En une phrase, Sandy Dujardin synthétise toute sa joie et sa satisfaction : “Je ne pouvais pas espérer mieux !”. Pour ses débuts chez les pros, le sprinteur du Team TotalEnergies est sur un petit nuage. Après une belle échappée pour sa première course pro à Valence (1.2) et une autre prestation encourageante lors du Grand Prix de Marseille-La Marseillaise (1.1) fin janvier, il s’est rendu au Tour du Rwanda (2.1) avec l’envie de décrocher un gros résultat et n’a pas loupé la cible, ce lundi, à l’occasion de la première étape en ligne, qu’il a remportée (voir classement). “J’avais déjà fait 3e du prologue hier (dimanche) et Alexandre (Geniez) l’a gagné donc c’était l’idéal pour l’équipe. Et aujourd’hui, c’était clairement la plus belle opportunité de la semaine pour moi. C’était l’étape qui me convenait le mieux”.

COMME SUR LA SPORTBREIZH

Ainsi, la ProTeam vendéenne lui a fait pleinement confiance et a décidé de jouer sa carte dans les rues de Rwamagana. “Au briefing, on a clairement établi qu’on allait jouer ma carte. C’était quand même compliqué à gérer car il fallait aussi défendre le maillot d’Alexandre (Geniez)”. Une situation d’autant plus difficile que TotalEnergies ne compte que quatre coureurs sur l’épreuve, avec Alan Jousseaume et Paul Ourselin en plus de Sandy Dujardin et d’Alexandre Geniez, le tout au milieu d’un peloton d’une petite centaine de coureurs. “Ils ont fait un superbe boulot. Sans eux, je n’aurais pas gagné et je les remercie vraiment”.

Après avoir vu d’autres formations les aider à rouler en tête de peloton pour rentrer sur l’échappée du jour, c’est donc au sprint massif que s’est jouée la victoire d’étape. Et à ce petit jeu-là, Sandy Dujardin s’est donc montré plus rapide que son compatriote Axel Laurance (B&B Hôtels-KTM), qu’il a devancé de peu. “J’avais un peu de pression mais au fond de moi, je savais que je pouvais le faire. J’avais déjà connu cette pression d’une équipe qui roule à 100% pour moi. C’était arrivé sur la première étape de La SportBreizh chez les amateurs. Quand ça se passe comme ça, tu as vraiment envie de rendre la pareille”, admet-il auprès de DirectVelo, quelques heures après son succès.

DES OCCASIONS SÛREMENT RARES DANS LA SAISON

Ce sprint, l’Ardéchois l’a mené “à l’instinct”, en ne s’occupant que de lui-même. “Déjà, en temps normal, je ne suis pas celui qui connaît le mieux les mecs du peloton mais alors là, au Rwanda, j’avoue que je ne connais presque personne hormis des gars de B&B Hôtels”, plaisante-t-il. Voilà donc le sprinteur de 24 ans qui ouvre (déjà) son palmarès dans les rangs professionnels. Certes, le niveau n’est nullement comparable à celui des premières courses européennes de la saison. Il n’empêche qu’il s’agit d’une victoire en Classe 1. “On peut toujours dire que ce n’est que le Rwanda, que c’est une plus petite course qu’en Europe, mais il fallait quand même être capable de gagner. C’est une vraie satisfaction”.

Jusqu’à présent, tout se passe donc pour le mieux du côté de Sandy Dujardin en ce début d’exercice 2022. “Je ne me posais pas trop de questions en arrivant chez les pros. J’ai vite vu que j’étais capable de jouer un rôle sur les premières courses et c’était top. Cette victoire, c’est quelque chose de beau !”. Outre sa semaine rwandaise, peut-il s’attendre à jouer sa carte régulièrement à d’autres occasions cette saison, ou sera-t-il le plus souvent cantonné à un rôle d’équipier ? “Je pense que je vais souvent aider d’autres coureurs. Il y a des sprinteurs plus forts que moi dans l’équipe. Alors quand j’aurai ma carte à jouer, il ne faudra pas se louper car les occasions seront sûrement rares”. Le voilà désormais prêt à passer sa fin de journée à répondre aux innombrables messages de félicitations à la suite de cette victoire. “Heureusement qu’il y a un bon Wifi à l’hôtel mais je crois que j’ai déjà fumé tout le forfait téléphonique”, rigole-t-il pour conclure.