Remporter la Ronde de l'Isard, chaque équipe en rêve. Lotto-Soudal Development Team l'a fait et a même réalisé le doublé, avec Xandres Vervloesem et Henri Vandenabeele. "Ce n'est pas la première fois qu'on en met deux sur le podium final. Quand Louis Vervaeke gagne en 2014, Tiesj Benoot faisait 3e", rappelle le directeur sportif Kurt Van de Wouwer à DirectVelo qui est ravi de la progression de son équipe depuis la reprise des courses. "Depuis le Tour de Savoie Mont-Blanc, nous sommes bons que ce soit en montagne au Tour d'Italie et à la Ronde de l'Isard, ou sur le plat en Pologne". Si Lotto-Soudal Development Team a vu des talents défiler (Tim Wellens, Tiesj Benoot, Laurens De Plus, le regretté Bjorg Lambrecht), Kurt Van de Wouwer n'a jamais vu une équipe aussi forte collectivement. "C'est vrai qu'individuellement, c'est dur de comparer les coureurs entre eux, mais la profondeur de l'effectif est vraiment unique. Quand tu penses qu'à la Ronde de l'Isard, on devait se passer de Viktor Verschaeve, malade".

DES COUREURS PLUS EXIGEANTS SUR LE MATÉRIEL

Si elle n'éprouve aucune difficulté à aller chercher des coureurs belges dans les autres équipes, Lotto-Soudal Development Team doit lutter face à la concurrence internationale pour attirer les grands talents. "Cela a toujours été. Avant, il y avait Rabobank, BMC Development Team, maintenant, il y a Hagens Berman-Axeon." En revanche, les Juniors arrivant chez les Espoirs se montrent plus exigeants que par le passé. "J'en ai parlé avec Thomas De Gendt et je me souviens quand il est arrivé chez nous, je lui avais dit : "Thomas, tu peux avoir deux vélos pour la saison prochaine", et il m'a répondu : "Pourquoi deux ? Un seul suffit, je ne peux quand même pas rouler avec deux en même temps". Depuis, les choses ont changé. C'était il y a plus de dix ans. Maintenant, les jeunes sont plus stricts en matière d'entrainement et d'alimentation. Ils veulent un peu plus vite les codes du monde professionnel".

PLUS DE STAGIAIRE DANS LE FUTUR

L'équipe restera au niveau club les saisons à venir. Pas question de passer en Continental, ce qui pourrait permettre le panachage avec des coureurs de l'équipe-mère. "Nous en avons discuté et nous ne voyons pas d'avantage. Nous avons déjà un super programme. Nos grimpeurs peuvent se préparer spécifiquement pour les épreuves, sans devoir justement dépanner sur une course 1.1. Ce qui est un inconvénient à mon sens". Le manager John Lelangue est du même avis. "Ce n'était pas nécessaire. La preuve est le recrutement fait cette année avec les néo-pros. Je pense que c'est plus important de signer directement chez nous après un passage chez les Espoirs, que de faire un stage qui n'apporte rien. Notre programme est centré sur le WorldTour où il n'est pas possible de faire le panachage. Faire venir un jeune pour disputer des épreuves de moindre envergure n'est pas intéressant". Ce qui signifie que la formation WorldTour Lotto-Soudal n'accueillera plus de stagiaire dans le futur. "Je n'étais déjà pas favorable à l'idée quand j'étais chez BMC. Pour moi, c'est dur de venir dans une équipe, s'intégrer, de courir 3-4 courses. Selon moi, c'est plus important qu'un jeune puisse disputer la Ronde de l'Isard, le Tour de l'Avenir, l'Orlen Nations Grand Prix, la Course de la Paix, que de faire la Brussels Cycling Classic ou le Grand Prix de Wallonie avec nous. Je préfère les laisser dans leur vivier ou les faire passer pro en juin. En plus, cela bloque des places. Quand nous sommes sur trois fronts, nous avons 21 coureurs engagés sur nos 27. 22, si nous sommes en période de Grand Tour. Ce qui veut dire qu'il y en a déjà 5 qui ne roulent pas en temps normal. Si on ajoute des stagiaires en plus, cela n'a pas de sens", estime John Lelangue.

Pour la saison prochaine, l'équipe de Kurt Van de Wouwer a déjà recruté sept coureurs (lire ici). Et ce n'est pas fini. "Nous avons encore besoin d'un grimpeur et d'un gars pour les classiques", précise le directeur sportif.