Hugo Page : « Épuisé psychologiquement et nerveusement »
Hugo Page a fait comme il pouvait avec les forces du moment. Finalement dans le Top 20 sur la ligne (voir classement), le futur coureur d’Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux a bouclé son contre-la-montre à une place anecdotique, au Championnat d’Europe Espoirs de Trente (Italie). Après en avoir terminé, il a livré son sentiment auprès de DirectVelo, et notamment son grand état de fatigue qui lui fait attendre la fin de saison avec impatience, avant de passer en WorldTour au sein de la formation belge et commencer ainsi une nouvelle page de sa carrière.
DirectVelo : Que penses-tu de ton chrono ?
Hugo Page : J'avais décidé de partir rapidement et ne pas regarder le capteur de puissance. C'est ce que j'ai fait. À la fin, j'ai quand même nettement bloqué. Mais je n'ai pas de regrets. C'était la tactique que je voulais mettre en place. On avait bien parlé avec Pierre-Yves (Chatelon). J'étais là pour prendre de l'expérience, pour espérer aller au Championnat du Monde et surtout pour apprendre pour les deux prochaines saisons où je serai Espoir 3 et 4. J'aurai sûrement plus de possibilités de jouer un bon résultat et j'en ferai d'ailleurs un de mes objectifs l'année prochaine.
Tu n’es donc pas trop déçu par ton résultat ?
Pour moi, il n'y a pas de contre-performance. Peu importe le résultat, je suis quand même content des sensations que j'ai eues, malgré la fatigue. Je suis content de m'être battu comme ça sans rien lâcher. Après, il n'y a pas de secret, je n'ai pas fait de long chrono depuis un moment. On ne peut pas espérer performer dans ces conditions-là. Surtout que je pense que je suis vraiment en bout de course psychologiquement. J'ai vécu deux saisons pas faciles. Du coup, je suis un peu épuisé psychologiquement et nerveusement. Physiquement, ça va, mais c'est assez dur de trouver la motivation.
« C’EST LA PREMIÈRE FOIS QUE J’AI ENVIE QUE LA SAISON S’ARRÊTE »
Tu ne pouvais donc pas espérer mieux ce jeudi…
Je suis quand même content du chrono que j'ai pu faire. Je me suis battu avec les armes du moment. De toute façon, je pense que je suis à ma place. Je n'aurais pas pu faire beaucoup mieux dans les conditions actuelles. Je reviendrai plus fort l'année prochaine. C'est un honneur d'être ici, j'en suis très heureux.
Mais on sent que tu es à bout de souffle…
C'est la première fois que j'ai envie que la saison s'arrête. Je pense que si je suis sélectionné pour les Championnats du Monde, j'aurai besoin ensuite de me reposer et de penser à autre chose. Je suis vraiment fatigué. Mais quand même satisfait de la performance du jour. Je pense que l'année prochaine, dans de bonnes conditions, le bon matériel et tout le travail qui va être fait en amont avec ma nouvelle équipe, je pourrai jouer une très bonne place. J'en suis même persuadé.
« JE VAIS ME METTRE AU SERVICE DE L’ÉQUIPE »
Tu as pu apprendre et voir quelle marge te sépare des meilleurs ?
En chrono, sur des efforts courts, je suis toujours fort. Sur l'Etoile d'Or, c'est un effort qui a dû durer 13 minutes, je crois. Je m'en sors toujours. Même aujourd'hui, je vois que je peux être très fort sur des efforts de 10 kilomètres. Mais au-delà, je bloque un peu. Je manque aussi un peu de force vis-à-vis des meilleurs. Il me manque aussi du gainage, etc. Mais je vais m'assurer qu'avec le travail que je vais faire cet hiver, ça le fera pour l'année prochaine.
Et tu n’as pas fini ton travail avec l’équipe de France !
Il reste encore l'épreuve en ligne de samedi. Je pense que je vais me mettre au service de l'équipe. À mon avis il y aura meilleur que moi. Il y a des coureurs dans l'équipe qui sont en meilleure condition. C'est important aussi de savoir se sacrifier pour les cinq autres coureurs qui seront au départ. C'est tout autant nécessaire pour gagner sa place pour les Championnats du Monde.