Le grand chelem n’est pas passé loin. Champion de France et d’Europe ces dernières semaines, Romain Grégoire a pris ce vendredi matin la 2e place du Championnat du Monde Juniors (voir classement). Gêné par une chute, le Français n’a rien pu faire face à l’attaque du Norvégien Per Strand Hagenes à cinq kilomètres de l’arrivée. Déçu, le Franc-Comtois est revenu sur sa course pour DirectVelo.

DirectVelo : L'équipe de France a réalisé une grande course sur ce Mondial !
Romain Grégoire : Oui. On avait une belle équipe. On a été très présents collectivement. On a raté le coup du départ mais on a mis en route à la mi-course et on a réussi à combler l’écart avec l’échappée. Tout se passait super bien jusqu’à six kilomètres de l’arrivée. On était trois dans un groupe de sept (huit en réalité, NDLR) qui est allé jouer la victoire. Malheureusement, on a fait une petite erreur dont on est tous responsables. J’avais fait le choix de rester en dernière position. Il y a eu une chute en troisième position du groupe qui a éliminé Eddy Le Huitouze et Pierre Gautherat pour la gagne. J’ai moi-même été un peu retardé. Per Strand Hagenes avait pris cinq secondes d’avance et je n’ai jamais pu faire le jump. On est déçus d’être passés à côté du titre. On était présents collectivement et on avait mieux à faire.

« SUR LE PLAT, IL ÉTAIT PLUS FORT »

Te sentais-tu capable de suivre Per Strand Hagenes sans cette chute ?
Sur l’effort dans la bosse, je pense que j’avais les capacités pour le suivre. Une fois qu’on a basculé, sur le plat il était plus fort, par contre... Je ne peux pas jouer contre lui. Je l’avais déjà vu au Championnat Europe : dans les montées je peux rivaliser mais sur le plat, il a un plus gros moteur. J’ai fait mon effort seul, j’ai tout mis pour quand même aller chercher une médaille d’argent mais on était venus pour le titre. 

Que penses-tu de toutes ces chutes, de cette nervosité dans la course ?
Honnêtement je n’ai pas vu beaucoup de chutes. J’étais toujours en tête de course avec l’équipe de France. On était bien groupés. On a quand même bien évité les chutes en général. Je pense que c’était important de toujours être placé dans les 20 ou 30 premiers. C’était un Championnat nerveux mais on s’en est plutôt bien sortis, à part dans le final.

Finalement, tu étais simplement dans un jour sans sur le chrono de mardi...
Je ne suis pas satisfait de mon contre-la-montre et c’est comme ça, ce sont des choses qui arrivent. Je ne sais pas encore l’expliquer. Mais je savais que j’étais en forme. J’ai fait une bonne saison et je savais qu’il y avait des choses à faire sur l’épreuve en ligne. On a fait le taff et malheureusement, me voilà 2e. 

« J'AI TOUJOURS LA MÊME ENVIE »

C’est une saison de rêve pour toi avec un titre européen et une médaille au Mondial. Te rends-tu compte qu’à chaque départ d’une course à laquelle tu participes les attentes sont plus grandes ?
Oui, il y a des attentes mais je reste le même et ce depuis le début de la saison. J’ai toujours la même envie au début des courses, c’est gagner. Je ne m’estime pas plus fort que les autres et à chaque fois c’est une nouvelle épreuve à affronter. Je réalise une belle saison et je suis content de le confirmer au fur et à mesure des courses. Ça ne change rien à ma façon d’aborder les courses ni à mon état d’esprit.

Ton avenir suscite beaucoup de spéculations : t'es-tu fixé une date pour communiquer quant à 2022 ?
J’arrive à faire abstraction, surtout en période de Championnats. Je reste focalisé sur ma course. Il y a beaucoup de bruit autour de moi mais j’arrive à passer outre. Je serai quand même soulagé quand ça sera annoncé... Ce sera à la fin de ma saison, c’est-à-dire après le Chrono des Nations.

Te reste-t-il un peu de forces pour Paris-Roubaix ?
Oui ! Mais c’est comme aujourd’hui, notre carte était Pierre Gautherat et j’avais envie de l’aider à faire un super résultat. Sur Paris-Roubaix ça sera la même chose. Je veux voir un autre rôle et ça sera aussi de la découverte. Mes objectifs sportifs sont presque atteints. Il me reste trois semaines de course et le but sera vraiment de prendre de l’expérience et du plaisir. Je veux aussi profiter du maillot européen. Que du plaisir.