L’été s’en va, mais la dynamique reste au Team Vercors
L’été n’a pas été très beau et très chaud, mais il a été cyclo pour le Team Vercors. À une période de l’année, notamment au moment du mois d’août, où il est difficile de concilier vie personnelle, familiale, et vélo, à l’entraînement comme en compétition, Yohann Charvet, responsable cyclo-sport de la structure n’a pas pour autant subi beaucoup de stress. "On n’a pas imposé de calendrier de courses, donc pour moi l'été a été relativement calme. Ils sont allés où il voulait. La bonne nouvelle c'est qu'on a été bien présent sur l'ensemble des cyclos qui ont eu lieu. On a eu plusieurs victoires et podiums. Même si on n’y va pas que pour ça, on est content de faire des performances. Quand tu as des partenaires tu aimes qu'ils soient visibles, donc c'est mieux d'être devant".
Mieux encore, Yohann Charvet estime que laisser toute la liberté aux siens a été une bonne idée. "Je trouve que la formule est encore mieux de laisser tout le monde s'exprimer où il veut et comme il veut plutôt que d'imposer un calendrier qui pourrait être trop strict. Et ne permettrait pas forcément à un gars plutôt rouleur d'aller s'exprimer dans le Nord ou en Bourgogne, pour lui imposer de faire une course où il y a le Galibier. Donc je suis super content de la dynamique, on s'est tous bien retrouvé. Chaque fois qu'il y a eu besoin de covoiturer ou s'organiser, ça s'est très bien fait par notre groupe WhatsApp. C'est une année où on n'a pas eu trop d'événements entre nous en interne parce que c'est chaud avec le contexte actuel, le passe sanitaire et tout ça, de se retrouver tous ensemble. Mais tout s’est bien passé".
« JE SORS DE QUATRE JOURS DE STAGE ASSEZ INTENSIFS »
Parmi les fous du guidon qui ne débranchent pas à l’été, il y a Mathieu Blanchin. "J'ai toujours le vélo avec moi. Disons qu'en pleine saison j'ai du mal à m'arrêter plus de 4-5 jours de suite. J'aime bien les Pyrénées l'été. J'y vais tous les ans fin août, depuis 2017. À cette période il y a la Marmotte Pyrénées, elle a été annulée sur les deux dernières années mais je voulais ma dose de Pyrénées quand même donc j'ai gardé les quelques jours dans le coin. J'aime bien les Hautes-Pyrénées avec les gros cols autour d'Argelès-Gazost. Avec le Tourmalet, Luz-Ardiden, Hautacam, Soulor, Aubisque et j'en passe. C'est le bon coin !". En compétition aussi, il n’a pas ménagé ses efforts. "Cette année je me suis inscrit sur pas mal de cyclos, j'ai voulu tester par mal de formats de courses. J'ai commencé la saison assez tard parce qu'il y a eu encore des courses retardées ou annulées".
Après avoir entamé sa saison fin mai, Mathieu Blanchin a enchaîné avec un été chargé. "J’ai eu des bons résultats sur des courses UFOLEP, dont une que j'ai gagnée. J'ai testé le format chrono aussi, au Chrono du Vercors. Puis sur les cyclos montagne, ce qui me correspond le plus, j'ai eu des bons résultats, des nets progrès par rapport à l'année dernière et quelques Top 20 sur l’Aindinoise et la Vaujany. J'ai fini le gros bloc avec la Madeleine au 1er août, j'ai un peu souffert, les conditions météo étaient un peu catastrophiques. Après j'ai pu un peu profiter de repos, j’ai eu un coup de mou début août. Ça a été laborieux. J'ai mis un mois à retrouver un semblant de forme". Pour cela, il est parti dans les Pyrénées sur les terres qu’il apprécie. "Je sors de quatre jours de stage assez intensifs avec Philippe Brocard. Surtout pour préparer La Marmotte. Je me suis inscrit sur l'ultra, ça va être un saut dans l'inconnu".
