Geoffrey Millour : « Ça m'a ouvert l’appétit »
Absent des pelotons depuis plus de trois ans, Geoffrey Millour a raccroché un dossard, samedi dernier à Lantic, sur le maillot de son club de jeunesse, le VS Plabennec. Un retour de belle facture puisqu’il a gagné en solitaire cette épreuve 23J. "Il pleuvait des cordes, on est parti à trois, puis à 10 kilomètres ça revenait fort, alors je suis parti seul et j’ai gagné avec 10-15 secondes d’avance". L’ancien coureur du Team Fybolia Locminé n’avait plus gagné depuis le 14 août 2016, au Grand Prix Christian Fenioux, manche de la Coupe de France DN3. "Ça fait bien longtemps, c’est sûr, rigole-t-il. J’avais fait une bonne saison avec un très bon groupe". Jusqu’à ce que le Breton suive une thèse.
Obligé de faire des allers-retours entre son université de Reims, et la société Morphologics à Saint-Malo, Geoffrey Millour ne trouve plus le temps de rouler (lire ici). "Je n’avais plus envie de me battre, j’arrivais à saturation aussi". La validation de sa thèse reportée à octobre, le vice-Champion de France juniors 2010 retrouve la motivation. "Je n’ai jamais arrêté de rouler, mais j’ai bien repris avec le confinement. Zwift m’a remis en forme, alors j’ai continué sur la lancée. C’est reparti aussi en roulant avec les copains". Mais reste mesuré sur sa forme. "Je ne peux pas parler de vraie préparation, je n’ai aucun plan d’entraînement. J’ai juste retrouvé l’envie et le plaisir".
UN DÉPART AU CANADA ?
Loin des pelotons, mais toujours dans le milieu du vélo, Geoffrey Millour a donc travaillé trois années avec Morphologics, dans l’étude posturale. "Le temps est passé à une vitesse folle, je suis ravi d’avoir pu continuer dans le vélo, je me suis beaucoup impliqué auprès de coureurs de haut niveau comme loisir". Après avoir quitté la société, le garçon de 27 ans envisage d’aller à l’étranger prochainement. "J’ai passé du très bon temps avec Morphologics, maintenant j’envisage un départ au Canada pour une année, à partir d’octobre". Il devrait y retrouver Frédéric Domingue (qui a travaillé avec Arkea-Samsic), au laboratoire L-Tips, axé sur la biomécanique et physiologie.
Ainsi, difficile d’envisager des objectifs sur le vélo. "Je ne me mets aucune course en tête, mais ça m’a ouvert l’appétit, plaisante l’ancien vainqueur d’étape de la Ronde des Vallées. Si je vois que je marche bien, je ferai quelques première catégorie, et ça serait un plaisir de me mesurer aux meilleurs Bretons". Pas d’ambitions ciblées, et pas non plus de regrets quant à son choix de carrière. "Il y a un moment où on s’aperçoit de notre niveau, et je crois que j’étais un peu juste". Suivi à l’époque par la formation FDJ, Geoffrey Millour est comblé là où il est. "Je suis bien plus heureux comme ça aujourd’hui, qu’à galérer chez les pros en ayant un niveau limité".