Chez Delko, « personne n’a baissé les bras »
C’est un moment fort, très fort, dans la saison du Team Delko. Pour la première fois de l’exercice 2021, la ProTeam provençale a décroché un succès sur les terres hexagonales, grâce à Clément Carisey, sur la dernière étape du Tour Poitou-Charentes (voir classements). “Un énorme soulagement” pour le premier concerné, qui enlève pour l’occasion sa première victoire chez les pros, et qui s’assure peut-être un avenir au sein de l'Élite pour l’an prochain, alors que l'avenir de l’équipe marseillaise reste très incertain (lire son interview). Pour Hristo Zaykov, directeur sportif du Team Delko toute la semaine, le bonheur est grand : “Forcément, ça fait plaisir ! Gagner n’arrive pas tous les jours”.
Jusqu’ici, le groupe comptait quatre victoires : le Tour de Turquie avec une étape grâce à José-Manuel Diaz, et deux titres nationaux en Lituanie et en Serbie, grâce à Evaldas Siskevicius et à Dusan Rajovic. Ce vendredi, c’est grâce à une longue échappée de huit coureurs que Clément Carisey a su l’emporter. “Il fallait bien jouer le coup et les gars l’ont très bien fait. On a eu pas mal de pépins jusque-là, y compris au début de ce Tour Poitou-Charentes, notamment avec des chutes”. Le Roumain Eduard Grosu - qui s’est engagé avec Androni Giocattoli pour 2022 - a dû quitter la course le deuxième jour à la suite d’une chute, avant qu’Evaldas Siskevicius ne goûte lui aussi au bitume, moins durement. Mais les coureurs de Delko n’ont rien lâché. “Personne n’a baissé les bras. On avait envie de s’appliquer et d’être offensif sur cette dernière étape. On a mis deux coureurs à l’avant, et on savait qu’en cas de regroupement, il nous restait la carte Dusan Rajovic, qui a été très régulier toute la semaine”.
UN RAYON DE SOLEIL DANS UN CIEL GRIS
Une fois Clément Carisey et Julien Trarieux en surnombre dans une échappée de huit, encore fallait-il réussir à conclure. “Ce n’était pas évident mais il fallait être malin. De toute façon, on jouait clairement la gagne. Quand on part dans une échappée, ce n’est pas pour se montrer mais pour jouer la gagne. Même s’il n’y a que 3% de chance que ça le fasse, il faut essayer. C’est comme le Loto : si tu ne joues pas, tu ne peux pas gagner”, plaisante Hristo Zaykov.
Le succès de Clément Carisey n’a pas surpris le technicien bulgare. “Je savais qu’il marchait bien. Il était très fort au Tour de l’Ain, déjà, mais il avait été pris dans une lourde chute avec Pierre Barbier. Je suis très content pour lui, il le mérite. Jusqu’à maintenant, il n’avait pas été en réussite et quand ça ne marche pas, que tu n’es pas récompensé, c’est toujours un coup de massue… Mais psychologiquement, il n’a pas lâché”. Pour Delko, la victoire de Clément Carisey est un vrai beau rayon de soleil au milieu d’un ciel gris et particulièrement menaçant. “C’est du bonheur, mais de toute façon on a toujours continué de se battre. Il faut rester positif, sinon, on n’avance pas et on ne fait plus rien”.