Les Espoirs françaises vont débriefer le dernier tour
Avec une équipe alléchante, le clan tricolore espérait bien autre chose. Présentes dans le final du Championnat d’Europe Espoirs ce dimanche, Marie Le Net et Jade Wiel n’ont pu faire mieux que 8e et 13e alors qu’il y avait sans doute mieux à faire (voir classement). “Il y a un peu de déception, reconnaît auprès de DirectVelo la Provençale. Nous ne venions pas pour faire un Top 10”.
« IL FALLAIT RELANCER DERRIÈRE »
Les deux habituelles membres de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope étaient protégées sur le difficile circuit d’Anadia (Portugal). “On voulait avoir une fille dans l’échappée et quand les cadors bougeaient, on comptait sur Jade et moi, rapporte Marie Le Net. Ça s'est passé comme ça”. Mais à l’avant, Célia Le Mouel n’a pas pu suivre le rythme et Maëva Squiban s’est retrouvée seule face à sept adversaires. “Il fallait relancer derrière. Cédrine (Kerbaol) et India (Grangier) l’ont très bien fait”. Les Françaises ont pu compter sur le soutien des Allemandes. “Nous avons toujours été en position à peu près correct. Mais comme les autres filles ont roulé, nous n’étions plus que deux à la fin”, rapporte Jade Wiel.
Face au duo tricolore, on retrouve dans le dernier tour six Italiennes et cinq Néerlandaises. Alors que faire ? “J’ai dit à Jade qu’on devait suivre les coups importants”, dit Marie Le Net. Les Françaises ont dans un premier temps bien profité de la guéguerre entre les Italiennes et les Néerlandaises, arbitrée par les Allemandes. “Nous avons essayé de nous faire oublier. C’est monté très vite dans la bosse. Dans le pétard suivant, Vittoria Guazzini a fait la montée à bloc pour éviter les attaques”.
« PAS ASSEZ CLAIRES SUR LE RÔLE DE CHACUNE »
Dans la descente, Jade Wiel a vu Shirin van Anrooij dire à une coéquipière qu’elle allait en mettre une. “C’est dommage, je pense qu’on pouvait y aller. J’aurais dû être dans la roue de Shirin quand elle a attaqué et pas deux vélos derrière. Je savais qu’il fallait basculer avec Shirin mais j’ai commencé à être à fond, je n’ai pas pu revenir”. Elle s’est retrouvée en contre avec une Allemande qui ne collaborait pas. Shirin van Anrooij s’est envolée, elle, avec l’Italienne Eleonora Camilla Gasparrini qui est… tombée dans la montée. “C’était incroyable”, reconnaît Marie Le Net à propos de cette gamelle. Derrière la Néerlandaise, déjà lauréate du chrono jeudi, Vittoria Guazzini a attaqué seule à la flamme rouge. “J’avais fait beaucoup d’efforts dans le final”, souffle Jade Wiel.
Les deux Françaises pensent qu’il y avait mieux à faire. Mais comment ? Ce n’est pas faute d’avoir parlé entre elles de la tactique à adopter. “On a bien discuté dans le dernier tour mais on n'a peut-être pas été assez claires sur le rôle de chacune. Au briefing, nous avions été désignées toutes les deux leaders. Mais une fois qu’on était toutes les deux devant dans le final, ça se passe comment ?”, sourit Marie Le Net. Bien sûr, la Bretonne a bien conscience que c’était à elles de prendre une décision. “Mais ce n’est pas simple quand on est toutes les deux Espoirs 4. C’est délicat sur un Championnat, tout le monde veut avoir sa chance, reconnaît-elle sans se cacher. On va débriefer, on ne s’est pas assez bien comprises. Il n’y a rien de méchant mais on aurait pu faire une autre fin de course”. Jade Wiel en est aussi persuadée. “Il y a un peu de regrets… C’est rare d’avoir un aussi beau parcours”.