Jeudi, Charlotte Bravard était pour la première fois aux commandes de l’équipe masculine de St-Michel-Auber 93, elle qui d’ordinaire s’occupe de la section féminine. Et quelle première ! La journée inaugurale des Boucles de la Mayenne (2.Pro) s’est en effet terminée par la victoire au sprint massif de Jason Tesson, le leader de la Conti francilienne (voir classement). Pour le plus grand bonheur de l’ancienne Championne de France Élites sur route, laquelle ne pouvait pas espérer plus beau baptême du feu.

DirectVelo : Tu es aux manettes de la formation St-Michel-Auber 93 lors de ces Boucles de la Mayenne et tu as fait tes grands débuts avec le groupe masculin ce jeudi !
Charlotte Bravard : C’était une grande première pour moi. Ce n’était pas prévu car initialement, je devais me rendre à la Ride London avec le groupe des filles mais malheureusement, je n’ai pas eu mon nouveau passeport à temps après avoir perdu le mien. Plus généralement, il était quand même prévu que je fasse le switch avec l’équipe des hommes une fois dans l’année. Alors c’est devenu l’occasion de le faire ici. Que rêver de mieux qu’une victoire pour une première ! 

« COMME D’HABITUDE »

Comment l’as-tu appréhendée ?
Je ne savais pas trop comment l’aborder. Je n’avais pas envie de les bousculer dans leurs habitudes. C’était nouveau pour moi comme pour eux. Ils m’ont rassuré en me disant que ça ne changerait rien et ça s’est très bien passé.

Était-ce un stress et/ou une pression particulière, différente de tes habitudes dans le peloton féminin ?
Oui et non même si je me retrouve être la seule femme DS sur la course. Mais une fois que la course est partie, c’est comme d’habitude. J’étais dans mon élément même si, sur le coup, tout le monde a fait les gros yeux en se demandant peut-être ce que je faisais là (sourire). Mais au final, je fais le même métier qu’eux.

« ON A MÉLANGÉ NOS EXPÉRIENCES »

Tu expliquais précédemment ne pas vouloir “bousculer les habitudes” des coureurs. Comment as-tu mené ton briefing d’avant-course ?
Ils m’ont dit de faire ce que je faisais d’habitude. J’ai fait mon briefing comme avec les filles, même s’ils m’ont tout de même orienté un petit peu aussi car chez les hommes, ça ne court pas tout à fait comme chez les filles non plus, même si les deux se rapprochent de plus en plus. On a mélangé nos expériences. Pendant la course, c’était intéressant.

On imagine que Stéphane Javalet et Stephan Gaudry t’ont aiguillée avant ces Boucles de la Mayenne ?
Oui, ils m’ont un peu aidée. Mais ils ont aussi confiance en moi et en ce que je peux faire donc ils m’ont laissé apporter ma touche personnelle. Cela dit, l’équipe féminine est encore en train de se développer et c’est encore mon petit bébé à moi donc il n’y aura pas forcément d’autres switches dans la saison. Mais on ne sait jamais. Ça peut rester intéressant de renouveler l’expérience à terme, y compris l’an prochain. Nos équipes femmes et hommes ont l’habitude de se mélanger, notamment pendant les stages. Ça a toujours été dans l’ADN du club. Il y a une émulation entre les deux groupes.