Sébastien Vigier : « Je l'ai payé cash »

Crédit photo Luca Bettini - Ivan Benedetto | SprintCyclingAgency - uec.ch

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Sébastien Vigier a rajouté un maillot tricolore sur son maillot blanc à étoiles de Champion d'Europe de keirin. La semaine dernière, le sociétaire de l'US Créteil a participé à Hyères au Championnat de France, sur la lancée du Championnat d'Europe où il a gagné deux titres Elite, en vitesse individuelle et au keirin. Il revient pour DirectVelo sur ces deux compétitions.

DirectVelo : Est-ce que ça fait du bien d'enchaîner les deux compétitions ?
Sébastien Vigier : Ce n'est pas facile d'enchaîner mais c'est pratique d'avoir un pic de forme pour deux courses. Mentalement, il faut rester dedans. La pression était retombée un peu pour le Championnat de France. À Hyères, on n'avait pas l'impression d'être sur une compétition, on est entre nous, comme à l'entraînement. C'est difficile de se remettre dedans.

PISTE PLUS COURTE, SPRINT PLUS LONG

Et la réadaptation à une piste de 250 m (la piste de Munich mesurait 200 m) ?
C'est l'histoire d'un entraînement. Sur une 200, la trajectoire est plus serrée. La première position donnait un avantage en vitesse. La piste est plus courte mais le sprint est plus long. Pour gagner en étant en deux, il faut lancer avant que l'adversaire ait pris de la vitesse. Quand tu es en tête, tu enroules pour ne pas te faire surprendre et quand tu es en deux tu essaies de fatiguer le coureur de tête en espérant qu'il coince à la fin. Les sensations rappelaient un peu celle de la piste de l'INSEP (166m)

Au Championnat d'Europe, la 2e place de la vitesse par équipes t'a motivé pour la suite ?
On avait déjà fait plusieurs fois 2e. On veut toujours progresser. Quand on est habitué aux podiums on a envie de gagner.

« TOUTES LES BELLES POSSIBLES »

Le programme du tournoi de vitesse à Munich était très serré...
Il y avait 20 minutes entre la 1ère et la 2e manche, et en plus j'ai fait toutes les belles possibles (1/4, 1/2 et finale). C'est souvent le cas quand il y a la télé, j'ai remarqué. Sur cette piste courte, on mettait plus gros pour les sprints plus longs et ça rendait l'effort plus dur. Après les 2e et 3e manches, j'étais à bloc à cause de l'acide lactique mais 45 minutes après, j'aurais pu repartir.

Avoir déjà gagné la vitesse, ça t'a aidé pour le keirin au Championnat d'Europe ?
Oui et non. Oui car le Championnat est déjà réussi mais non car je savais que j'étais fort et ça m'a mis une petite pression. Je voulais concrétiser.

« J'ÉTAIS PLUS EN DILETTANTE »

En revanche, à Hyères, tu perds en finale du Championnat de France de vitesse face à Rayan Helal...
C'est une petite déception. Je pouvais faire mieux mais Rayan était fort. Il est 3e à Munich. C'était un niveau de Coupe du Monde. Il a mieux couru que moi et j'étais plus en dilettante, je l'ai payé cash.

Comment s'est déroulée ta finale victorieuse du keirin ?
Un enterrement de première classe ! Nous étions trois favoris, Tom Derache, Rayan Helal et moi. Au départ, j'étais entre Tom et Rayan. Thierry Fontanille était en tête, il a accéléré et Tom Derache a laissé un trou. Au bout d'un tour, Thierry est parti à fond. Tom a attendu qu'on réagisse mais c'était beaucoup trop tôt pour moi. Si je roulais, j'emmenais Rayan avec moi. Tom s'est fait prendre à son propre piège.

Maintenant place au Championnat du Monde...
J'ai d'abord une semaine de repos complet et ensuite ce sera la préparation avec l'équipe de France avec beaucoup de qualitatif pour arriver avec de la fraîcheur au Championnat du Monde.

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