Victorie Guilman : « Ça me faisait mal pour Aude »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Victorie Guilman a fait un drôle de rêve, deux jours avant le Championnat de France. Un cauchemar plutôt. "J'ai rêvé que j'avais un problème mécanique alors que j'étais en tête. L'an dernier, j'avais crevé dans le final. Cette fois-ci, je me suis dit : « il va encore m'arriver quelque chose », surtout que mes vitesses avaient du mal à passer". Son rêve n'avait qu'une seule partie de prémonitoire. La 14e du Grand Prix de Plumelec était bien à l'avant ce samedi dans le dernier kilomètre du circuit de la Haye-Fouassière mais aucun problème mécanique n'est venu entraver sa progression.

La sociétaire de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope a disputé le titre national dans un sprint à trois face à son équipière Jade Wiel et la tenante du titre, Aude Biannic (Movistar). Sur la ligne, elle décroche sa troisième médaille d'argent - après deux déjà acquises chez les Espoir -, derrière Jade Wiel (voir le classement). "Je savais qu'elle allait gagner au sprint. Je lui ai demandé à cinq kilomètres de l'arrivée comment elle se sentait. Jade est toute jeune mais on sait déjà qu'elle est forte. Elle a tout l'avenir devant elle".

« SI AUDE M'AVAIT PLUS ATTAQUÉE, ELLE M'AURAIT LÂCHÉE »

Si la Championne de France ouvrait la route avec Marie Le Net jusque dans la dernier tour, la 8e d'étape de l'Emakumeen Bira en WorldTour, a rappliqué dans le dernier quart d'heure dans le sillage d'Aude Biannic. Au moment de la jonction, elle ne tente pas de contrer immédiatement. "Je n'en pouvais plus. Dans ma tête, je me disais « accroche-toi ». Si Aude avait plus attaqué, elle m'aurait lâchée", reconnaît-elle.

A trois contre une, c'est pourtant la tenante du titre qui fait la plus grande part du travail, alors qu'Audrey Cordon-Ragot reste menaçante. "Je culpabilise vis-à-vis d'Aude de ne pas avoir pu lui passer de relais quand nous étions trois avec elle. Elle était très forte même si elle ne le comprend pas trop. Ça me faisait mal pour elle de la voir rouler toute seule. Si j'avais pu, je l'aurais plus aider quand nous étions toutes les quatre devant".

« TOUT LE MONDE AVAIT SA CHANCE »

En surnombre au départ et sans sprinteuse, les FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope ont joué la carte de l'offensive dès le début. "Avec notre gros collectif, il fallait attaquer dès le début pour mettre en difficulté les individualités. Il n'y avait pas de leader désignée et tout le monde avait sa chance chez nous". Derrière les échappées, le peloton a mis longtemps avant de durcir la course. "Le Championnat, c'est toujours une course bizarre. La course a mis du temps à se décanter et au final, ce n'était pas si dur que ça".

Malgré cette force collective, le triplé n'était pas un objectif du côté du groupe sportif français. "Ce qui comptait, c'était le maillot. Même si je faisais 4e ou 5e, ce n'était pas grave. Avec Jade, on n'a pas eu trop le temps de se parler avant le sprint. Il fallait rapporter le maillot". Objectif réussi.

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