Benjamin Thomas : « Un des Omniums les plus durs »

Crédit photo Charlotte le Garroy

Crédit photo Charlotte le Garroy

Il n'y a pas eu photo à la fin de la dernière épreuve de l'Omnium, ce vendredi. Benjamin Thomas a maîtrisé son sujet toute la journée et le coureur de la Groupama-FDJ a endossé son premier maillot de Champion d'Europe de la  discipline dans le vélodrome d'Apeldoorn. La course aux points, où il a doublé deux fois, a marqué l'apothéose d'une journée réussie. Le nouveau Champion d'Europe revient sur sa course pour DirectVelo.

DirectVelo : 1er de la tempo, 2e du scratch et de l'élimination, tu as dominé la course...
Benjamin Thomas : C'est une énorme satisfaction de gagner ici à neuf mois des Jeux Olympiques, même si la route est encore longue avant Tokyo. C'est bon pour la confiance. J'ai fait l'Omnium parfait, sans faire de faute. J'étais en forme mais il faut toujours concrétiser. J'ai eu de la réussite, j'ai pris énormément de plaisir.

« JE LES AI LAISSÉS VIDER LEURS CARTOUCHES »

Qu'est-ce qu'un Omnium parfait ?
Tactiquement, il faut composer avec les forces en présence. Le Hollandais (Jan Van Schip) était très très fort au début de l'Omnium, il était impressionnant au scratch. Il n'a pas peut-être pas bien calculé ses efforts sur toute la journée, il l'a payé à la course aux points. De mon côté, même si j'étais fort, j'essayais de gérer. À la course tempo ou au début de la course aux points, je ne me suis pas enflammé. Je les ai laissés vider leurs cartouches et quand ils étaient plus fatigués, j'en ai profité pour mettre les miennes. Je me suis trouvé avec de bons collègues pour doubler et faire les sprints. Tactiquement et physiquement, c'est l'Omnium le plus abouti de ma carrière. 

La course a été épuisante...
J'ai discuté avec d'autres coureurs, tout le monde était vraiment cuit à la fin. Les courses étaient très rapides. À l'élimination, j'ai vu quelque chose que je n'avais jamais connu de ma carrière. Un moment il y avait deux pelotons, quatre mecs devant et cinq derrière, ça prouve que tout le monde était au taquet. Le scratch s'est couru à bloc, la tempo s'est courue à bloc... Physiquement, c'était un des Omniums les plus durs que je n'ai jamais faits. Je suis d'autant plus content de l'avoir dominé.

3'52" DANS LES JAMBES

C'est le résultat dont tu avais besoin à neuf mois des Jeux ?
Cela faisait un moment que je n'avais pas décroché de titre en individuel. Le dernier, c'était le titre mondial à Hong-Kong en 2017. L'an dernier, j'ai eu des regrets au Championnat du Monde où je termine 2e pour une erreur au scratch (lire ici). Aujourd'hui (vendredi), tout ça est effacé, on repart vers Tokyo en pleine confiance.

Que s'était-il passé avec la poursuite par équipes, au premier tour, lorque l'équipe s'est retrouvée dans le dernier kilomètre à deux coureurs et le troisième décollé ? 
Il y a eu un cafouillage. On était parti pour un très bon temps, pour 3'52" et une place en petite finale. Nous sommes une équipe encore jeune et nous faisons des erreurs. Même si on ne va pas aux Jeux, il faut garder la dynamique. Nous avons les coureurs capables de rouler en 3'50". On va aller aux deux manches de Coupe du Monde avec une équipe compétitive. Nous avons les 3'52" dans les jambes, on ne va pas se priver à Minsk et Glasgow. Nous avons Paris dans quatre ans et on va essayer de qualifier une équipe. 

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