Stefan Bennett : « On a tous lancé en même temps »
Stefan Bennett a eu le temps d’y croire. Revenu avec Sjoerd Bax (Metec) et Jakub Otruba (Elkov-Kasper), à six kilomètres de l’arrivée, sur Laurens Huys (Bingoal-Pauwels Sauces-WB) et Jon Agirre (Equipo Kern Pharma), le coureur du Team Pro Immo Nicolas Roux a espéré s’imposer ce dimanche pour la première fois de sa carrière en Classe 2. Mais au sprint, il doit se contenter de la 3e place de la cinquième et dernière étape de l’Alpes Isère Tour, après une étape disputée au cœur de la Chartreuse (voir classements). Même s’il avait du mal à cacher sa déception, le grimpeur de 29 ans voulait également tirer du positif de sa journée comme il l'explique à DirectVelo.
DirectVelo : Que t’inspire cette 3e place ?
Stefan Bennett : Ça fait chier. J'ai pensé à ce sprint pendant les 20 derniers kilomètres. Je savais qu'il était un peu compliqué. Je savais où lancer, comme tout le monde, je crois. Il fallait y aller 200 mètres avant le dernier virage. On a tous lancé en même temps et on est tous resté aux mêmes places. Je prouve que je suis encore là, donc c'est cool. Mais il n'y a que la première place qui est belle.
Tu avais fait l’étape parfaite…
J'ai fait une super course, j'avais de bonnes jambes. Dans le col du Coq, j'étais dans le gros groupe. Je savais que c'était encore long après. Je voyais le coureur de Bingoal (Laurens Huys) qui n'arrêtait pas d'en remettre. Mais je savais qu'ensuite il y avait une longue descente et un peu de plat, donc j'ai préféré rester calme. Au pied du col de Marcieu, je savais que c'était le moment d'y aller. Les deux coureurs qui sont sortis sont montés très vite au pied et je savais que les deux qui étaient avec moi jouaient le classement général. Je savais aussi que les deux premiers descendaient moins bien que les deux qui étaient avec moi. Donc je me suis dit que ça ne servait pas à grand-chose de se mettre minable. Je savais qu'on allait descendre plus vite qu'eux.
« JE NE ROULAIS PAS »
Comment as-tu géré le final ?
Comme je le disais, je ne pensais plus qu'à ce sprint. Je savais que tout allait se jouer là-dessus. Et encore une fois, ça fait chier parce que les mecs qui font 1 et 2 ont roulé pendant 20 bornes et que moi, je n'ai pas mis un coup de pédale. Je ne roulais pas, parce que je savais qu'ils jouaient le classement général. Moi, je ne visais que l'étape. C'est comme ça. Je suis quand même content parce que je prouve que je suis là sur des étapes dures. Sur des profils avec des cols, je suis présent.
La course avait plutôt mal débuté pour toi…
J'avais perdu du temps le premier jour en prenant une cassure. C'était la première fois de l'étape que je descendais du peloton et il y a eu cette tempête pendant deux minutes sur le circuit final. C'est arrivé au pire moment. Je me fais éjecter un peu bêtement. Mais au début de la semaine, je m'étais dit que je prendrais la course étape par étape et que ce n'était pas très grave si le général s'envolait. J'ai appris avec les années que si tu te fixes le général au début d'une course par étapes, tu as vite fait d'être déçu et de toujours faire entre 10 et 20 sans jamais faire de coup d'éclat. C'était un peu ma philosophie toute la semaine. Le fait que les gars de l’équipe aient très bien marché, ça m'a aussi mis en confiance pour aujourd'hui. Je suis un peu déçu de faire troisième parce qu'il n'y a que la première place qu'on retient, mais je suis content de montrer que je suis encore là. Il y en aura d'autres.