Enzo Boulet : « On s’est dit que trente ans après, ça serait beau »
Espoir 1 et vainqueur après deux courses ! Enzo Boulet n’a pas tardé à scorer pour sa deuxième course de l’année sous les couleurs d’une N1 (voir classement). Il s’inscrit dans la bonne dynamique de Côtes d’Armor-Marie Morin-U depuis le début de saison. Si les Bretons se sont déjà distingués dans tous les domaines, c’est au sprint massif qu’ils ont décroché un nouveau bouquet. Pas par l’intermédiaire de Théo Cotard, régulièrement placé depuis le début de saison. C’est Enzo Boulet qui confirme à la sortie des Juniors que sa pointe de vitesse peut lui permettre de faire des différences en Elite. Le vainqueur de l’épreuve de Sainte-Flaive-des-Loups est revenu avec DirectVelo sur son succès, qui fait écho à son père Mickaël, mais aussi sa sortie des Juniors.
DirectVelo : Tu n’as pas tardé à gagner ta première victoire Elite !
Enzo Boulet : J'étais confiant, des fois il y a des jours où on se dit que c'est bon. À trois tours, j'ai dit aux gars que j'avais le sentiment que ça allait bien se passer. Avec Côtes d'Armor, on est sur une bonne lancée depuis le début de saison, on marche tous bien. Sur les Plages, on est tout le temps sur le podium. Il y a un bel esprit d'équipe. On fait la course juste, je n'ai pas fait d'efforts en trop, les gars ont bien roulé dans le final, je suis content de finir la journée en beauté. Il reste deux étapes avec le chrono où on espère faire quelque chose.
Ce final était assez houleux…
C'était super tendu vu qu'il y avait encore l'échappée devant, déjà. Et c'était hyper dangereux dans le final, avec les chicanes, les bandes blanches, je savais qu'il fallait virer 2 ou 3e. Je me suis bien focalisé sur Romain Feillu parce que je sais qu'il aime bien les arrivées comme ça. J'ai débranché le cerveau et j'ai dit ça passe. Quand j'ai lancé, j'ai foncé sans me retourner, et c'est incroyable ! J'étais sûr de mon coup. Quand on arrive au sprint avec des gars comme Théo Menant qui a gagné des courses en Coupe de France, Romain Feillu qui a porté le maillot jaune… on a un peu la pression. Mais j'avais vraiment ce sentiment de confiance et ça l'a fait.
« LE FAIRE LÀ, DEVANT LUI PUISQU’IL EST PRÉSENT, C’EST GÉNIAL »
Es-tu étonné de marcher si fort si vite ?
C'est ma deuxième course cette année, je savais que j'étais bien. J'ai eu le covid début janvier, j'ai eu un peu tout le mois de janvier où je n'étais pas très bien, pas de bonnes sensations à l'entraînement. À la Flèche Bigoudène, j'étais bien mais sans être trop bien. Maintenant je sens que je suis au top. Donc c'est parfait pour les échéances à venir. Avec mes entraîneurs, à savoir mon père et Erwan Cornillet, on a ciblé les objectifs. Erwan s'occupe de tout ce qui est watts et données sur l'application d’entraînement. Et mon père, c'est plutôt à l'ancienne et à la sensation. Finalement les deux s'accordent bien.
Tu évoques ton père, Mickaël, qui avait déjà gagné les Plages il y a trente ans ! Il t’a parlé de cette course ?
Non, j'ai regardé pas mal de vidéos, de résumés, sur Youtube. Il avait fait Commequiers, Challans, Notre-Dame-de-Monts, mais pas celle-là à Sainte-Flaive-des-Loups. C'est vrai qu'en rigolant ce matin, on s'est dit que trente ans après, ça serait beau. Et le fait de le faire là, en plus devant lui puisqu'il est présent, c'est génial.
« MARQUER LE COUP D’ENTRÉE »
Tu confirmes tes années Juniors, et notamment tes qualités de sprinteur, dès l’entame de la saison…
L'année dernière j'ai bien marché, surtout en fin de saison où j'ai eu des bons résultats, en gagnant la Flèche Plédranaise, puis j'ai porté les couleurs de l'équipe de France. C'était vraiment l'objectif de la saison l'année dernière. En Espoir 1 j'espère faire de même, mais on verra bien comment se passe la suite. J'espère me faire remarquer le plus tôt possible. Là je voulais marquer le coup d'entrée de saison. Avec le covid on ne sait jamais ce qu'il peut se passer. Je suis suivi cette année par Arkéa, le fait de gagner comme ça montre que j'ai une bonne pointe de vitesse.
Tu as déjà des objectifs en tête ?
À la fin du mois, j'ai la Route Bretonne que mon père a gagnée deux fois, donc j'espère que ça va faire pareil (rires). Il y a la Vienne Classic, mais on sera avec Théo Cotard donc on sera deux bons sprinteurs. Ça finit assez souvent au sprint donc il faudra bien qu'on s'entende. Mais comme on est sur une bonne lancée, qu'on s'entend tous bien... Collectivement on est homogène, avec Ewen (Costiou) qui marche super. On a envie de faire comme lui, ça nous pousse tous vers le haut. Et comme lui et Mathis (Le Berre) passent chez les pros, ils peuvent davantage nous aider et c'est un plus.