Pour sa première année Espoir, Per Strand Hagenes s’adjuge déjà une belle Classique de sa catégorie d’âge (voir classement). "C'est une belle victoire, je n'en ai eu que trois cette année... mais le Championnat du Monde était quand même au-dessus ! Celle-ci reste quand même assez haut placée", rigole le Norvégien, qui fait référence à son titre mondial chez les Juniors l’an passé. Les Jumbo-Visma ont pris les choses en main pour se rapprocher au maximum de l’échappée matinale, qui a donné du fil à retordre au peloton de Paris-Tours. "Après que l'échappée est partie, on a pris les choses en main dans le peloton, mes coéquipiers ont fait du super travail à l'avant du paquet. C'était vraiment capital pour le final, je devais être capable de rentrer sur l'homme de tête, et il fallait que je le fasse après le travail des gars".

Cet homme de tête, c’est Mathis Le Berre, qui a fait de la résistance jusque dans les derniers hectomètres. "Durant toute la journée on était dans les 30 premiers. Il y a un instant où j'ai senti que c'était le bon moment d'attaquer. J'y suis allé, ça n'a pas suivi. Alors j'ai été à fond jusqu'au bout. J'ai géré pour rattraper l'échappé à 1,5 km de l'arrivée, j'ai attaqué directement et j'ai pu sortir, c'est super", résume le lauréat. Sorti seul du peloton, il n’avait d’ailleurs pas pleinement conscience de la situation devant lui. "Quand j'ai attaqué, je croyais qu'il restait un mec devant. Mais en fait j'ai repris deux gars, je me suis dit « bon, en fait ils étaient deux ». Puis j'ai vu un autre gars devant, et là je me suis dit « ah, ça ne va pas être possible »".

« ON A RÉUSSI À AVOIR DE LA RESSOURCE DANS LE FINAL »

Mais après une longue journée aux avant-postes et un numéro solitaire, le coureur de Côtes d’Armor-Marie Morin-U n’avait plus l’état de fraicheur nécessaire pour résister au rouleau compresseur scandinave. "Bien sûr il devait être cuit d'avoir été tout le temps devant. J'étais frais en sortant du peloton, j'ai fait de mon mieux et ça a marché". Le plan a donc été respecté à la lettre. "La stratégie était d'avoir le moins d'adversaires possible à l'arrivée. Et nous en avoir le plus possible pour pouvoir jouer différentes cartes. On a réussi à avoir de la ressource dans le final, donc c'était parfait. Les jambes étaient bonnes, je savais que c'était possible de faire un bon résultat. Mais on ne sait jamais, et quand j'ai vu que personne ne suivait mon attaque, c'était juste à bloc et on voit ce que ça donne".

Per Strand Hagenes finit sa saison de la plus belle des manières. "J'ai eu des hauts et des bas durant la saison. C'est nouveau pour moi de courir en Espoir, comparé aux Juniors c'est différent. Bien sûr le niveau est plus haut, c'est plus professionnel. Ça m'a pris quelques courses pour bien me faire au rythme des courses. Maintenant j'espère continuer comme ça sur les prochaines années". Tout est déjà calé pour son avenir. Il effectuera une nouvelle année avec l’équipe de développement, avant de passer avec la WorldTeam. "Je vais continuer à progresser et devenir encore meilleur pour rejoindre la WorldTour en 2024", promet-il. De quoi lui laisser encore une année pour ajouter d’autres courses Espoirs à son palmarès.