Pauline Allin n’est pas près d’oublier ce moment. Ce dimanche, à l’occasion de la première étape du Tour de France, elle s’est offert un baroud, seul en tête, sur les Champs Élysées. “Ça a été très rapide. Ce n'est pas le genre de parcours que j'apprécie. Je ne suis pas forcément à l'aise sur ce genre de circuit. Mais quand j'en ai eu l'opportunité, à peu près à mi-course, j'ai tenté de prendre un coup d'avance”, résumait-elle après coup, assise au milieu de la chaussée, sur les pavés des Champs. “Des fois, quand on est devant, c'est un peu mieux. Malheureusement, j'étais toute seule. Ça roule à 40 km/h sur ce genre de circuit, donc quand on est seule, il faut envoyer terrible. Avec l'adrénaline, et comme j'avais beaucoup d'encouragements, ça n'allait pas si mal quand j'étais devant, mais je pense que j'en ai trop mis”.

Portée par la foule et l’événement, la sociétaire de l’équipe Arkéa s’est enflammée. “Quand j'étais devant, j'avais à moitié des frissons. On entendait beaucoup de public et même mon prénom alors qu'on était à Paris. Ce n'est pas ma région. Ça fait quand même chaud au cœur et c'est motivant. J'espère que ça sera pareil les jours suivants”. Mais son optimisme et sa fougue ont fini par laisser place à une souffrance physique qui a pris le dessus. “À partir du moment où j'ai été rattrapée, j'ai été dans le dur. Je subissais terriblement. Je me suis accrochée pour pouvoir terminer dans le peloton, mais c'était compliqué à la fin. Je n’ai peut-être pas trop géré mes efforts quand j’étais devant mais c’était tellement motivant que j’ai appuyé”, insiste-t-elle.

“Je pense que ce qui m'a aussi handicapée, c'est le sprint intermédiaire. Forcément, les filles voulaient marquer des points. Il y avait les premiers maillots à se disputer aujourd'hui donc ça a dû bagarrer sur ces sprints-là”. Mais Pauline Allin ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. “En tout cas, ça donne envie de retourner à l'avant sur les prochaines étapes. Maintenant, il va falloir bien récupérer parce que j'ai quand même bien puisé dans mes réserves dans les 20-30 derniers kilomètres”.