Warren Barguil : « Peut-être que l’histoire va se répéter »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Sacré Champion de France Élites sur route il y a quatorze mois sur le circuit de la Haye-Fouassière (Loire-Atlantique), Warren Barguil s’apprête à remettre son titre en jeu ce dimanche, sur ses terres bretonnes, à Grand-Champ (Morbihan). 7e de la Route d’Occitanie puis 9e du Critérium du Dauphiné depuis son retour à la compétition, le coureur d’Arkéa-Samsic semblait déjà en bonne condition ces dernières semaines. Avec quelles ambitions aborde-t-il ce Championnat national ? Quelle stratégie pour la ProTeam bretonne, qui compte également dans ses rangs un garçon comme Nacer Bouhanni ? DirectVelo était présent à la conférence de presse de Warren Barguil, ce vendredi en début de soirée. Entretien.

DirectVelo : Quel sentiment prédomine avant de remettre ton titre en jeu ?
Warren Barguil : Il me reste encore une journée à faire avec le maillot bleu-blanc-rouge, je vais en profiter demain (rires). Je suis très motivé à l’idée de défendre mon titre d'autant que c'est "à la maison" et pour moi, c'est encore plus important. J’adore les Championnats. Le parcours sera assez dur, même s’il y aura moins de kilomètres que l’an passé. 17 kilomètres de moins, ça risque de jouer beaucoup alors que normalement, je préfère quand c’est un peu plus long, mais on va faire avec.

Que retiendras-tu de ces quatorze mois avec le maillot ?
C’était une année écourtée et très spéciale pour tout le monde. Je n’ai pas pu profiter pleinement de mon maillot en compétition. J’ai profité, sur Zwift, beaucoup de temps (rires). Mais pour moi, c’était un plaisir, alors je ne vais pas faire la fine bouche. Je ne vais pas dire que je n’ai pas pu porter le maillot sur toutes les courses que je rêvais de faire avec… J’étais très content de le porter et je le serai encore demain pour ma dernière sortie. J’étais honoré de porter ce beau maillot.

Quels souvenirs garderas-tu de cette saison passée en bleu-blanc-rouge ?
L’Artic Race car je ne suis vraiment pas passé loin de la victoire. Il y avait un gros sentiment de frustration, après un gros travail de l’équipe, car cette victoire m’échappait pour moins d’une seconde (battu par Alexey Lutsenko, NDLR). C’est ce qui ressort de mon année avec le maillot. Après, il y a aussi eu le Tour de France, bien sûr. Pour moi, c’était exceptionnel. Juste avant, j’avais remis les compteurs à zéro sur le Championnat. Ce titre m’avait remis sur les bons rails et j’avais pu bien en profiter sur le Tour.

« LE GROS FAVORI, C’EST ARNAUD DÉMARE »

Où en es-tu physiquement ?
La reprise s’est bien passée en Occitanie. Puis il y a eu l’enchaînement avec le Dauphiné. Je sens que j’ai bien travaillé là-bas. Il a surtout fallu digérer le gros morceau du Dauphiné… C’était l’un des plus gros Dauphiné que j’ai pu faire dans ma carrière, ça roulait très vite avec un niveau très élevé. Depuis, j’ai donc surtout fait de la récup… Et j’espère que ça va bien se passer pour moi dimanche.

Qui sera le favori de ce Championnat de France selon toi ?
Je ne cible jamais de coureurs, je n’ai jamais appris à courir comme ça dans les catégories de jeunes. J’ai toujours détesté ça, quand on me le faisait surtout (sourire). Je ne veux pas courir comme ça. Je préfère faire ma course. Je sais qui sont les favoris. Pour moi, le gros favori, c’est Arnaud Démare. Ils auront les clefs de la course (la Groupama-FDJ, NDLR). Et dans le dernier tour, il faudra surveiller Julian (Alaphilippe). Mais je ne vais pas me mettre dans sa roue à attendre qu’il bouge… L’an passé, j’ai montré qu’il ne fallait pas se faire piéger avec tous les favoris. Peut-être que l’histoire va se répéter cette année pour quelqu’un de l’équipe.

Quelle sera la stratégie de l’équipe ?
Tout le monde est bien en confiance. Il y aura trois-quatre coureurs protégés dans l’équipe mais surtout deux, Nacer (Bouhanni) et moi. Je pense aussi à des coureurs qui sortent du Tour du Limousin comme Kévin Ledanois, qui a montré qu’il marchait bien. Il y aura aussi Romain Hardy et Franck Bonnamour qui ont bien marché au Tour de Wallonie, donc on aura plusieurs cartes à jouer. Ce sera à nous d’être très intelligents et de bien lire la course pour pouvoir ramener une nouvelle fois le titre à la maison.

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