Karl-Patrick Lauk : « Ils ont tous couru contre un amateur »
Karl-Patrick Lauk est passé tout près d’un gros coup. Échappé pendant 170 kilomètres ce samedi sur la quatrième étape de l’Alpes Isère Tour (2.2), l’Estonien doit se contenter à Saint-Maurice-l’Exil de la 5e place (voir classements). “Les quatre autres échappés sont tous en Continental mais ils ont tous couru contre un amateur, soufflait-il à l’arrivée au micro de DirectVelo. Ils ne devaient pas connaître mon palmarès mais savaient que j’allais vite au sprint, surtout le Polonais (Pawel Bernas) qui est coéquipier de mon compatriote Mihkel Räim”.
L’échappée voit le jour dès le deuxième kilomètre. Outre Karl-Patrick Lauk et Pawel Bernas (Mazowsze Serce Polski), figurent à l’avant Emil Toudal (BHS-PL Beton Bornholm), Taj Jones (Israel Cycling Academy CT) et Moran Vermeulen (Team Felbermayr-Simplon Wels), revenu seul en contre après une belle poursuite de 20 kilomètres. Avec neuf côtes répertoriées au classement des grimpeurs, cette journée favorise les attaquants. Mais après une vive accélération des Kern Pharma, l’avance des fuyards chute en quelques kilomètres de 4’30’’ à 55’’ (km 94). Mais derrière, aucune formation ne prend ses responsabilités et les fuyards recreusent rapidement. Malgré la répétition des bosses, le rapide Balte se sent à l’aise en tête de course. “J’ai vite fermé mon Garmin mais j’ai battu mon record de puissance sur 20 minutes. C’était quand même une étape plutôt difficile mais j’étais bien. On montait les bosses à un tempo qui m’allait bien”.
« MA PLACE N’EST PEUT-ÊTRE PAS CHEZ LES AMATEURS »
Dans le dernier GPM, Karl-Patrick Lauk lâche prise sans rendre les armes. “J’ai réussi à rentrer après le sommet. Je connaissais le circuit, nous l’avions fait en 2019. Ils sont montés vite mais je me doutais qu’ils allaient se regarder au sommet”. Derrière, ses compagnons de fugue refusent d’emmener dans un fauteuil un garçon vainqueur d’une étape au sprint massif il y a deux ans sur la même épreuve. “Ils m’ont attaqué à plusieurs reprises, rapporte-t-il. Je n’ai pas pu répondre à toutes les attaques”. À cinq bornes du but, Emil Toudal s'isole en tête. “Il est bien sorti. Derrière, les autres ne voulaient pas rouler avec moi. Je finis 5e sur cinq, mais faire 2e ou 5e, c’est pareil. Félicitations au vainqueur. C’est dommage en tout cas”.
À chaud, le coureur de 24 ans n’arrivait pas à positiver. “On m’a dit à l’arrivée que c’était une belle journée mais il n’y a pas la victoire au bout. Pour un coureur de mon profil, ce qui compte, ce sont les victoires. Aujourd’hui, je suis déçu”. Mais une fois de plus, l’ancien sociétaire de la Conti Groupama-FDJ prouve qu’il est bien plus qu’un sprinteur. “C’est peut-être la preuve que ma place n’est pas chez les amateurs”.