Victoire Berteau, un an et demi pour « prendre de la caisse »

Crédit photo Paul Hinninck

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Actuellement en Belgique où elle a choisi de se confiner, Victoire Berteau subit directement la décision de reporter les Jeux Olympiques, puisqu’elle était pressentie pour faire partie de la sélection tricolore. "Je vois le bon côté des choses, relativise-t-elle. D’un côté c’est pas mal, ça me laisse un an et demi de plus pour prendre de la caisse, et travailler sur la poursuite par équipes notamment". Ce report ne l’a pas tellement atteinte. "Je n’étais pas si angoissée, il faut penser à tout le monde, notamment aux moins jeunes. Au Japon, la situation est peut-être moins critique, mais il faut attendre que le virus ne soit plus là pour profiter pleinement des Jeux".

Tout était pourtant en place en vue de se préparer à un été olympique. "On a fait un gros hiver en préparation, c’est difficile pour tous les sportifs, reconnait-elle. On devait faire un stage en hypoxie qui a été annulé, mais on pense à la santé de tout le monde et on recule les objectifs". Ce stage devait se dérouler en Espagne, où Victoire Berteau et ses compatriotes s’étaient tout de même rendues. "Il y avait déjà beaucoup de problèmes, le virus se propageait vite, et on a pris les transports en commun comme l’avion". Des éléments qui ont motivé son départ en Belgique plutôt qu’un retour chez sa famille en France. 

« ON PEUT FAIRE CE QU'ON VEUT EN VÉLO »

Ainsi, pas question pour elle de prendre le risque de contaminer les siens. "Je ne savais pas si j’étais porteuse, s'inquiétait Victoire Berteau. En plus, mes parents sont agriculteurs. S’ils tombent malade, personne ne va les remplacer". Direction la Belgique donc, en attendant un retour à la normale. "Cela ne change pas beaucoup de chez moi, j’ai un grand jardin, je peux prendre l’air". Mais c’est sur le vélo que la différence avec la France est marquante : "On peut faire ce qu’on veut à vélo, mais on fait sa sortie et on rentre. On ne peut pas s’arrêter à la plage ou autre". La sociétaire de Doltcini–Van Eyck Sport reconnaît tout de même qu’elle ne roule que deux à trois fois par semaine "par solidarité avec les compatriotes français"

L’ancienne Championne du Monde Junior de l’américaine ne veut pas profiter de la situation. "J’ai aussi mes habitudes en home-trainer pour le spécifique, pour avoir des données fiables". Ce cadre permet néanmoins à tout passionné de vélo d'apprécier ses sorties : "Je suis à côté des monts flandriens, sur les routes de Gand-Wevelgem. C’est sûr que rouler 4h sous le soleil n’est pas comme 4h de plateforme en ligne", reconnaît-elle. Victoire Berteau insiste aussi sur la récupération pour ne pas être saturée, car "trois mois sans course, c’est long. Il ne s’agit pas de perdre l’envie en juillet".

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