Avec la réforme cette année sur les montées/descentes, cette saison 2022 est importante pour beaucoup de clubs. Si certains ont déjà leur pécule de points depuis bien longtemps, ou ne transpirent plus beaucoup en cette fin de saison, d’autres ont encore un mois pour partir à la chasse aux points et sauver ce qui peut l’être. Ou pire encore, certains jouent déjà battus et semblent déjà condamnés à une descente en N2. Parmi ces derniers, le VC Vaulx-en-Velin a bien compris le sort qui l’attendait. Romain Faussurier et ses hommes ne se donnent pas beaucoup d’espoirs de rejouer parmi l’élite l’année prochaine. Le directeur sportif s’est confié à DirectVelo sur cette saison qui s’annonce comme la dernière en N1… à moins qu’un petit espoir ne sommeille encore. Mais l’esprit, lui, est déjà un peu à la N2.

DirectVelo : Quel est l'état d'esprit dans le groupe pour cette fin de saison ?
Romain Faussurier : Je pense que tout le monde est motivé et a envie de courir. Il n’y a pas que les six gars à la Coupe de France. On va à dix ou onze sur les courses régionales. C’est intéressant contrairement à l’an passé où c’était un peu dur car on avait beaucoup de blessés. L’équipe tournait autour de deux-trois mecs alors que là, il y a plus de gars, cinq ou six, capables de faire des résultats, sans pourtant autant gagner en Coupe de France pour l’instant. Mais c'est intéressant.

... Et pour l'année prochaine ?
Dans la tête, le sort est un peu scellé depuis un moment. Ça nous a plutôt libérés d’un poids plutôt que de dire qu’on veut absolument se sauver. On est plus dans une démarche où on a conscience qu’on se retrouvera en N2 l’année prochaine. Et si on arrive à se sauver en faisant une grosse fin de saison, tant mieux. Mais quand je fais mon recrutement, en appelant les gars j’annonce qu’on sera sûrement en N2. On ne part pas dans le mensonge. Le but est de bien finir la saison en toute conscience. Les mecs sont motivés, déjà pour eux, sans parler de se sauver ou quoi. Et c'est le plus important.

« ON CONSTRUIT POUR PARTIR EN N2 »

Donc tout est mis en place pour la N2 ?
Oui, voilà. On part sur le fait qu'on est en N2. Et si par chance, on est en N1 parce que le règlement a été pondu en février alors que la saison était déjà lancée, ce qui n’est pas normal… Mais on accepte notre sort, on n’est pas aigris même si on ne comprend pas spécialement ce règlement. On construit pour partir en N2.

Peux-tu développer ton opinion sur cette réforme ?
Je ne suis pas contre une montée et une descente. Le système est un peu tordu. J’imagine les spectateurs qui ne connaissent rien au vélo… Ça ne fait rêver personne. Les 30% des cinq premières équipes de France… Les gens ne comprennent rien. C’est dommage. Il y a cinq ans, le système de montée-descente avec les deux premiers et les deux derniers était très bien. Si on est dans les deux derniers et qu’on descend, je comprends mieux la chose que si on est à moins de 18% d’une équipe. C’est vraiment tordu. Sur ça je suis un peu déçu de ce qu’ils ont pondu. En plus ça a été pondu trop tard. Mais je suis pour une montée-descente.

« JE N’AVAIS PAS SPÉCIALEMENT ENVIE DE METTRE 800 EUROS SUR UN COUREUR »

Ça a influencé la saison de l'équipe ?
Mon recrutement était fait depuis trois mois. Je n’aurais peut-être pas fait le même, j’avais des touches avec des mecs plus aguerris. Mais je n’avais pas spécialement envie de mettre 800 euros sur un coureur, sinon je l'aurais peut-être fait sur un coureur comme Sten Van Gucht. J’étais plus dans la formation.

Est-ce que le fait de se projeter en N2 change quelque chose pour les coureurs actuels du club ?
Non, je ne crois pas. J’en ai deux qui vont partir cette année mais je ne crois pas que ce soit le fait qu’on soit en N2, c’est plus pour voir autre chose. Ça fait longtemps qu’ils sont au club. J’ai des coureurs qui sont là depuis pas longtemps et qui n’ont pas envie de partir, même si on est en N2. Ils sont contents du club et du staff, c’est important pour nous. Et comme je disais, le fait de l’avoir accepté nous aide beaucoup.