« ON A LANCÉ UN NOUVEAU TRUC POUR L’ÉTÉ »
Sur le plan sportif, les coureurs du Team Vercors ont ramené de bons points durant l’été. D’abord sur la Valence Vercors, l’un des gros objectifs de l’année (lire ici), où Cyril Gaillard et Florent Pelizzari ont signé des podiums. "Romain Pinquié, sur le triathlon du Vercorsman, fait 15e, on se réjouit d'avoir de toutes les disciplines dans le club. Et puis on a des Top 10 un peu sur toutes les courses. Arnaud Feodoroff a gagné une grimpée dans les Vosges devant tous les spécialistes du coin aussi". Mathieu Blanchin justifie cette passion à se faire mal l’été. "C'est pour garder la forme. Et j'ai besoin de rouler, pour ma confiance et puis parce que je fonctionne comme ça physiquement. Je monte en puissance au fur et à mesure et à cette période d'août-septembre, j'arrive à faire mes meilleurs résultats. Je ne relâche donc pas trop en cours de saison malgré un petit coup de mou début août. Le stage a fait du bien et je suis d'attaque".
Et ce même quand la météo est capricieuse, comme durant cet été 2021. "Mais je n'ai pas changé le programme pour autant. Pendant l'été il faut que je roule ! En course ou à l'entraînement. C'est ce qui me motive. Puis on joint l'utile à l'agréable". Ce n’est pas non plus la météo qui a empêché Tim Ceresa, spécialiste de fixie, de créer un petit rendez-vous au Team Vercors. "On a lancé un nouveau truc pour l’été. Tim Ceresa est revenu dans le Vercors, c'est un enfant du pays, il a lancé des rendez-vous tous les mardis et jeudis. Tout l'été, dès la première semaine de juillet, à 19h, peu importe la météo. Il a drainé du monde, on s'est quasi tous retrouvé au moins une fois ou deux. Le mardi, on bastonne à mort sur un parcours avec la Croix-Perrin, sur 5-6 bornes. Le principe est d'être à bloc et de ne faire qu'attaquer. En boucle pendant 1h30", décrit Yohann Charvet.
« IL Y A TOUJOURS UNE FORME DE SACRIFICE MINE DE RIEN »
Ce genre d’exercices a permis à tout le monde au Team Vercors de se retrouver durant l’été. Peu importe les niveaux de chacun. "Comme c'est une boucle, tu peux toujours couper pour retrouver le groupe si tu lâches. Le jeudi c'est plus tranquille en théorie, mais en pratique... (rires). On était à 41 de moyenne, sans la Croix Perrin, ça bastonnait bien et puis on se retrouvait au local club pour passer un moment tous ensemble. Je tire mon chapeau à Tim parce que vu la météo, pour être régulier et présent à chaque fois il a été balèze". Mathieu Blanchin a tenté autant que faire se peut de retrouver ses collègues. "J'essaye de temps en temps de rouler avec des gars du Vercors. Avec mon travail je n'ai pas beaucoup l'occasion de faire autant de sorties que je souhaite. Mais j'en ai fait quelques-unes, c'est toujours une bonne ambiance, il y a toujours des petites attaques qui fusent. C'est l'ambiance bon enfant entre l'entraînement et le plaisir des potes du club".
Même quand on est cyclosportif, chasser les kilomètres l’été représente une forme de sacrifice. "J'ai un boulot en région parisienne, j'ai fait pas mal d'allers-retours dans les Alpes. Ça a été un sacrifice financier. En plus de la fatigue. C'est peut-être la conséquence de ça, mon coup de mou début août. Il y a toujours une forme de sacrifice mine de rien", admet Mathieu Blanchin, qui ne regrette pas de profiter de l’été. "Tout le monde veut mettre à profit la période, surtout avec les confinements et la privation. Ressortir, profiter de l'extérieur, on le fait encore plus l'été". Et au Team Vercors, Yohann Charvet se réjouit de la dynamique des siens. "Depuis deux saisons on cherche à construire une dynamique. Avec ce qu'on a mis en place, les initiatives du groupe, la super ambiance qui donne envie à tout le monde de rester, on a vraiment réussi à faire ce qu'on voulait. Avec un groupe homogène et soudé dans la durée. Et le peu de mouvements qu'on a témoigne de cette réussite-là".