Louka Lesueur : « J’ai essayé d’attendre mon heure »
Déjà Champion de France Cadets il y a deux ans, Louka Lesueur a ajouté un nouveau maillot à sa collection. Cette fois, c’est chez les Juniors que le coureur de l'UC Nantes Atlantique, suivi par Groupama-FDJ, a décroché le maillot tricolore (voir classement). Dans une bataille à deux avec Léo Bisiaux, le Junior 2 a finalement pris le dessus, à la faveur d’une portion passée à vélo, contrairement à son adversaire du jour. Et ce dans un dernier tour annoncé tardivement, mais qui ne l’a pas perturbé pour autant. Pour DirectVelo, Louka Lesueur revient sur sa journée à Liévin, et ses ambitions pour le Championnat du Monde à la fin du mois.
DirectVelo : Que représente ce nouveau titre de Champion de France ?
J'ai écouté les conseils du staff et de tout le monde, c'était très usant, très dur physiquement, j'ai essayé de lisser mon effort. Mon départ était moyen, j'ai laissé faire les autres ensuite. Je voulais attendre le dernier tour. On a vu chez les Espoirs que ceux qui sont partis le plus fort ont coincé ensuite, à part Romain (Grégoire). J'ai essayé d'attendre mon heure, au dernier tour, pour éviter de serrer.
Raconte-nous ce dernier tour assez étrange…
On passe sur la ligne à 23 minutes mais le tour était très long au vu des conditions météo, donc on mettait 12 minutes au tour. On était dans l'inconnu au dernier tour. Et à mi-tour, j'entends tout le staff me dire que c'est l'arrivée. Léo (Bisiaux) était très fort, mais dans la dernière partie montante, j'étais le seul à vélo. Je suis passé devant et Léo a fait une petite erreur technique. J'ai tout donné jusqu'à la ligne pour aller chercher la victoire.
« C’EST UN STAFF IMPRESSIONNANT »
Regarder les courses du samedi t'a aidé ?
Ce week-end j'ai été aidé par le staff de Groupama-FDJ, j'ai passé la soirée avec Romain donc on a beaucoup discuté, que ce soit avant sa course et après sa course. Il m'a donné de nombreux détails sur les trajectoires etc. C'est un avantage d'observer les courses et discuter avec les coureurs ensuite. Mais cette nuit il a dû pleuvoir énormément. Ce matin à la reconnaissance, c'était pire qu'hier, il y avait de l'eau. Ça a rendu le circuit moins collant, je pense que c'était à peu près similaire par rapport à hier.
Qu'est-ce que t'apporte Groupama-FDJ ?
Ça m'apporte beaucoup. Ce matin, j'étais tout seul dans un bus. C'est un staff impressionnant. Une équipe qui a envie, qui donne beaucoup. On se sent en confiance, motivé, écouté. C'est impressionnant mais aussi extrêmement motivant. Ça m'a beaucoup aidé sur ce week-end.
Tu étais surpris de ne pas faire la différence plus vite ?
Non, je n'ai pas vraiment cherché à faire la différence dans ces deux premiers tours. Les seules fois où je suis passé devant, c'était un peu pour temporiser et contrôler. Léo était très fort, j'étais à bloc dans sa roue. Donc je n'ai pas imposé ma course, on a fait chacun notre course. J'ai profité du dernier demi-tour et sa petite erreur pour assurer la victoire. C'était la partie où j'étais le plus fort, sur la portion d'arrivée. Ça m'a donné une certaine confiance, je savais où attaquer dans le dernier tour. Je me suis dit que si j'arrivais dans sa roue, dans le dernier tour, à cet endroit-là, c'était gagné. Et ça a marché.
« J’ESSAIERAI DE VISER UN MAILLOT D’UNE AUTRE COULEUR… »
Ce maillot a une saveur différente du premier ?
Il y a un petit peu moins d'émotion. Le titre de Champion de France en Cadet, j'étais quand même très stressé, même si j'avais essayé de le cacher. Je m'étais mis la pression. Cette année, intégrer le Top 5 en Coupe du Monde, ça m'a donné une certaine confiance. Ce matin, je me sentais un peu plus serein qu'il y a deux ans en Cadet. Certes on ne s'habitue pas vraiment à gagner un Championnat de France, mais cette année j'essaye aussi de me focaliser sur l'international. J'essaierai de viser en fin de saison, un maillot d'une autre couleur... (sourire).
Tu crois à ce titre mondial ?
Oui, clairement. Je pense qu'il ne faut pas avoir peur de la concurrence. Je suis au niveau en Coupe du Monde, je fais deux fois 4e, et une fois 5e. Déjà, monter sur un podium d'un Championnat du Monde, ce sera l'objectif le 30 janvier.
Comment vas-tu t'organiser jusqu'au Mondial ?
La semaine prochaine, je pense que ça va être une des plus belles que je vais faire. C'est une manche de Coupe du Monde, dans ma région, à Flamanville. C'est un plaisir d'être à domicile avec le maillot. J'avais promis à Michaël Lemardelé (organisateur de l’épreuve, NDLR) d'arriver en bleu-blanc-rouge, c'est chose faite ! Je pense qu'il va être ravi de me voir avec ces couleurs à Flamanville. Par la suite, pour remplacer Hoogerheide, je courrai en Belgique le samedi. Puis le dimanche, je partirai pour le Mondial.