À la suite de l’arrêt du Team Pro Immo Nicolas Roux, Clément Jolibert intéressait plusieurs clubs du sud de la France. Le Toulousain a finalement choisi de retourner au GSC Blagnac VS 31, quitté un an plus tôt. Avec le club de N1, le coureur de 26 ans aura de grandes ambitions, dès les premières courses en février comme il l’explique à DirectVelo.  

DirectVelo : Dans quel état d’esprit attaques-tu cette saison 2022 ?
Clément Jolibert : Nous avons fait un stage avec l’équipe et ça s’est super bien passé. Tous les gars sont motivés. J’ai été agréablement surpris. Il y a des jeunes qui marchent bien et qu’on ne connaît pas forcément. Il y a beaucoup de jeunes, ça change, ça rigole, c’est un vent de fraîcheur. Je suis maintenant un peu vieux (sourire). Je me retrouve avec Thomas Chassagne qui était avec moi chez Pro Immo. On aime bien courir ensemble. 

« DES RESPONSABILITÉS »

Pourquoi avoir choisi de revenir au GSC Blagnac VS 31 ?
J’avais d’autres propositions mais j’ai choisi de revenir pour plusieurs raisons. Je vais donc encore courir avec Thomas, et ça a pesé dans ma décision. On s’était entendu pour être dans la même équipe. On a le même caractère. Sinon, le staff est super cool. C’est à Blagnac où je m’étais le plus épanoui même s’il y avait eu le Covid qui avait perturbé la saison. J’avais passé une excellente année avec eux. Le système montées/descentes pourrait revenir en fin de saison. J’aurai un rôle de leader, des responsabilités. Avec Thomas, on est ambitieux. Nous sommes les vieux de l’équipe, la pression est sur nous. C’est notre mission de maintenir le club en N1. Il le mérite, c’est un club historique. C’est l’objectif collectif de l’équipe. Il ne faut rien s’interdire si on débute bien la Coupe de France…

Comment as-tu vécu l’arrêt du Team Pro Immo Nicolas Roux ?
Quand ça a été annoncé le jour du Grand Prix de Fougères, ça m’a mis un coup alors qu’on le savait depuis plusieurs jours. Puis il y a eu les adieux lors de la dernière course de l’équipe, le Tour de Guadeloupe. Ce qui m’a le plus marqué et le plus embêtant pour moi, c’est de se quitter avec les autres coureurs. Je m’entendais bien avec Mickaël (Guichard), Karl (Lauk)... En Guadeloupe, c’était la fin d’une aventure, et maintenant c’est le début d’une autre. 

En course, ça va être différent !
Tous les anciens coureurs de Pro Immo sont dans la même situation, ça sera drôle quand on se retrouvera devant avec des maillots différents. Honnêtement, ça nous bridait en course. Quand on avait des gars devant, ils devenaient les leaders du jour. D’un côté, ce n’est pas plus mal pour le cyclisme amateur de ne plus avoir une équipe qui domine autant. Quand on voit le Challenge BBB-DirectVelo par équipes ces dernières années… J’ai aussi l’impression qu’on avait plus de sprints ces dernières années, ça va peut-être plus ouvrir les courses. 

« FAIRE UN GROS DÉBUT DE SAISON »

Tu fais partie de ceux qui aiment le début de saison. Faut-il t’attendre à l’avant sur l’Essor Basque ?
J’espère faire un gros début de saison. Chaque année, j’arrive à tirer mon épingle du jeu en début de saison. Sur l’Essor, j’aimerais bien avoir le fromage… Je ne l’ai jamais eu car je n’ai jamais gagné une manche ! Et si je fais bien sur les cinq manches, on peut avoir un jambon ! Psychologiquement, avoir une gagne très tôt dans la saison est toujours intéressant. Ça peut être cool de marquer les esprits d’entrée. Pour l’équipe, ça serait aussi bien d’avoir une ou deux victoires sur l’Essor Basque. 

Tu as innové cette année en participant à des cyclo-cross…
Je n’ai pas fait de gros résultats mais j’ai pu bien débloquer le cardio. J’ai commencé les cross fin novembre. J’ai notamment participé à la Coupe de France à Troyes, fait une classe 2 en Espagne pour avoir des points UCI. J’ai couru aussi en Suisse, au Luxembourg… En tout, j’ai fait une dizaine de cyclo-cross, avec aussi le Championnat de France. J’en avais déjà fait en Cadets mais à cette époque, j’étais plutôt fainéant l’hiver. J’avais plus en tête d’aller voir les copains. J’avais juste fait deux-trois manches du Challenge National pour le fun. Là, je voulais aussi voir ce que je pouvais faire en cyclo-cross. Techniquement, c’était compliqué au début mais je m’amusais plus à la fin. C’est un coup de pédale particulier. Je pense en faire plus l’an prochain, et pas couper après la route. 

Tu seras toujours coureur en 2023 ?
Je pense que 2023 sera ma dernière saison faite à 100 % sauf si je passe professionnel. Comme je disais, je commence à être vieux mais j’ai toujours cette envie de passer au-dessus. Si je fais une grosse saison, en gagnant par exemple en Coupe de France ou si ça marche sur le Championnat de France, on ne sait jamais. C’est bien, je pense, d’avoir ça en tête, ça tire vers le haut. Si je me dis que j’arrête dans quelques mois, je ne vais pas tirer le meilleur de moi-même !

« GAGNER UNE COUPE DE FRANCE ET UN CLASSEMENT GÉNÉRAL »

En parlant de Coupe de France, tu as dû cocher la première manche…
J’adore le parcours du Grand Prix du Pays d’Aix. Jean-Michel (Bourgouin, manager de l’AVC Aix-en-Provence, NDLR) m’a dit qu’ils avaient ajouté un tour comme c’était en Coupe de France (lire ici). Quand j’avais terminé il y a deux ans à la 9e place, ça avait été la guerre sur ce parcours. Il y en avait déjà partout avec un tour de moins ! J’aimerais beaucoup gagner une Coupe de France, ça ne m’est encore jamais arrivé. Elles sont toutes belles cette année. Cherbourg, c’est pour les puncheurs. Elle me correspond, et j’aimerais bien gagner pour la première fois un classement général. 

Le lendemain du GP du Pays d’Aix, tu seras finalement engagé au GP de Puyloubier…
C’est dommage que Montas’ soit reporté (lire ici). Pour moi, c’est une course du début de saison, pas du mois de mai. C’est une période où il y a beaucoup de courses. On a le Tour du Loiret de prévu à la nouvelle date de Montastruc, mais si ça a bien lieu, j’irai à Montas’ !