ou encore la Haute-Garonne. Ce n'est pas facile de lutter contre des grosses armadas, mais on s'accroche ». 

Christophe Gouyon (Team Peltrax-CS Dammarie-lès-Lys)
« Le circuit du Championnat de France sera très long et usant. Il y aura de la chaleur sur la fin de course. Les petites côtes peuvent faire mal. Il faudra courir juste. J'ai une équipe assez homogène. Bryan Alaphilippe est notre homme fort. Si lui ne réussit pas, un autre coureur de l’équipe pourra prendre la relève. Selon les circonstances, on s'adaptera. Erwann Kerraud va bien, il est Espoir 2, il est capable de tirer son épingle du jeu. Benoît Sinner sera notre capitaine de route. Il a obtenu de nombreux Tops 10 et il peut se retrouver à l'avant. Jérémy Patoux a fait un très bon Tour Nivernais Morvan. Il a remporté la dernière étape. Cyril Delory sera notre équipier. Il peut aussi être devant, il a terminé récemment 4e du Tour de Loire-Atlantique. Nous ne sommes pas là pour faire la course en faveur d’un seul coureur ».

Sébastien Hoareau (VC Villefranche Beaujolais)
« J'ai trouvé que c'était un parcours très dur. Ça risque d'arriver avec plein de petits groupes partout. Même si c'est le matin, la dernière heure et demi sera exposée à la chaleur. C'est un parcours qui convient à Eddy Finé, mais pas seulement à lui. Il va essayer de courir libéré. Mais il n'y a pas que lui : les favoris risquent de se marquer. On a Alexandre Delettre qui peut être très bien sur ce genre de parcours. Tao Quemere va donner du fil à retordre, c'est quelqu'un qui aime bien se lancer dans les échappées. On a vraiment un groupe qui est assez complet. On peut jouer sur plusieurs stratégies en fonction de la manière dont va se dérouler la course. Il faudra faire attention à ce qu'il n'y ait pas une grosse échappée qui parte dès le début. On l'a déjà vu l'année dernière. Ce début de course sera important, il faudra avoir un coureur à l'avant. Arnold Reifler, Gabin Finé et Nicolas Durand seront là en électrons-libres, mais ils auront aussi un rôle de coéquipier. Nicolas Durand a fait un beau chrono : il a raté la médaille de bronze pour 40", il a eu un souci au niveau de son cintre. C'est regrettable mais c'est de bon augure, il a de bonnes jambes ». 

Lire la première partie en cliquant ici.

Mots-clés