Tout s'est bien goupillé pour Antony Chamerat-Dumont, dimanche dernier, lors du Championnat de France de cyclo-cross. “Je devais normalement partir en quatrième ligne, mais il y a eu un absent, donc je me suis retrouvé en troisième ligne, au milieu, rapporte à DirectVelo le sociétaire du VC Villefranche Beaujolais. Au départ, les gars essayaient de remonter sur les côtés. Je me suis faufilé parmi eux, ça a fait comme un V de vol d’oiseau. Au bout de la ligne droite, je me suis mis sur la gauche, à l’intérieur du virage, et ça s’est « monté dessus » à l’extérieur du virage. J’ai été chanceux". Il évite ainsi la chute dans laquelle Steve Chainel s'est retrouvé.

DE NOMBREUX KILOMÈTRES AVEC DORIAN GODON

Le coureur de 26 ans figure alors en 6e position. “J’étais dans la roue de Clément Russo. Avant le départ, j’ai vu qu’il n’avait pas fait le bon choix de boyaux en mettant des secs. Dans le dévers, je savais qu’il ne fallait pas rester dans sa roue car il allait soit tomber, soit passer tout doucement car il allait glisser. C’est ce qu’il s’est passé“. Après avoir doublé un autre concurrent, il se retrouve derrière les trois premiers. “J’ai accusé un peu le coup ensuite, j’étais dans une phase de gestion. J’ai reculé jusqu’à la 15e place. Puis, j’ai remonté des gars qui étaient un peu plus dans le mal. Il y avait un groupe pour la 10e place. Et à deux tours de la fin, j’ai rattrapé Arthur Tropardy que j’ai battu au sprint (voir classement)“. En 2009, pour sa première année Cadet, il avait obtenu la médaille d'argent à Pontchâteau derrière Pierre-Henri Lecuisiner et devant Kévin Bouvard et un certain... Clément Venturini.

Contrairement au Championnat de France à Besançon où il effectuait son retour en 2019 (lire ici), le Rhône-Alpin avait cette fois-ci bien préparé son affaire. “J’ai vraiment repris à fond. J’ai doublé mon nombre de kilomètres. Mon objectif était un Top 15. Un Top 10, c’était super. J'y suis rentré, je suis très content". De mai à début septembre, il a accumulé les kilomètres avec son ami Dorian Godon (AG2R Citroën Team). “Il est revenu chez ses parents à Lyon vu que ses études de kiné s’étaient arrêtées en Espagne avec le confinement. On a beaucoup roulé ensemble, je pense que c’est ce qui m’a aidé à progresser“. Mécanicien en machines industrielles, il a également vu son activité professionnelle réduite. “J’ai eu beaucoup moins de travail et du chômage partiel". À la reprise des compétitions, il a couru un peu moins d’une dizaine de courses sur route, dont la moitié en 1re catégorie. “Sur celles que j’ai faites en 2e caté, je suis à chaque fois monté sur le podium".

« J’AI ENVIE DE VOIR OÙ JE SUIS CAPABLE D’ALLER »

Puis, l'habitant de Mornant (Rhône) a disputé quelques cyclo-cross régionaux dont le dernier, le 18 octobre, où il s’est imposé à Uzès (Gard). Étant 3e catégorie, il ne pouvait pas rouler dans un rayon de plus d’un kilomètre lors du deuxième confinement. “Mais j’habite à la campagne. Il y a tout de suite des chemins autour de chez moi donc j’ai pu faire rapidement un peu de cyclo-cross“. En décembre, il a repris les sorties foncières, atteignant plus de 18 000 kilomètres fin 2020. “En 2019, j’avais énormément travaillé dans ma maison et j’ai terminé l’année avec moins de 10 000 kilomètres, ce qui est ridicule par rapport aux meilleurs".

Pendant l'automne, le Champion de France Cadets 2010 a signé pour le VC Villefranche Beaujolais où il a intégré la réserve de la N1 (lire ici). “Je ne pouvais pas rester au VC Brignais, qui est un petit club familial avec une majorité de FSGT. Il me fallait une équipe pour rouler sur route en 1re catégorie pour prendre de la caisse et continuer à progresser. J’ai envie de voir jusqu’où je suis capable d’aller ou de repousser mes limites. On n’a pas encore défini de calendrier avec le club". D’ici-là, son objectif sera de ramener le maillot de Champion Auvergne-Rhône-Alpes de cyclo-cross. Et pour le préparer, “ça pourrait peut-être être intéressant entre temps d’aller en Belgique, je vais regarder ça".