Eddy Le Huitouze : « Ça fait du bien »
Déjà Champion de France du chrono chez les Juniors, mais aussi 3e des Championnats d’Europe Juniors à Trente, et de l’épreuve Espoirs à Anadia cette année, Eddy Le Huitouze commence à prendre goût aux médailles dans son exercice de prédilection. Ce jeudi, à Saint-Martin-de-Landelles, le Breton a dominé un plateau relevé au Championnat de France Espoirs (voir classement), alors qu’il n’est qu’Espoir 1... comme le reste du podium. L’habituel coureur de la Conti Groupama-FDJ n’a plus qu’à chasser une médaille mondiale pour compléter sa collection. À la descente du podium, Eddy Le Huitouze est revenu avec DirectVelo sur ce succès au milieu de gros noms, contre lesquels il a d’ailleurs déjà croisé le fer la veille, sur la course en ligne.
DirectVelo : Tu es décidément un homme de Championnats !
Eddy Le Huitouze : C'est toujours particulier, c'est hyper important. Ça marque beaucoup plus que les autres courses. Il vaut mieux être fort ce jour-là. Il y a du gros niveau, ce n'est pas comme s'il n’y avait personne en face. C'était loin d'être gagné d'avance. Ce n'est pas une surprise, je venais pour ça, mais on ne sait jamais. Surtout que je m'étais complètement foiré au Championnat de France Élite, je n'étais pas top. C'est ma première victoire, ça fait du bien.
Comment voyais-tu ce rapport de force parmi les favoris ?
Je redoutais davantage Romain Grégoire, Pierre Thierry, Enzo Paleni, Ewen Costiou... Enzo et Ewen ont fait la course en ligne et l'ont finie. Je n'ai pas eu de chance, je suis tombé, et j'ai crevé. J'étais dégoûté hier (mercredi), mais c'était un mal pour un bien. Je n'ai fait que deux heures de course, je suis vite rentré au massage pour récupérer. Alors qu'eux se tiraient la bourre deux heures de plus. Ça a pu rester dans les jambes aujourd'hui. Pierre n'avait pas couru hier, il va très bien en chrono donc j'avais peur qu'il nous sorte un truc de folie et nous batte tous. Mais du coup, pas assez (sourire) ! Il fait 3 quand même... Deux Bretons sur le podium, c'est top.
« J’AVAIS PRESQUE L’IMPRESSION D’ÊTRE PARTI TROP DOUCEMENT »
Comment as-tu géré ta course ?
J'avais peur de partir trop vite et d'exploser complètement dans le final. Mais au bout de 6-7 kilomètres, j'avais presque l'impression d'être parti trop doucement. Au premier intermédiaire, j'étais en tête donc il n'y avait pas de soucis. Mais je devais terminer hyper fort, parce que des gars comme Romain (Grégoire) ou Ewen (Costiou) vont mieux que moi dans les bosses, ils pouvaient me reprendre pas mal de temps. J'ai tout mis dans les bosses et ça l'a fait donc c'est top.
Finalement, les parties plates n'étaient pas moins importantes que les bosses !
La bosse était courte, au sprint ça le faisait. Mais des mecs sont plus légers et plus punchis que moi, ils vont mieux là-dessus. Mais je leur reprenais du temps sur le plat donc ça jouait quand même. Je ne pense pas qu'une partie était plus décisive. Je ne suis pas non plus ridicule en bosse. Je n'ai pas perdu énormément de temps, mais c'est clair que sur le plat, j'ai vraiment dû creuser. Surtout par rapport à Romain. Pierre et moi on est un peu dans le même profil, avec le même gabarit, donc ça devait être à peu près équivalent.
« JE N’AI PAS ÉTÉ INCROYABLE »
Tu fais partie des quelques coureurs qui ne vont pas passer au-dessus avec la WorldTeam de Groupama-FDJ en 2023. Comment le prends-tu ?
Pour l'instant c'est assez logique. Je n'ai pas fait de gros résultats, j'ai souvent aidé l'équipe. Donc c'est plutôt logique que je ne fasse pas de résultats, même si je n'ai pas été incroyable. J'ai signé deux ans à la Conti, donc c'est une suite logique. On verra bien comment se passe la suite.
Et il y a encore le Championnat du Monde en fin de saison...
J'espère, ce n'est pas sûr. C'est loin, il n'y aura pas énormément de places. Ils n'emmèneront pas quelqu'un exprès pour le chrono. Je ne sais pas encore, on va voir avec le sélectionneur, l'équipe et tout le monde. Mais j'espère y être.