En temps normal, une deuxième place au cyclo-cross de Montrichard (Loir-et-Cher), une épreuve régionale, pourrait sembler anecdotique pour Simon Lepoittevin-Dubost. Pourtant, perturbé depuis plusieurs semaines par des problèmes de santé, le sociétaire du Team Podiocom connaît une ''saison loupée''. Loin de son meilleur niveau, sa performance de dimanche, où il a laissé la victoire à son coéquipier Ronan Auffret (voir classement), lui redonne quelque peu le moral et de baume au cœur durant cette période délicate. Il a décidé de faire le point avec DirectVelo à l'issue de l'épreuve.

DirectVelo : Cette deuxième place semble importante pour toi...
Simon Lepoittevin-Dubost : Je suis parti devant au début. Les gars de l'équipe ont bien manœuvré derrière moi. J'ai assuré, puis Ronan Auffret et Thomas Gachignard sont revenus. On a laissé gagner Ronan pour qu'il décroche sa première victoire de la saison. Pour moi, le but, c'était de me rassurer et de sauver ma fin de saison. Je ne voulais rien lâcher pour remercier Podiocom, et leur montrer que c'était bien qu'ils me fassent confiance pour la fin de saison. Je voulais tout donner jusqu'au bout. Je suis content.

« DES PROBLÈMES DE SANTÉ AU NIVEAU DES INTESTINS »

Tu n'as pas réussi à être performant en Coupe de France. Quel bilan peux-tu tirer de ta saison, jusqu'à présent ?
Pour moi, la saison est complètement loupée. Je voulais viser la Coupe de France, faire le Championnat d'Europe et les manches de Coupe du Monde. Je voulais être en Équipe de France, mais il n'y a rien qui est allé comme il le fallait.

Que s'est-il passé ?
J'ai des problèmes de santé au niveau des intestins. Depuis La Mézière, je n'ai plus du tout de force dans les jambes. Des fois, ça va et des fois, ça ne va pas. C'est compliqué à gérer, je ne sais jamais si je vais être bien ou non. Je me fais plaisir sur des petits cyclo-cross, mais la fin de saison va être compliquée. Hier (samedi), j'ai été tracer le circuit et je n'ai pas roulé avec les gars. J'étais complètement arrêté donc je me suis dit que j'allais courir sans objectif précis. Au final, ça s'est bien passé. Par contre, si je cours demain, peut-être que je finirais à dix minutes.

Comment vis-tu la situation ?
J'ai compris après La Mézière qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. J'étais déjà emmerdé. J'entendais à droite et à gauche : ''tu t'entraînes trop, tu ne t'entraînes pas assez, tu es cramé, etc.''. J'ai cogité. Ça m'a mis un gros coup au moral. Je suis dans une équipe UCI. Nous sommes attendus, donc ne pas être capable d'être à la hauteur alors que l'équipe met tout en place pour que l'on réussisse, c'est difficile. J'ai été averti mi-novembre que j'avais une bactérie au niveau des intestins. J'ai eu un traitement, et je dois prochainement refaire des examens pour voir si le sang circule bien dans l'artère iliaque.

« JE NE ME FAIS PAS D'ILLUSIONS »

Dans ces conditions, ta deuxième place du jour t'a-t-elle rassuré ?
C'est vrai que ça m'a fait du bien. À force d'enchaîner les grosses galères, je n'avais plus du tout envie. J'étais en déprime pendant trois semaines ou un mois. Je suis donc content de me refaire plaisir.

Vas-tu pouvoir préparer le Championnat de France ?
Préparer le Championnat de France, ça va être compliqué. Je ne pense pas être dans de bonnes conditions pour le préparer. J'ai l'habitude de préparer les Championnats pour être présent le Jour-J, mais là je sais que ça va être trop compliqué pour batailler avec les meilleurs. Au mieux, je peux faire un Top 15 ou un Top 20 si je suis dans un grand jour. Je ne me fais pas d'illusions. Je suis incapable d'aller faire un podium ou un Top 5 comme à Besançon, en début d'année.