Benjamin Thomas complète sa collection de maillots. Le coureur de la Groupama-FDJ s’est offert ce jeudi un deuxième titre de Champion de France du contre-la-montre, et ce deux ans après son sacre à la Haye-Fouassière où il s’était déjà imposé sous une forte chaleur. “J’ai souffert comme tout le monde de la chaleur mais je l’ai supportée, affirme-t-il à DirectVelo. J’ai essayé de m’arroser un maximum et de bien boire. Il faisait chaud. J’ai su en tirer un avantage. J’ai donné le meilleur de moi-même”. Au départ de Thaon-les-Vosges, il ne faisait pas une fixette sur le favori du jour, Rémi Cavagna. “Mon objectif était de me concentrer sur mon effort et de ramener le maillot. Je suis parti un peu fort. Je me suis écrasé”. Le Champion du monde sur piste était informé des temps de son coéquipier Bruno Armirail, qu’il sera le seul à battre. “J’en ai tiré un avantage, ça m’a permis de gérer et de ne pas exploser”. Sur la ligne, 31 secondes séparent les deux coureurs de la Groupama-FDJ après 45,6 kilomètres d’effort.

Le podium est complété par un troisième larron de la WorldTeam française, Alexys Brunel (voir classement). “Je savais que Bruno était dans le match mais je ne savais pas qu’Alexys allait faire troisième. C’est la cerise sur le gâteau pour l’équipe qui investit sur le matériel. Nous sommes dans les meilleures conditions”. Benjamin Thomas est arrivé dans les Vosges dimanche soir, dès la fin du Tour de Suisse. “J’ai favorisé la récupération à l’approche de ce chrono. Ce sont des petits détails mais qui font la différence. J’utilise toutes les semaines, à la maison, le vélo de chrono. J’avais fait plusieurs contre-la-montre cette année même s’ils n’étaient pas aussi longs. C’est une immense satisfaction”.

« CE SOIR, C’EST OUBLIÉ »

L’an dernier, le coureur de 25 ans avait perdu le titre pour 6 secondes face à Rémi Cavagna. “Cette année, je suis peut-être arrivé avec moins de préparation. Je suis sorti d’un Tour de Suisse très relevé. J’étais frustré de finir 2e d’une étape mais ce soir c’est oublié", sourit-il. Pendant cette journée, il n’a pas non plus pensé au Jeux Olympiques de Tokyo où il sera candidat à l’or olympique en Omnium et à l’Américaine. “Les temps de passage sont bons, apprécie-t-il. Je suis là où je voulais en être. On va déjà savourer ce titre, laisser ce Championnat de France passer et se concentrer ensuite sur Tokyo pour y arriver en forme”.

Le Tarnais n’est pas rassasié et garde cette envie de devenir meilleur. “On peut toujours progresser, dit l'athlète entraîné par Anthony Bouillod. J’avais passé un gros palier il y a deux ans en chrono. Je veux maintenir ce niveau et continuer à travailler, aller chercher les petites secondes qui font la différence. Je ne pourrai pas progresser énormément mais on essaie de trouver de nouvelles pistes de travail”.