Samuel Leroux : « J'imagine une course moins folle »
Samuel Leroux n'a pas ménagé sa monture. Le pensionnaire de Go Sport-Roubaix Lille Métropole a été présent ce vendredi dans les deux grandes échappées de la première étape du Tour d'Eure-et-Loir. Le Boulonnais de 27 ans a finalement terminé sur le podium (voir classement). Le 8e du Grand Prix de Denain (1.Pro) raconte sa journée pour DirectVelo.
DirectVelo : Tu as livré une course pleine pour cette première étape du Tour d’Eure-et-Loir !
Samuel Leroux : C’est bien. Je suis d’abord sorti dans un groupe de 25 et j’ai déjà fait pas mal d’efforts à ce moment-là. Malheureusement, c’est rentré. Mais on est resté actif avec l’ensemble de l’équipe. Tout le monde allait dans les coups puis un groupe d’une quinzaine est ressorti. J’ai été le dernier à y aller puis derrière, ça a fait rideau et on l’a vite senti. Sur la fin, la chaleur a joué… Il faisait de plus en plus chaud alors que moi, je n’aime pas ça, dès que ça dépasse les 25 degrés…
« IL FALLAIT QU'ON ANTICIPE »
Imaginais-tu à ce scénario-là ?
En Classe 2, on sait que tout peut arriver. Après quinze bornes, j’ai mis un gros coup de vis et le peloton avait déjà cassé. Puis j’ai eu un ennui mécanique et je suis resté longtemps dans les voitures. Mais j’avais déjà vu que ça pouvait casser avec le vent, même s’il a baissé en fin de course. Une fois que je me suis retrouvé devant, comme je l’ai dit, j’ai tout donné mais sur la fin, j’étais cuit.
Vous aviez donc deux cartes à jouer avec Thomas Denis !
Vu l’arrivée, on s’est parlé et on s’est demandé comment on allait pouvoir gagner. Il fallait qu’on anticipe. En attendant, on a tourné. Je me savais rapide au sprint, sans être un pur sprinteur. Mais je préférais quand même anticiper vu le final. Puis j’ai donc tout mis sur la fin… En fait, quand j’ai vu l’arrivée, je me suis dit que ce n’était pas pour moi. C’était tout ce que je déteste, ces bosses raides, au lactique. Il fallait du punch et ce n’est pas ma principale qualité. C’est là que j’ai su qu’il fallait que j’anticipe pour essayer de gagner. C’était la même chose pour Thomas Denis. J’ai essayé une première fois à quatre bornes de l’arrivée, puis Thomas y a été aux deux bornes avant d’être repris à 800 mètres de la ligne. Finalement, dans le sprint, je me suis accroché dans les 200 mètres les plus durs puis j’ai ensuite profité de ma force physique, celle que j’ai prise à force d’enchaîner les courses pros. J’ai su m’accrocher aux meilleurs. Je pense que je ne pouvais pas espérer faire mieux que 3e. C’était dur. Je pense que tout le monde est fatigué. En tout cas, moi, je le suis.
« JE SENS QUE J'ARRIVE EN BOUT DE CYCLE »
Qu’attends-tu du reste du week-end ?
Il ne faudrait pas qu’il fasse trop chaud, c’est ce qui me fait peur. Je pense que le Vendée U va contrôler la course, d’autant qu’ils ont de bons sprinteurs. Valentin (Tabellion) va vite, chez nous, mais il faudra voir quel sera le scénario de la course. Il y aura 200 bornes, encore, et c’est un avantage pour nous. Il faudra aussi faire attention au vent, une nouvelle fois. De mon côté, je vais essayer de tenir ma place au général. Mais il me faudrait une course de mouvement. C’est ce que j’affectionne. J’imagine quand même une course moins folle qu’aujourd’hui (vendredi).
Tu passes souvent des épreuves de Classe 2 moins cadenassées à celles de plus haut niveau. N’est-ce pas trop perturbant quant à la façon de courir et de s’adapter ?
Non car je suis un coureur qui aime courir comme ça. Depuis que je suis pro, j’ai toujours switché entre les deux en faisant cinq ou six courses au milieu des Élites par an. Je suis habitué à ce calendrier. J’aime les courses de mouvement. Bon, là, je suis un peu fatigué car j’ai fait vingt jours de courses en un mois, depuis les 4 Jours de Dunkerque. Je sens que j’arrive en bout de cycle. Après cette épreuve, je vais couper deux jours puis je préparerai le Championnat de France chrono, qui sera ma prochaine compétition. Je ne vais plus courir entre-temps.