Encore un peu d'Espoirs

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Vendredi 14 août, Pierre-Yves Chatelon a fait un gâteau d’anniversaire pour sa femme. Ce jour-là, il aurait dû se trouver entre Château-Thierry et Bar-sur-Aube pour la première étape du Tour de l’Avenir. “Indéniablement, j’y ai pensé même si je n’ai pas pleuré pour autant, tente de sourire le sélectionneur français interrogé par DirectVelo. Ça m’embête pour les coureurs, notamment ceux qui n’ont pas de contrat pro pour la saison prochaine. C’était quand même une belle fenêtre médiatique”.

« ON RELATIVISE »

Jacques Lebreton fait partie de ceux qui auraient pu changer le cours de leur carrière pendant l’épreuve. Forcément, il a pensé à cette édition annulée tous ces derniers jours. Surtout, le grimpeur de l’EC Saint-Etienne Loire aurait dû passer devant chez lui lors de l’étape jurassienne, le deuxième jour. “Je me suis entraîné sur les routes où la course devait passer… Là j’étais tout seul alors que ça aurait dû être le Tour de l’Avenir. Mais avec du recul, on relativise. Je suis tombé au Tour de Savoie Mont-Blanc et je n’aurais peut-être pas pu me présenter à 100% au Tour de l’Avenir…”. Giovanni Aleotti était, lui, prêt pour ce Tour de l’Avenir. Deuxième l’an passé, l’Italien avait fait de ce rendez-vous l’un des objectifs de sa saison. “Ces derniers mois, je me suis beaucoup entraîné pour cette course... Quand j'ai su que c'était annulé, j'étais bien sûr très déçu, mais je comprends bien les difficultés d'organiser une course par étapes internationale comme le Tour de l'Avenir dans les circonstances actuelles”.

UN MONDIAL SANS ESPOIRS ?

Et maintenant ? Si les Espoirs, plutôt routiers-sprinteurs, vont se retrouver la semaine prochaine à Plouay pour le Championnat d’Europe, les grimpeurs semblent avoir peu de chances de se défier lors du Mondial. “Le Championnat du Monde est un événement important qui implique beaucoup de personnes venues du monde entier, et il est censé se dérouler dans un mois. Donc je pense que ce sera difficile de trouver un nouveau lieu pour l'accueillir, estime Giovanni Aleotti. Mais j'essaie de rester optimiste, donc j'espère toujours que l'édition 2020 pourra quand même avoir lieu”. À ce jour, la tendance serait à un Mondial réduit, sans les épreuves Juniors et Espoirs. Le lieu aurait même été trouvé. “Très honnêtement, en tant que citoyen, la décision la plus sage serait d’annuler le Championnat du Monde. On a une sorte d’acharnement thérapeutique. Quand on voit que le match de Ligue 1 entre Marseille et Saint-Etienne est reporté... Même si bien sûr ça m’embête en tant que sélectionneur, il y a surtout un intérêt économique à organiser un Mondial”, estime Pierre-Yves Chatelon.

LA FRANCE GARDE SON PROGRAMME

Mais les grimpeurs ne sont pas les plus mal lotis. Le Tour d’Italie Espoirs et la Ronde de l’Isard figurent toujours au calendrier. “Je vais me concentrer sur le Championnat de France, qui est annoncé usant, puis le Tour du Pays de Montbéliard qui est difficile. Je ne veux pas penser plus loin qu’à la Ronde de l’Isard”, assure Jacques Lebreton qui, en France, a encore de quoi espérer courir à l’inverse de beaucoup de coureurs non-européens. Forcément l’Italien Giovanni Aleotti a le regard tourné vers le Giro. “Ce sera la course plus importante de la saison”. Même si le Mondial Espoirs pourrait ne pas se tenir, Pierre-Yves Chatelon ne veut pas oublier les coureurs de cette catégorie. Ainsi, même s’il n’y a pas de course à l’arc-en-ciel, il va maintenir au programme le Tour du Doubs et le stage de préparation en Maurienne. “Normalement, je ferai entrer en Equipe de France un coureur comme Thomas Champion, annonce le sélectionneur. Cela permettra de préparer 2021 où on espère que ça sera passera mieux...”.

PLUS DE COURSES DE CLASSE 1 EN 2021 ?

Pierre-Yves Chatelon a d'ailleurs des pistes de réflexions pour la saison 2021. “J’ai envie de proposer aux coureurs un programme en Classe 1, notamment pour ceux qui quittent les rangs Espoirs cet hiver. Même si ça dépendra de la situation économique bien sûr, on ne veut pas laisser ces coureurs-là sur le bord de la route”. D’ici-là, chacun essaiera d’aller chercher le moindre résultat qui pourrait faire basculer une carrière. “Mais il y aura peu de néo-pros”, prévoit le coach des tricolores. Espoir 3, Jacques Lebreton refuse de se lamenter. “Je me dis que d’autres doivent plus se gratter la tête que moi”.

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